Suite à l’attaque dont a été victime l’équipe du Togo à Cabinda, la crainte semble avoir gagné la délégation algérienne sachant que cette ville pourrait être la prochaine destination des Verts pour le prochain tour.
En effet, l’Algérie se déplacera à Cabinda si elle termine à la deuxième place de son groupe A pour y affronter le premier du groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Bénin.
Cette information a ébranlé le continent et a mis en émoi tous les participants à la 27e édition de la phase finale de la coupe d’Afrique des nations, d’autant que cette attaque a fait un mort, le chauffeur du bus d’origine angolaise, et neuf blessé parmi les membres de la délégation Togolaise, dont deux joueurs.
Hier, toutes les chaînes télé passaient et commentaient en boucle cette attaque revendiquée quatre heures plus tard par les Forces de Libération de l’Etat de Cabinda (FLEC). Selon plusieurs médias, l’attaque a eu lieu dans l’après-midi d’hier, vers 15 heures 15, au moment où le car transportant la délégation Togolaise pénétrait dans l’enclave de Cabinda, l’un des quatre sites devant abriter les matchs de cette CAN 2010, celui du groupe B (avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Burkina Faso).
Pour rappel, l’équipe du Togo était en stage de préparation au Congo et a préféré se rendre à Cabinda en bus, alors que cette province était en proie à des troubles depuis quelques années.
L’Etat angolais a voulu, à travers la programmation de matchs dans cette région, donner l’image d’un pays apaisé après 28 ans de guerre civile et de troubles qui ont pris fin il y a huit ans seulement. Une position que ne partage pas du tout les rebelles du FLEC dont le secrétaire général de la position militaire Rodrigues Mangas a ouvertement déclaré à travers un enregistrement sonore où il annonce que cet Etat est en «guerre» et que cette attaque, qui ne visait spécialement l’équipe togolaise, mais l’escorte policière qui l’accompagnait, était le début de plusieurs autres actions du genre.
Du coup, les autorités angolaises se sont mises en branle et les officiels de la CAF se sont vite réunis hier en un bureau exceptionnel du comité exécutif présidé par Issa Hayatou en personne ainsi que le président de la fédération angolaise. La première décision prise par ce conclave est de maintenir le déroulement de la compétition, reste à savoir si les matchs du groupe B auront lieu à Cabinda ou ailleurs, probablement à Luanda au vieux stade de Citadela qui risque d’être réquisitionné pour dépanner.
A 24 heures du match d’ouverture Angola – Mali (groupe A), l’Afrique et même le monde découvrent l’autre visage du pays hôte qui, pour la première fois, accueille cette compétition continentale dont l’image est déjà écornée par ce grave incident. Certains ont déjà les yeux braqués sur l’Afrique du Sud qui abrite, elle, le Mondial en juin. C’est toute la crédibilité de l’Afrique qui est en jeu.
Le doute
Les Eperviers risquent de se retirer l La délégation togolaise risque de déclarer forfait, vu qu’elle est très choquée par ce qui lui est arrivé et compte tenu des blessés qu’elle compte dans ses rangs. Certains joueurs ont d’ailleurs évoqué le boycott de cette compétition, au moment où le comité d’organisation local tente d’apaiser les choses tout en jetant la responsabilité sur la partie Togolaise.
La question
Le Togo aurait-il tort ? l Lors d’un point de presse improvisé, Souleymane Habuba, le directeur de la communication de la CAF, a déclaré que la responsabilité de la fédération togolaise est engagée dans la mesure où «il a été demandé à toutes les délégations d’annoncer à l’avance comment et quand elles viendraient, ainsi que les numéros de passeport des joueurs», a expliqué à l’AFP Virgilio Santos, du comité local d’organisation. «Le Togo est la seule équipe qui ne nous a pas répondu et il n’avait pas notifié au Cocan qu’il viendrait par la route». «Le règlement de la CAF est très clair : les équipes ne doivent se déplacer qu’en avion», a ensuite appuyé Souleymane Habuba.
