De nos envoyés spéciaux à Rustenburg, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid
L’Algérie quitte déjà la CAN-2013. Sans avoir obtenu au bout de deux rencontres aucun point, aucun but. Après la Tunisie, c’est le Togo qui nous a donné une leçon de réalisme et d’humilité dans cette Coupe d’Afrique qui continue de fuir notre sélection. 32 ans après le sacre d’Alger, l’Algérie du football doit patienter. Peut-être en 2015, au Maroc.
Le large succès de la Côte d’Ivoire devant la Tunisie a mis Algériens et Togolais devant le fait accompli. Nul besoin de faire la moindre concession, seuls les trois points sont bons à prendre. Les premiers à vouloir les compter dans leur escarcelle, ce sont les Algériens. Dès la première alerte, Feghouli chauffera le portier togolais Agassa Kossi. Un centre-tir du joueur de Valence ricoche sur le dos d’un défenseur et s’en va en corner.
Trois minutes plus tard, c’est Slimani qui s’engouffre dans la zone de vérité togolaise et sert Lacen dont la reprise s’envole dans les airs. Pendant ce temps, les joueurs de Didier Six observent et tentent des contres timides, en vain sinon un carton jaune hérité par Mostefa suite à un tirage de maillot sur Ayité. Les Algériens reviennent à la charge, comme au début. C’est Feghouli qui met le feu : une balle en profondeur est mal négociée par Slimani dont le tir passe à côté (14’).
Un corner(le deuxième du match pour l’EN) verra Guedioura reprendre de son crâne, Agassa Kossi est à nouveau sur la trajectoire pour repousser en corner (22’). Sur l’action suivante, c’est une volée de Lacen qui oblige le portier togolais à se coucher pour capter le cuir. Les «Blancs» dominent mas n’arrivent pas à mettre véritablement en danger les Eperviers. Ces derniers attendront leur «heure». Un mauvais dégagement dans les 35 mètres profitable à l’immense Adebayor qui se joue de Halliche et M’Bolhi pour planter le cuir au fond des bois algériens (31’). Les gradins algériens se glacent, en dépit de la chaude soirée de Rustenburg. Assommés les joueurs de Halilhodzic trouvent la faille mais pas le but. Une chandelle de Belkalem met Slimani en situation régulière, lui que les Togolais croyaient en position d’hors jeu. Mais, au lieu de tenter un lob, le Bélouizdadi tire sur le gardien (35’).
Un Agassa agaçant : maître sur terre et dans les airs où il est allé ramasser pas moins de sept corners. Agaçante aussi la production de joueurs comme Soudani, Kadir et Mostefa qui ont raté tout ce qu’ils avaient entrepris. Une mi-temps à oublier. Avant la seconde période, Halilhodzic envoie ses joueurs, Aoudia et Bezzaz en premiers à l’échauffement. Ghoulam en dernier. Le Stéphanois a été appelé suite à la première transversale manquée de Mesbah qui a failli être interceptée par les avants Togolais (46’). Sur la première offensive des Algériens, la défense repousse un service de Slimani, puis Feghouli, auteur d’un superbe lob à l’intérieur des 18 mètres adverses, est séché sans que le referee malgache ne siffle le penalty (48’). C’est Lacen, le capitaine, venu contester avec véhémence qui reçoit le carton jaune. Les Algériens ont comme les jambes sciées. Leurs occasions ne sont pas concrétisées et l’arbitre(c’est leur impression) se met à les priver de quelques droits. Après le penalty refusé à Feghouli, c’est Slimani, «descendu» dans la zone de vérité qui sera également privé de cette sentence (58’). Plus qu’une demiheure avant l’élimination. Halilhodzic est figé sur son banc. Pas le moindre coup d’œil sur la zone d’échauffement. Comme lors du match face à la Tunisie, il préfère temporiser. Cela fait le jeu des Togolais de plus en plus confiants en leur étoile. Cela plaide à faire monter la pression sur les joueurs. Bezzaz rentre. Sur sa première percée, il provoque et obtient un coup franc que Feghouli met juste au dessus (66’). Slimani est à nouveau servi par Feghouli mais au moment de contrôler, il trébuche (67’). Les Verts ont mis le pied sur le champignon. Ils dominent, se créent des brèches mais les bois d’Agassa restent verrouillés. Le Bosnien joue la carte de l’attaquant de l’ES Sétif, Aoudia qui succèdera à Slimani bien malheureux hier. Les supporters algériens désespèrent mais ne perdent pas la voix. Les Eperviers s’amusent à la passe à dix dans la zone des Algériens SVP. Bouazza est la dernière cartouche que Halilhodzic déploiera dans son chargeur à balles à blanc. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, une anomalie constatée sur les bois gardés par Agassa met un frein à la domination stérile des Verts. Un quart d’heure plus tard, le match reprend. Après quelques timides échanges, l’arbitre annonce treize minutes de temps additionnel. Enorme. Mais pas insuffisant pour sortir les Fennecs de leur trou. C’est plutôt la correctionnelle que friseront les poulains de Coach Vahid. Dove Wome savait bien que M’Bolhi et sa défense avaient la tête et les pieds ailleurs. Il parviendra ainsi à inscrire un second but semblable à celui de son grand frère, Adebayor (90’+3’). Le carrousel était mis pour Halilhodzic et son équipe qui joueront, c’est vrai, une consolante face aux Eléphants mais suivront la suite de la CAN depuis leurs petits écrans. Quel football de misère !
M. B.
Six- Kourichi comme au bon vieux temps
L’entraîneur du Togo n’a pas apprécié le nombre de minutes décomptées par l’arbitre malgache comme temps additionnel(13’). Alors il commencera à s’en prendre à son 4e assistant, le Kenyan Kirwa Sylvestre. A ce moment, Noureddine Kourichi, l’adjoint de Halilhodzic, se lève du banc algérien et s’en prendra au technicien français. Des «retrouvailles » en fait puisque les deux anciens footballeurs se sont souvent accrochés dans le championnat de Ligue 1 durant les années 70.
Halilhodzic et ses joueurs «bombardés»
Le public algérien qui s’est déplacé à Rustenburg est sorti déçu, coléreux. La défaite, la seconde en autant de matches, élimine les Verts. Pour manifester leur courroux certains supporters ont bombardé les joueurs de l’EN et le staff technique par divers projectiles.
La Fatiha pour se ressourcer…
Nombre de joueurs de l’EN, à l’instar de Slimani, Belkalem, Feghouli et Kadir ont lu la Fatiha avant le coup d’envoi du match. Une manière de se motiver et compter sur Dieu pour se renforcer intérieurement.
Kalou encense Kadir
L’attaquant ivoirien de Lille, Salomon Kalou n’a pas tari d’éloges sur les qualités du joueur algérien, Foued Kadir, nouvelle recrue de l’O Marseille. Kalou qui a aussi dit que «le match de mercredi prochain sera une revanche à prendre face à l’Algérie de Halilhodzic» a souhaité bonne chance à Kadir.