Le vainqueur de Ghana-Guinée équatoriale affrontera la Côte d’Ivoire en finale de la Coupe d’Afrique des nations 2015 de football, le 8 février à Bata. Les Ghanéens sont favoris de cette demi-finale, ce 5 février à Malabo, malgré le possible forfait de l’attaquant Asamoah Gyan. Les Equato-Guinéens, eux, devront se surpasser loin de Bata et faire abstraction des polémiques sur un arbitrage en leur faveur.
De notre envoyé spécial à Malabo en Guinée équatoriale,
L’équipe du Ghana participe à une demi-finale de Coupe d’Afrique des nations pour la cinquième fois de suite, un record. Et pour la troisième fois de suite, les Ghanéens vont affronter l’équipe surprise du denier carré. Ça ne leur avait pas réussi puisqu’ils avaient été éliminés par la Zambie en 2012 et par le Burkina Faso en 2013.
Cette fois, les Black Stars défient l’équipe hôte de cette Coupe d’Afrique des nations 2015, celle de Guinée équatoriale. Soit un match entre la 37e nation au classement de la Fédération internationale (FIFA) contre la 118e. Les Ghanéens sont donc attendus en finale de la CAN 2015 pour un derby face à la Côte d’Ivoire, le 8 février à Bata. « Favori, c’est juste un mot », assure pourtant le milieu de terrain André Ayew. « Nous respectons la Guinée équatoriale pour tout ce qu’elle a accompli durant ce tournoi, souligne l’entraîneur adjoint de la sélection ghanéenne, Maxwell Konadu. Peu de gens leur donnaient autant de chances d’aller aussi loin dans ce tournoi. Je pense qu’ils ont très bien joué, très bien travaillé et qu’ils méritent d’être là ».
Interrogé sur la participation d’Asamoah Gyan à cette demi-finale, Maxwell Konadu s’est montré évasif. Le capitaine et attaquant vedette du Ghana se remet d’une agression subie lors du quart de finale face à la Guinée (3-0). Gyan avait été percuté par le gardien de but guinéen Naby Yattara. Il est allé passer des examens à Mongomo, dans l’Est de la Guinée équatoriale. Mais rien n’a filtré sur sa blessure.
Les jeunes et inexpérimentés Black Stars présents durant cette CAN 2015 auraient pourtant bien besoin de leur leader. La pression du public risque en effet d’être difficile à gérer. « Les Equato-Guinéens ont fait une bonne CAN et ils ont de bons joueurs, rappelle André Ayew. Ils sont portés aussi par l’euphorie de tout un peuple. Tout le monde est derrière eux. Ça, ça transcende les joueurs ».
La Guinée équatoriale sans pression
Reste que les Equato-Guinéens ne joueront pas dans leur stade fétiche de Bata (40 000 places), pour la première fois depuis le début de cette CAN 2015. Ils seront à Malabo, dans une enceinte plus petite (15 000 places). « Jouer à Bata est toujours un grand plaisir pour nous, concède le milieu de terrain Juvenal. Nos supporters là-bas sont géniaux. […] Mais Malabo est une grande ville, avec un beau stade. Nous nous focalisons sur le prochain match. Peu importe donc qu’on joue à Bata ou à Malabo ».
Les joueurs du Nzalang se mettent peu de pression pour la toute première demi-finale de Coupe d’Afrique des nations de leur histoire, car on ne les attendait pas à un tel niveau. Ils riaient copieusement et s’amusaient clairement lors des dernières séances d’entraînement. Ce qui n’empêche pas la sélection équato-guinéenne de prendre ce grand rendez-vous très au sérieux. « Ce match, c’est l’histoire de David contre Goliath, sourit le sélectionneur Esteban Becker. Des puissants n’ont pas pu nous battre. On va voir où se termine le rêve. On est déjà content avec notre parcours mais on en veut plus maintenant. On souhaite écrire l’histoire ».
L’histoire n’aurait d’ailleurs jamais dû commencer pour l’entraîneur argentin et ses protégés. Leur équipe avait été disqualifiée lors des éliminatoires de la CAN 2015. Elle a été repêchée par la Confédération africaine de football parce que le chef de l’Etat, Teodoro Obiang Nguema, a accepté d’accueillir le tournoi en remplacement du Maroc.
Les critiques se sont également multipliées sur la qualification du Nzalang en demi-finale de la CAN 2015. Les Equato-Guinéens ont bénéficié d’un penalty imaginaire face à la Tunisie (2-1 après prolongation) en quart de finale. Penalty qui a provoqué la fureur des Tunisiens et une énorme polémique sur un arbitrage favorable au pays hôte. Les moindres gestes de l’arbitre de cette demi-finale, le Gabonais Eric Otogo, seront donc scrutés à la loupe.
Côté ghanéen, on se veut toutefois apaisant sur le sujet. « Il y a des choses que je ne peux pas contrôler, souligne mi-confiant mi-fataliste, Avram Grant, le sélectionneur du Ghana. Si l’arbitre prend telle ou telle décision, je n’y peux rien. Je peux juste influer sur notre performance. J’ai envie de croire que tout ce qui se passe en-dehors du terrain est clair. L’arbitrage, d’après ce que j’ai pu voir, a été bon jusqu’à présent, à part lors d’un ou deux matches. Ce n’est pas mon domaine de compétence, mais je suis sûr que les personnes qui gèrent ça feront attention… »