L’instance
Blatter attend un rapport complet de la CAF l Le président de la FIFA, Josep Sepp Blatter, a demandé à ce qu’un rapport complet de la Confédération africaine de football lui soit envoyé sur le mitraillage du bus du Togo qui se rendait pour la CAN 2010. Selon un communiqué de l’instance internationale, Blatter s’est dit «profondément touché par les incidents» et a exprimé sa solidarité avec l’équipe nationale togolaise, à la veille du coup d’envoi de cette grande compétition.
La réaction
Dossevi :«Personne n’a envie de jouer» l Qu’en est-il de la réaction togolaise ? Thomas Dossevi, le joueur du FC Nantes et coéquipier de notre Djamel Abdoun était dans le bus de la délégation togolaise lorsque le véhicule a été attaqué par des rebelles à l’entrée de la frontière angolaise. Il témoignera : «On a été mitraillé, alors qu’on était pourtant encadré par deux cars de policiers. Il y a eu deux joueurs et des dirigeants blessés». Les deux joueurs en question sont le gardien du GSI Pontivy, Kodjovi Obilalé, et le défenseur du Vaslui FC, Serge Akakpo. Parmi les neuf blessés figureraient un entraîneur adjoint, un médecin de la délégation et un journaliste qui accompagnait la sélection. Le chauffeur d’un des bus est, lui, décédé. Ce grave incident devrait vraisemblablement remettre en question la participation du Togo à la CAN. «On ne réfléchit pas encore aux recours possibles, mais c’est vrai que personne n’a envie de jouer. On n’en est pas capable». L’attaquant du FC Nantes dit «penser avant tout à l’état de santé de (ses) blessés parce qu’il y avait beaucoup de sang sur le sol. Pour l’instant, on n’a pas trop de nouvelles sinon qu’ils sont partis dans divers hôpitaux. Dans ces cas-là, on pense à nos proches, aux gens qu’on aime parce qu’on aurait vraiment pu y rester…». Alors que le milieu de terrain de Grenoble, Alaixys Romao, évoquait la possibilité de boycotter l’épreuve, la CAF a fait savoir que la compétition aurait bien lieu.
L’engagement
Luanda promet de tout faire pour garantir la sécurité l Le gouvernement angolais a promis vendredi de tout faire pour «garantir la sécurité» de la Coupe d’Afrique des Nations, qui débutera dimanche malgré l’attaque meurtrière contre le convoi de l’équipe du Togo à son arrivée dans l’enclave de Cabinda, ont rapporté des agences de presse. Le ministre de la Communication sociale, Manuel Rabelais, a «réitéré l’engagement total (du gouvernement) dans la garantie de la sécurité de tous, pour que la CAN Orange-Angola 2010 soit considérée comme un grand événement sportif et une manifestation d’amitié et de solidarité entre les peuples africains». Il a également condamné un acte «ignoble» dans ce communiqué lu à la radio. Un chauffeur a été tué et neuf membres de la délégation du Togo blessés quand des hommes armés ont ouvert le feu sur leur convoi, en début d’après-midi, à leur arrivée sur le sol angolais, où débute dans deux jours la CAN. La fusillade a été revendiquée par le Front de libération de l’enclave de Cabinda (Flec), un mouvement séparatiste actif depuis 35 ans dans cette bande de terre située entre le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo (RDC). «Selon les informations du 2e régiment militaire des forces armées angolaises, le groupe Flec qui a réalisé cette attaque terroriste était en provenance de la République du Congo, où ils sont retournés après avoir commis cet action», a confirmé le ministre.
L’image
Adebayor en larmes l Le joueur vedette togolais Adebayor est ensuite apparu en larmes sur les télévisions locales, à l’hôpital, devant les civières. Le ministre angolais des droits de l’Homme, Angonio Bento Bembe, ancien dirigeant séparatiste du Cabinda, a qualifié d’ »acte terroriste » cette attaque.
Cabinda destination dangereuse ?
Risque n La Coupe d’Afrique des nations, qui débutera dans un peu plus de 24 heures, a déjà marqué les esprits.
En effet, le bus de l’équipe togolaise a été victime d’une attaque par des rebelles dans la frontière entre le Congo et l’Angola. Cet événement n’est pas passé inaperçu en Angola.
