La Fédération tunisienne a refusé de s’excuser auprès de la Confédération africaine de football (CAF), malgré une menace de suspension pour la CAN 2017. Les Tunisiens, éliminés en quart de la CAN 2015 par la Guinée équatoriale suite à un penalty litigieux, avaient accusé la CAF de partialité et tenté de s’en prendre physiquement à l’arbitre de la rencontre, suspendu 6 mois depuis.
La Confédération africaine de football (CAF) va-t-elle être en conflit avec la Tunisie, après le Maroc qui a refusé d’accueillir la Coupe d’Afrique aux dates prévues ? La Fédération tunisienne (FTF) avait jusqu’à ce 5 février pour s’excuser suite à ses accusations de partialité envers la CAF. Sommée de faire amende honorable et de payer 50.000 dollars US, le bureau fédéral de la FTF a préféré camper sur ses positions. Au risque de voir la CAF sévir et suspendre l’équipe nationale tunisienne pour la Coupe d’Afrique des nations 2017. La FTF a même décidé de faire appel de sa sanction.
En effet, la FTF estime toujours que l’arbitre Rajindraparsad Seechurn a sifflé un penalty inexistant en quart de finale, pour permettre aux Equato-Guinéens, hôtes de la CAN 2015, d’égaliser dans les arrêts de jeu et d’éliminer la Tunisie (2-1 après prolongation). Fous de rage, les Aigles de Carthage s’en étaient pris à Rajindraparsad Seechurn, puis aux forces de l’ordre. Au lendemain de l’élimination, le président de la FTF avait démissionné de la Commission d’organisation de la CAN.
Esteban Becker tacle les Tunisiens

L’attitude tunisienne avait provoqué le matin-même des commentaires acerbes d’Esteban Becker, le sélectionneur de l’équipe équato-guinéenne. « Je pense qu’une équipe comme la Tunisie devait être triste d’avoir perdu contre une plus petite équipe, a lancé l’Argentin lors d’une conférence de presse. La Tunisie est au top contrairement à la Guinée équatoriale. Ils veulent justifier leur défaite par des arguments et des attitudes non-footballistiques. Si la Tunisie avait été bonne, elle aurait gagné 4-0. Au final, il y a eu 1-1 à la fin du temps réglementaire et ils avaient encore 30 minutes de prolongation pour marquer un but. La Guinée équatoriale a été meilleure durant ces prolongations. Les Tunisiens ont défendu avec cinq défenseurs, quatre milieux de terrain et un jeu agressif. Nous sommes plus jeunes qu’eux et ils ont essayé de nous intimider chez nous. Non, non, non, ce n’est pas comme ça que marche le fair-play et le football ».
Relancé sur la sanction envers l’arbitre, Esteban Becker s’était montré évasif puis agacé, suite aux nombreuses allégations de favoritisme envers son équipe. Après avoir rappelé que la Tunisie et la Guinée équatoriale avaient été également sanctionnées par la CAF et la Fédération internationale (FIFA) dans cette affaire, il avait lâché : « Maintenant, la presse doit rester sportive et ne pas virer à la presse people. Si on ne parle pas du jeu, ce n’est pas la peine. Si c’est pour parler du fait de savoir si David Beckham porte des sous-vêtements propres ou sales. Nous allons parler de football. Et le football, c’est onze joueurs contre onze autres joueurs. Ça suffit les questions hors-sujets s’il vous plait. »
L’arbitre se mure dans le silence
Quant au principal concerné, le Mauricien Rajindraparsad Seechurn, il est resté muré dans le silence, malgré ses six mois de suspension et sa mise à l’écart de l’élite des arbitres africains par la CAF. L’intéressé a reçu de nombreuses insultes et menaces de mort sur sa page Facebook.
Le président de la Fédération mauricienne de football, Samir Sobha, a apporté son soutien à Rajindraparsad Seechurn dans les colonnes du journal Le Mauricien : « Seechurn n’a rien à se reprocher. Il a fait ce qu’il fallait. Il ne mérite pas une telle sanction. L’arbitrage mauricien est réputé sur le plan continental. »