CAN 2013 : Algérie-Tunisie : Vahid a tranché

CAN 2013 : Algérie-Tunisie : Vahid a tranché

Le jeune Faouzi Ghoulam, dernier joueur arrivé en équipe nationale, a beaucoup rêvé de ce match d’ouverture «derby maghrébin» Algérie-Tunisie.

Ghoulam patientera encore

Il l’a déclaré à maintes et maintes reprises sur sa page officielle sur un réseau social bien connu. Malheureusement pour lui, c’est le Milanais Djamel Mesbah qui a eu la préférence du sélectionneur national pour occuper le flanc gauche de la défense algérienne dans un match, face aux Aigles de Carthage, qui s’annonce sulfureux.

Mesbah sera le titulaire à gauche

Même si dans d’autres compartiments comme l’axe central, le sélectionneur national est encore hésitant, en ce qui concerne le côté gauche, le Bosnien a définitivement tranché en faveur de Djamel Mesbah, face à la Tunisie. A la manière du poste de gardien de but, Halilhodzic a désigné le numéro un et le numéro deux à ce poste. Malgré une très belle première sélection face aux Platinum Stars où il a démontré pas mal de bonnes choses, c’est le joueur du Milan AC qui garde les faveurs du coach.

Ghoulam pénalisé par son manque d’expérience

Faouzi Ghoulam, lors de ce stage de préparation, avait bien pour ambition de détrôner le Constantinois du Milan AC, côté gauche. Il était très motivé, comme en témoigne la vidéo qu’il a publiée sur le Net pour remercier ses supporters, enthousiaste comme en atteste son voyage à Alger pour répondre aux médias, chose qu’aucun Fennec n’avait fait hors stage et, enfin, supérieur à Mesbah en termes de temps de jeu, puisqu’il est titulaire à l’AS Saint-Etienne en Ligue 1, alors que son compatriote a du mal à avoir du temps de jeu chez les Rossoneri. Malgré tout, Ghoulam a un gros déficit par rapport à Mesbah : le manque d’expérience internationale. Un facteur capital pour aborder une CAN. Même avec tout l’enthousiasme du monde, il est difficile d’aligner un joueur, lors d’une CAN, qui a seulement un match international dans les jambes. Un match amical et de surcroît face à une équipe de club. A ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Surtout dans une équipe où il y a beaucoup de joueurs inexpérimentés et le sélectionneur national a besoin de panacher le onze entrant avec des joueurs qui ont de la bouteille et des heures de vol en Afrique comme on dit familièrement.

Mesbah, malgré son faible temps de jeu en club

Même si Djamel Mesbah est cruellement en manque de temps de jeu, puisqu’il n’a joué cette saison que deux matchs avec l’équipe chère à Silvio Berlusconi, il a eu les faveurs de Vahid Halilhodzic pour plusieurs raisons. La première, la plus importante, c’est son expérience internationale et africaine. N’oublions pas que Mesbah est quand même mondialiste, qu’il a déjà disputé 17 matchs sous le maillot vert, dont 14 sur le continent africain et face à des équipes africaines. Un curriculum vitae en vert qui ne plaide pas en faveur du «Vert», mais de Saint-Etienne cette fois, Faouzi Ghoulam. En plus de l’expérience, Vahid Halilhodzic sait que le manque de condition physique et de rythme de Mesbah sera compensé par une plus grande concentration du joueur du Milan AC qui est un grand professionnel sur et en dehors des terrains. Il sait donc qu’avec son hygiène de vie irréprochable et les entraînements italiens qui insistent beaucoup sur le physique, il ne devrait pas y avoir de problèmes majeurs.

Vahid a choisi la raison plutôt que la fougue

C’est vrai qu’après le match face aux Platinum Stars, le sélectionneur national, voyant Faouzi Ghoulam plein de fougue, se donnant sans compter sur le terrain, comme s’il s’agissait de la finale de la Coupe du monde, aurait pu être tenté de lui faire confiance. D’autant plus que le profil à la «Nadir Belhadj» du Stéphanois aurait pu correspondre au système de jeu du head coach des Verts. Mais plutôt que la fougue, Vahid a choisi la raison. Djamel Mesbah est moins fougueux, mais il connaît la musique africaine. Il sait doser ses efforts, couper les trajectoires, s’économiser, temporiser ou attaquer quand il le faut. Sans parler du problème de la cohésion dans une défense qui sera quoi qu’il en soit «new-look» par rapport aux années précédentes et qui a plus besoin de cohésion et de petits automatismes déjà acquis plutôt qu’ajouter de la confusion en incorporant un nouveau joueur pour aborder une CAN et un match face à la Tunisie de surcroît.

Ghoulam devra imiter le Mesbah de 2010

Le jeune Ghoulam, qui a assurément la tête sur les épaules, ne devrait pas tomber dans le piège dans lequel sont tombés plusieurs footballeurs algériens, c’est-à-dire avoir une attitude négative qui serait pénalisante pour lui. Il devra au contraire prendre le côté positif de la chose, travailler plus à l’entraînement et prendre exemple sur son aîné, Djamel Mesbah, qui a souvent courbé l’échine, travaillé dur et attendu patiemment son tour derrière l’inamovible Nadir Belhadj, jusqu’à ce qu’il obtienne enfin le poste de titulaire. Faouzi Ghoulam est jeune, il aura assurément le temps de briller avec l’équipe nationale, à la manière de son illustre aîné dont il est fan absolu : Nadir Belhadj.

M. B.