Face au Cameroun, l’équipe de Côte d’Ivoire a livré sa prestation la plus convaincante durant cette Coupe d’Afrique des nations 2015. Après avoir testé le 4-4-2, le 3-5-2 et le 3-4-3, Hervé Renard, le sélectionneur des Eléphants, a-t-il enfin trouvé le bon système de jeu pour battre l’Algérie en quarts de finale ? Pas si simple… Explications.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Hervé Renard est loin d’être resté passif durant cette Coupe d’Afrique des nations 2015. Le Français, qui dirige l’équipe de Côte d’Ivoire depuis cinq mois, a testé plusieurs systèmes de jeux durant les trois premiers matches de Coupe d’Afrique des nations : 3-4-3, 3-5-2, 4-4-2… Bilan : deux matches nuls 1-1 contre la Guinée et le Mali, puis une victoire 1-0 face au Cameroun. Faut-il en conclure que le système en 3-4-3 utilisé face aux Camerounais, avec un Yaya Touré positionné bas au milieu de terrain, est le meilleur schéma tactique ?
« Si je l’ai renouvelé depuis quelques matches, c’est que j’en suis convaincu, répond Hervé Renard. Mais seuls les résultats peuvent convaincre en football. Il faut toujours persister, rester fidèle à ses convictions, s’adapter à l’effectif qu’on a. Je n’ai jamais joué dans cette configuration avec l’équipe de Zambie, par exemple. C’était le système le plus adapté ce soir (face au Cameroun). Mais ça ne veut pas dire qu’il sera renouvelé contre l’Algérie » en quarts de finale de la CAN 2015, le 1er février prochain à Malabo.
Un système de jeu différent avec Gervinho ?

Ce sont surtout les circonstances qui ont dicté le choix du 3-4-3 au coup d’envoi, face aux Lions indomptables. La nécessité de jouer bas pour empêcher les Camerounais de contre-attaquer, les forcer à faire le jeu. Mais pas seulement. « On a composé avec l’absence de Gervinho, rappelle le défenseur Serge Aurier. Ce n’était pas facile. Mais on a trouvé un système qui nous a fortifiés (sic) défensivement. On termine deux matches avec un système qu’on a à peine travaillé mais qui a bien fonctionné ».
Gervais Yao Kouassi, exclu face à la Guinée, a purgé ses deux matches de suspension. Le retour de l’ailier vedette des Eléphants risque de poser des problèmes puisque son remplaçant, Max Gradel, a été excellent avec deux buts inscrits et une grosse activité. « Il y a différentes positions de jeu, un turn-over, des joueurs qui se donnent à fond pour le collectif », souligne Hervé Renard. L’entraîneur assure ainsi que le retour de Gervinho ne lui donnera pas de maux de tête, même si les Eléphants ne jouent pas de la même manière lorsque l’attaquant de l’AS Rome est là.
« On a démontré qu’on avait un bon état d’esprit, que ça ne changeait rien quelque soit la personne qui joue, ajoute l’attaquant Junior Tallo. (Face au Cameroun) De superbes joueurs comme Salomon Kalou n’ont pas joué. C’est l’état d’esprit du groupe qui est primordial ».
Rigueur et capacité d’adaptation
Que faut-il conclure de tous ces changements tactiques ? Qu’Hervé Renard cherchait encore la bonne formule et qu’il l’a trouvé ? Ou que la Côte d’Ivoire est vouée à adapter constamment son système de jeu à l’adversaire en place ? Le Français avait livré un élément de réponse avant la rencontre face au Cameroun : « Il faut surtout que les joueurs s’adaptent très rapidement au schéma tactique mis en place. Contre la Guinée, on a commencé en 4-4-2 et on a fini en 3-4-3. Contre le Mali, on a démarré en 3-5-2, on a poursuivi en 3-4-3 et on a fini en 4-4-2. Et c’est là où on a fait la différence. Ça ne me pose aucun problème de changer. Je pense que les joueurs sont capables de réagir. » Il ajoutait : « Ce n’est pas un problème d’organisation. Il s’agit surtout d’être rigoureux et de poser le plus de problèmes possibles à l’adversaire. »
Face à l’Algérie, équipe moins physique et plus technique, il faudra encore jouer différemment. Il faudra également que Yaya Touré tienne le coup physiquement. Le milieu de terrain vedette s’occupe de tâches plus défensives qu’en club. Un rôle exigeant et ingrat qui vaut pourtant des critiques au capitaine des Eléphants. Ce dernier s’est muré dans le silence depuis quelques jours.