En difficulté dans le jeu et sur le plan physique pendant plus d’une heure, la sélection nationale a fini par renverser une situation compromise, hier, à Mongomo pour décrocher un très important succès face à l’Afrique du Sud et prendre, déjà, la tête de cette très relevée poule C.
Après une entame prometteuse, la troupe à Christian Gourcuff a vécu une première frayeur à la 17’ de jeu lorsque, bien lancé en profondeur, Rantie devance Medjani et évite M’bolhi sans toutefois parvenir à redresser sa balle. Yacine Brahimi s’essayera alors au tir des vingt mètres, sans inquiéter réellement Daren Keet qui s’empara du cuir sans problème (20’).
À la 23’, une mauvaise relance de Medjani profitera à Furman qui adressera un puissant tir sur la trajectoire duquel M’bolhi déviera la balle du bout des doigts sur sa transversale.
Amorphe et manquant terriblement de rythme, l’EN réagira un quart d’heure plus tard par l’entremise de Bentaleb qui, après s’être engouffré côté droit, adressera un centre repoussé par la défense sud-africaine. Mandi tenta bien une reprise de volée, mais son ballon passe largement au-dessus (39’). Les cinq dernières minutes de ce premier half seront entièrement à la faveur des Bafana Bafana qui passeront, à deux reprises, à côté d’une ouverture du score qui leur semblait promise n’était-ce, à chaque fois, une parade décisive de l’omniprésent M’bolhi. Une première fois en surgissant dans les pieds de Vilazaki qui avait contourné Halliche avant de tenter le crochet extérieur (42’). Une seconde en repoussant du genou une tentative de près de Jali qui était à six mètres seulement de la ligne de but (43’).
La mauvaise impression laissée par cette équipe algérienne sans ressources et sans idées allait se confirmer peu après le retour des vestiaires, plus précisément à la 51’ de jeu lorsque sur un joli mouvement collectif, Rantie et Vilakazi combinent merveilleusement bien avant de servir sur un plateau d’argent Phala qui n’eut aucune peine à tromper M’bolhi d’un imparable plat du pied droit. Assommés, les Verts passeront deux minutes plus tard à côté du KO lorsque sur un contre éclair, Mandi faucha Phala et provoquera un penalty que Rantie expédiera sur la transversale (54’).
Le grand mérite des coéquipiers de Feghouli aura été de réagir promptement. Sur une belle ouverture de Bentaleb, Mandi adresse un centre au cordeau pour Slimani qui tente une talonnade repoussée par Keet, avant de placer une tête à bout portant que le même Keet détournera sur sa transversale (56’).
Cela paraissait, toutefois, trop peu pour refaire surface face à des Bafana Bafana bien plus inspirés et plus engagés physiquement. Les poulains de Machaba donneront d’ailleurs de nouveau des sueurs froides à l’arrière-garde algérienne par le biais d’un petit numéro de Vilazaki sur la droite avant de servir Jali dont la tentative s’envolera néanmoins au-dessus de la cage de M’bolhi (63’).
Il aura fallu attendre cet incroyable coup du sort à la 66’ et cette tête contre son camp de Hlatswayo sur un centre de Brahimi pour, enfin, voir l’EN revenir à hauteur de son adversaire du soir.
Dans la foulée, M’bolhi sortira une nouvelle fois le grand jeu face à l’intenable Phala comme pour montrer la voie à suivre à ses coéquipiers. Un exploit individuel dont s’est visiblement inspiré Ghoulam qui s’en allé déposer Ngcongca avant de transpercer Keet d’une surpuissante frappe du gauche et donner l’avantage aux Verts (72’).
Dès lors, la maîtrise est redevenue algérienne et Slimani, à la limite des 16 yards adverses, placera un plat du pied sur lequel Keet s’est complètement troué (83’). À 3-1, le break était fait. L’Algérie tient désormais sa première victoire pour son entrée en CAN depuis 1990. Un signe ?
S. M.
