CAN Orange 2010 – Bilan : Des mondialistes pas à la fête

CAN Orange 2010 – Bilan :  Des mondialistes pas à la fête

Ghana excepté, les mondialistes n’ont pas été à la fête durant cette CAN. La Côte d’Ivoire et le Cameroun sont passés à la trappe, sans gloire, dès les quarts de finale.

L’Algérie a offert une image contrastée, alors que le Nigeria a présenté un encéphalogramme plat. Ces quatre équipes nous doivent une revanche lors du Mondial.

ALGÉRIE

La performance : bilan mitigé

En terminant à la quatrième place, l’Algérie a apparemment réussi sa CAN. Pourtant, derrière cette façade rassurante, la réalité est plus mitigée. Les Fennecs ont perdu trois matches sur six et encaissé dix buts. Certes, le match face à l’Egypte était un peu spécial, mais quand même ! En outre, sur les quatre buts inscrits, deux l’ont été par des défenseurs (Halliche et Bougherra). En fait, le tournoi des Algériens se partage entre l’excellence (victoire contre la Côte d’Ivoire) et le médiocre (défaites face au Malawi et à l’Egypte)…

Les joueurs : Bougherra en leader

Le défenseur axial des Glasgow Rangers, Madjid Bougherra, a rendu une copie propre durant tout le tournoi. Il a résumé à lui tout seul les qualités auxquelles doit aspirer l’ensemble du groupe : talent, puissance physique, solidité mentale et grande correction sur le terrain. Avec lui, on peut souligner les belles prestations de Ziani, Matmour, Yebda, Mansouri et Halliche, avant son expulsion contre l’Egypte. De retour de blessure, Mourad Meghni a montré qu’il avait l’étoffe d’un maître à jouer.

Le sélectionneur : Saâdane conforté

Déstabilisé par une partie de la presse de son pays après la sortie ratée des Fennecs devant le Malawi, Rabah Saâdane a retourné l’opinion en sa faveur à la suite de la belle victoire de son équipe devant la Côte d’Ivoire. Son crédit est renouvelé au moins jusqu’à la Coupe du monde.

CAMEROUN

La performance : y a du boulot !

Les Lions Indomptables comptaient sur cette édition pour montrer que leur ambition déclarée pour le Mondial (au moins les quarts de finale) était justifiée. C’est raté ! En se faisant sortir par l’Egypte, en quart de finale, après un premier tour peu convaincant, les coéquipiers Geremi ont certainement compris qu’ils avaient encore du boulot.

Les joueurs : stars en panne

Les stars n’ont pas été à la hauteur. A commencer par Samuel Eto’o resté en dedans, incapable de sonner la révolte en tant que capitaine. Le dernier rempart, Kameni, a montré quelques lézardes. Certains, à l’image de Chedjou, ont sombré. Au rayon des satisfactions, on peut citer les jeunes Mandjeck et Nkoulou.

Le sélectionneur : Le Guen secoué

Paul Le Guen a écorné une partie de son prestige. On lui reproche tout et son contraire. Certains l’accusent de ne pas avoir renforcé l’équipe avec de nouvelles têtes et d’autres d’avoir limité le pouvoir des cadres, notamment lors de Cameroun-Zambie. L’ancien entraîneur du PSG a sauvé sa tête en faisant la promesse de prospecter pour renforcer le groupe avant le Mondial.

CÔTE D’IVOIRE

La performance : une régression

Attendus comme les grands favoris de l’épreuve, les Eléphants ont une fois de plus déçu, descendant d’un palier sur l’échiquier continental. Finalistes en 2006, demi-finalistes en 2008 et seulement quart de finalistes en 2010. Cette fois, la faillite a été individuelle, collective et mentale. Les Eléphants n’assument plus, dès lors qu’ils sont dans la peau du favori. Bonne nouvelle, lors du Mondial sud-africain, la Côte d’Ivoire sera un outsider parmi tant d’autres.

Les joueurs : Gervinho sur sa lancée

Les regards étaient braqués sur Drogba. Il est passé à travers. Le buteur insatiable de Chelsea n’a marqué qu’une fois et n’a jamais été dans la peau d’un chef de commando. Du coup, tout le rendement de l’équipe a été en deçà. À cela s’est ajoutée la faillite de joueurs tels Bamba. Dans le panier des satisfactions, on retrouve le magnifique Gervinho, le revenant Siaka Tiéné voire Ismaël Tioté la bonne doublure de Yaya Touré comme milieu récupérateur.

Le sélectionneur : Vahid chahuté

A l’image de Le Guen, Vahid Hallilhodzic est sérieusement chahuté et ne sait toujours pas s’il pourra aller jusqu’au Mondial. Après une qualification brillamment assurée, son équipe n’a jamais réussi à décoller en Angola. On lui reproche d avoir transformé une groupe joueur, spontané et donc « africain », en une équipe formatée et bridée par trop de rigueur.

GHANA

La performance : la bonne affaire

En atteignant la finale et en bousculant l’Egypte, le Ghana a réalisé une très belle campagne. Ce n’était pas gagné au départ avec tous ces cadres absents pour blessure ou par choix de l’entraîneur, mais l’équipe a progressé au fil des matches. Sans jamais briller (hormis en finale), les Black Stars ont fait preuve de rigueur défensive, de discipline tactique et d’un bel abattage physique. La jeunesse semble avoir pris une partie du pouvoir dans la perspective du Mondial.

Les joueurs : Gyan s’installe

Les jeunes pousses ont saisi leur chance. Opoku, Ayew, Badu ou Inkoom ont bien tenu la baraque en l’absence des tauliers. La plupart ont déjà gagné leur ticket pour le Mondial sud-africain, pendant que le gaucher Kwadwo Asamoah confirmait son talent. Gyan Asamoah s’est lui imposé comme l’un des grands attaquants du tournoi. De la tribune , d’où il a suivi certains matches, le grand blessé, Mickael Essien, a dû apprécier la qualité de la relève.

Le sélectionneur : Rajevac acclamé

Milovan Rajevac était déjà dans un fauteuil. Cette place en finale, inespérée, a renforcé l’aura du technicien serbe. Il est également rassuré de voir son groupe sérieusement renforcé par la prestation des éléments issus de l’équipe championne du monde des moins de 20 ans.

NIGERIA

La performance : sans éclat

Cette formation du Nigeria provoque un sentiment bizarre chez l’observateur. Certes, elle a disputé six matches et fini troisième, mais l’on a beau chercher un souvenir précis et marquant de cette CAN, on ne trouve pas. Ballottée par l’Egypte, le premier jour, elle a fait le travail sans brillance jusqu’à la petite finale. Elle n’aura pas eu son match référence en vue du Mondial.

Les joueurs : remuant Obinna

Peter Odemwengie a tenu son rang, même s’il s’est éteint un peu vers la fin. Idem pour Victor Obinna, auteur d’un but précieux lors de la petite finale face à l’Algérie. Les autres satisfactions viennent du défenseur niçois Apam et du milieu monégasque Sani Kaita. Bon comportement de l’attaquant d’Hoffenheim, Chinedu Obasi. Obi Mikel a déçu.

Le sélectionneur : Amodu viré

Shuaibu Amodu ne sera pas le sélectionneur du Nigeria lors du Mondial. La Fédération Nigériane de Football (NFF) l’a annoncé dimanche. La troisième place n’a pas suffi à sauver la tête d’un technicien sur la sellette dès la fin des éliminatoires.

Fayçal Chehat (Rédaction Football365/FootSud)