Entraîneurs exigeants, milieux de terrain stratégiques ou buteurs géniaux… Avant même que le coup d’envoi soit donné, ils font déjà partie des stars de la compétition.
Florent Ibenge
RD Congo • Sélectionneur • 53 ans
Il y a un an, son nom ne parlait pas à grand-monde. Aujourd’hui, Florent Ibenge est un technicien en vogue sur le continent africain. C’est lui qui a hissé l’AS Vita Club de Kinshasa en finale de la Ligue des champions 2014, remportée par les Algériens de Sétif (2-2, 1-1). C’est lui, aussi, qui a qualifié la RD Congo pour la CAN 2015 : depuis août dernier, ce bourreau de travail cumule les fonctions d’entraîneur de l’AS Vita et des Léopards – sur les bancs desquels il avait fait un bref passage, en tant que sélectionneur adjoint, en 2008. Né à Kinshasa, Florent Ibenge a joué dans de modestes clubs en France, en Allemagne et en Belgique, avant d’embrasser la carrière d’entraîneur. Un métier qu’il a exercé en France (Douai, Lille), en Chine (Shangaï Shenhua), avant de rejoindre l’AS Vita Club fin 2012. Sous contrat avec la Fédération congolaise de football (Fecofa) jusqu’à mi-2015, Ibenge n’élude pas l’hypothèse de poursuivre l’aventure au-delà. « Car il faut avoir comme objectif de gagner une CAN, en 2017 ou 2019 », explique le Kinois. Et pourquoi pas 2015…
Yacine Brahimi
Algérie • Milieu offensif • 24 ans
On a beaucoup parlé de Yacine Brahimi ces derniers mois. Le Paris Saint-Germain a ouvertement clamé tout l’intérêt qu’il lui porte et la BBC l’a désigné, en décembre, meilleur joueur africain 2014. Pour le milieu offensif, au FC Porto depuis juillet dernier, l’avenir se présente donc plutôt bien. Devenu international algérien en mars 2013 après avoir écumé les sélections de jeunes sous le maillot français, ce Parisien de naissance n’a paradoxalement jamais percé ni en France, notamment au Stade rennais, qui l’a formé (2006-2008), et à Clermont-Ferrand (2009-2010), ni en Espagne, à Grenade (2012-2014). Séduisant lors de la Coupe du monde au Brésil, Brahimi a mis tout dans le monde dans sa poche au Portugal, où les dirigeants des Dragons ne regrettent pas d’avoir puisé dans leur bas de laine pour s’offrir ses services (6,5 millions d’euros). En Guinée équatoriale, ce joueur techniquement au dessus du lot sera sans doute l’une des attractions du tournoi. Les trois buts qu’il a inscrits lors de la phase qualificative ont prouvé, s’il en était encore besoin, à quel point son rôle est essentiel dans le collectif algérien.
Yaya Touré
Côte d’Ivoire • Milieu relayeur • 31 ans
C’est un joueur de classe mondiale. Sa technique, sa polyvalence, son physique, sa forte (et humble) personnalité font de lui la fierté des Ivoiriens et du football africain. Le milieu de terrain star de Manchester City qui, en 2014, a gagné avec les Citizens ses treizième et quatorzième trophées (championnat d’Angleterre et Coupe de la ligue) tous clubs confondus, va disputer sa sixième phase finale de CAN avec les Éléphants… Les mauvaises langues diront que Yaya Touré se console en remportant avec ses clubs les titres qui fuient désespérément la Côte d’Ivoire. Car même s’ils se sont souvent bien battus, qu’ils ont joué la finale en 2006 et en 2012 et qu’ils vont débarquer à Malabo en étant, une fois de plus, parmi les favoris du tournoi, les Ivoiriens n’ont remporté la CAN qu’une seule fois, en 1992. Mais depuis le mois d’août dernier, il y a eu du changement. La sélection a un nouvel entraîneur : le Français Hervé Renard, vainqueur de la CAN 2012 avec la Zambie. Depuis que Didier Drogba a pris sa retraite internationale, elle a aussi un nouveau capitaine en la personne de… Yaya Touré.
Alain Giresse
Sénégal • Sélectionneur • 62 ans
Il avait suivi la CAN 2013 de loin, puisqu’il venait tout juste de s’engager avec le Sénégal, qui n’était pas qualifié. En revanche, l’ancien milieu de terrain de Bordeaux et de l’équipe de France (47 sélections !) se délecte encore de l’édition 2012 et de l’excellente troisième place remportée par les Aigles du Mali, qu’il a entraînés de 2010 à mai 2012 – « Je me rappelle encore du retour à Bamako et de la liesse populaire », confie-t-il. En Guinée équatoriale, l’ancien membre du carré magique des Bleus vivra sa troisième phase finale de CAN. Une compétition qu’il a découverte en 2010 avec le Gabon (qu’il a propulsé de la 125e à la 40e place du classement Fifa, entre 2006 et 2010). Avec le Sénégal, Alain Giresse peut nourrir certaines ambitions, notamment en s’appuyant sur un secteur offensif presque sans équivalent en Afrique (Moussa Sow, Demba Ba, Papiss Cissé, Sadio Mané, Diafra Sakho). La qualification des Lions de la Teranga, obtenue dans un groupe relevé (Tunisie, Égypte, Botswana), donne évidemment du crédit au sélectionneur, pourtant régulièrement attaqué par une presse sénégalaise avec laquelle il entretient des relations glaciales.
Pierre-Emerick Aubameyang
Gabon • Attaquant • 25 ans
Difficile d’échapper à son destin quand on s’appelle Aubameyang. Fils de Pierre Aubame, ancien professionnel et international gabonais, frère de Willy et Catilina, également professionnels, Pierre-Emerick Aubameyang (PEA pour les intimes) est le seul membre des Panthères à jouer dans un grand club européen : le Borussia Dortmund, où il évolue depuis 2013. International depuis 2009, formé au Milan AC, en Italie, puis passé par les clubs français de Dijon, Lille, Monaco et Saint-Étienne, où il s’est vraiment révélé, PEA a pris une dimension supplémentaire en Allemagne, même s’il doit faire face à une féroce concurrence. Avec son buteur, l’équipe du Gabon espère faire au moins aussi bien que lors de la CAN 2012, où elle avait atteint les quarts de finale.