Fraîchement qualifiés pour la Coupe du Monde, les Guerriers du Désert tenteront en ce mois de janvier 2010 de confirmer leur retour au premier plan du football africain. Restés trop longtemps dans l’ombre, Saifi et ses partenaires sont motivés à plus d’un titre et n’ont peur de personne.
Quand on sort d’une période de disette de plus de quatre ans, l’on fait logiquement preuve de modestie et d’humilité à l’heure d’entamer une compétition aussi prestigieuse telle que la CAN. Ca aurait pu être le cas de l’Algérie en ce début d’année 2010, mais les Verts de Rabah Saâdane ont de bonnes raisons de croire en leur étoile et de viser plus haut. Lorsqu’on fait chuter l’Egypte, double champion d’Afrique durant les éliminatoires, l’on ne peut d’ailleurs se contenter d’un rôle de faire-valoir. Sans vraiment prétendre au titre, les Fennecs se rendent donc en Angola avec la ferme ambition de briller et marquer encore plus les esprits des observateurs.
Penser à la CAN avant le Mondial
Remonté en l’espace d’un an seulement de la 101e à la 26e place au classement FIFA, l’Algérie débarquera en Luanda avec le moral au plus haut et aussi la volonté de représenter au mieux le football maghrébin et arabe. Mais est-ce que cette motivation sera suffisante pour bien faire et parvenir à bousculer la hiérarchie ? Leurs supporters en sont convaincus en tous les cas, de même qu’un certain Lionel Messi. Le Ballon d’Or France Football avait, en effet, déclaré récemment que l’Algérie possédait l’une des sélections les plus techniques au monde et qu’il la voyait bien réussir un très bon Mondial.
Le Mondial justement, les Algériens n’y pensent pas encore. « Il faut aborder les étapes une par une » a affirmé le sélectionneur Rabah Sâadane. Avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud et le tournoi planétaire, les Verts aspirent à redorer leur blason sur la scène africaine. Pour cela, franchir la phase des poules apparaît comme étant l’objectif minimum. Ca ne sera pas aisé au sein du groupe où figurent aussi l’Angola, pays hôte, et le Mali, mais ce n’est pas non plus une « mission impossible ». D’ailleurs, pour les Verts plus rien n’est impossible depuis qu’ils ont réussi à s’offrir le scalp des Pharaons.
Comment se sont-ils qualifiés ?
Absente des deux dernières éditions de la Coupe d’Afrique (2006 et 2008), l’Algérie n’a cette fois-ci pas eu trop de peines pour s’inviter dans le Top 16 continental. Paradoxalement, c’est durant le premier tour qualificatif que les protégés de Saâdane ont connu le plus de difficultés. Tombés dans un groupe avec le Sénégal, le Libéria et la Gambie, ils sont passés dans la douleur après avoir notamment concédé deux revers.
Lors du deuxième et dernier tour préliminaire, Ziani et compagnie ont réalisé presque un sans-faute, ne s’inclinant que lors de la dernière levée face à l’Egypte (0-2). Ce revers, survenu suite à une série de quatre victoires (contre l’Egypte, la Zambie et le Rwanda), ne leur a cependant pas été fatal, puisqu’il y a eu ensuite un match d’appui entre ces deux sélections arabes. Au Soudan, sur un terrain neutre, ils se sont imposés sur la plus courte des marges grâce à une réalisation d’Antar Yahia. Une réalisation qui assura aux Fennecs de disputer deux compétitions majeures en une seule année (Mondial et CAN). Ca ne leur était plus arrivé depuis 1986.
Le sélectionneur :
Le patron de l’équipe algérienne est le très respecté Rabah Saâdane. Surnommé « le Magicien », ce dernier possède une très grande expérience du football africain et international. Actuellement, il en est d’ailleurs à sa troisième pige à la tête des Verts après celle de 1986 et de 2004. Saâdane, qui est natif de Batna, est aussi connu pour son côté psychologuee, ainsi que ses grandes connaissances sur le plan technico-tactiques. En Algérie, tout le peuple est convaincu qu’il n’y avait que lui pour ramener l’Algérie au sommet.
La star :
Karim Ziani (Vfl Wolfsburg)
La vedette des Fennecs c’est son numéro 15, en l’occurrence Karim Ziani. Malgré son petit gabarit, ce joueur a su devenir depuis 2004 le taulier de la sélection. Outre ses qualités techniques, il se démarque par son admirable vision du jeu et aussi sa discipline. Passé par Troyes, Lorient, Sochaux et Marseille, Ziani possède aussi un bon vécu du football européen, qui manque à grand nombre de ses coéquipiers. En Angola, il sera très certainement l’un des joueurs à surveiller de près.
Objectif
En tant que bourreau de l’Egypte pendant les éliminatoires, l’Algérie peut légitimement viser le sacre continental sans que personne ne s’en étonne, mais les Verts n’ont pas cette prétention. Les Algériens reviennent de trop loin pour viser aussi haut. En Angola, leur mission sera de passer le cap des poules et essayer si possible d’atteindre le dernier carré. Par contre, une élimination dès le premier tour serait considérée comme un échec, surtout qu’ils possèdent l’étiquette de Mondialiste.
Prédiction Goal.com :
L’Algérie devrait normalement franchir le cap des poules, mais son parcours s’arrêtera en quarts de finale face au Ghana ou la Côte d’Ivoire. Mêmes s’ils ont faim de reconnaissance et de succès, l’on voit comment les Fennecs pourront faire tomber les Black Stars ou les Eléphants.
Le saviez-vous ?
L’Algérie n’a remporté qu’une seule Coupe d’Afrique des Nations. Celle de 1990 qui s’est disputée sur son sol. Emmenés alors par les Madjer, Menad et Adjali, les Verts avaient alors surclassé tous leurs opposants et ont battu à deux repris le Nigéria (5-0, 1-0). Leur seule autre apparition en finale de la CAN remonte à 1980. Ils avaient alors perdu 3-0 contre…le Nigeria.