C’était, d’ailleurs, le sujet de discussion à Luanda entre les Algériens présents dans ce pays pour suivre les péripéties de la Coupe d’Afrique des nations. On pouvait même lire une certaine inquiétude sur les visages sachant que la ville où s’est déroulée l’attaque contre le bus togolais concerne directement la sélection algérienne.
Il faut savoir que la ville de Cabinda pourrait être la prochaine destination de l’équipe nationale algérienne pour le prochain tour. L’Algérie se déplacera dans cette ville si elle termine à la deuxième place de son groupe A pour y affronter le premier du groupe B composé du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Bénin.
C’est à partir de là que les Algériens affichent une petite appréhension sur cet événement qui a montré que les responsables de la CAF n’auraient jamais dû offrir l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations à l’Angola. Il faut savoir que même si la guerre civile est terminée, il n’en demeure pas moins que des risques sont omniprésents.
D’ailleurs, on nous a même conseillé de ne pas nous aventurer dans des endroits précis même dans la capitale angolaise, Luanda.
L’incident qui s’est produit à Cabinda est très grave et c’est pour cette raison que même si on ne verse pas dans la panique, cela donne certainement à réfléchir pour la délégation algérienne, appelée comme annoncé plus haut, à se rendre dans cette ville dès le deuxième tour. Dans le camp de la formation togolaise, on dénombre deux joueurs gravement blessés et cela les poussent à songer sérieusement à faire l’impasse sur ce rendez-vous footballistique africain. «Les joueurs ne veulent plus jouer», dira Dossevi sociétaire de Nantes.
Déjà bien avant cet incident, cette Coupe d’Afrique des nations était loin de réconforter les présents tant les organisateurs semblaient dépassés par l’événement. Le bus de la sélection togolaise, qui a été pris pour cible alors qu’il s’apprêtait à franchir la frontière avec le Congo est une nouvelle preuve que l’Angola, malgré les efforts consentis, est loin d’être le pays idéal pour abriter un tel événement sportif continental. L’acte est grave vu que deux joueurs ont été blessés par balles. Il s’agirait, selon Thomas Dossevi, du gardien de but du GSI Pontivy, Kodjovi Obilalé, et du défenseur du FC Vaslui, Serge Akakpo.
L’un aurait reçu une balle dans le dos et l’autre dans les reins. L’entraîneur des gardiens de but et le médecin de l’équipe ont été, eux aussi, touchés. Tous les blessés se trouvent dans un hôpital à Cabinda.
On parle également de la mort du chauffeur du bus. Selon d’autres témoins, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, car les assaillants ont ciblé d’abord le bus qui transportait les bagages avant celui des joueurs. Il faut savoir que cette ville de Cabinda constitue une zone à haut risque depuis plusieurs années.
Située entre la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville, l’enclave angolaise n’a pas connu de répit depuis l’indépendance de l’Angola en 1975. Il est clair qu’après ce grave incident, les Togolais ne veulent plus participer à la CAN. La seule chose qu’ils ont en tête : quitter au plus vite l’Angola.
Dj.O.
La confirmation
Raouraoua : «Le tournoi aura bel et bien lieu» l Lorsque le bus du Togo a été mitraillé, hier en début d’après-midi, le bureau exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) était en réunion à Luanda pour apporter les derniers réglages avant le début de la compétition, prévue pour demain. La réaction des membres de l’instance qui gère le football africain ne s’est pas fait attendre. Mohamed Raouraoua, que nous avons rencontré à la fin des travaux, nous a fait savoir que l’incident est certes grave, mais cela n’empêchera pas le déroulement de la compétition. Il a été relayé par Habuba, le secrétaire générale de la CAF, qui affirme que la Coupe d’Afrique des nations débutera normalement. Toutefois, il n’y avait aucune réaction sur la très probable défection du Togo, qui pourrait annoncer incessamment son retrait de la compétition. Les responsables du football africain estiment qu’il n’est pas question d’annuler cette CAN surtout qu’il y a des engagements avec les partenaires de la CAF.
Dj. O.
La réflexion
La CAN dans les années impaires l Les responsables de la Confédération africaine de football étudient la possibilité d’organiser la 29e édition de la Coupe d’Afrique des nations dans une année impaire, c’est-à-dire au lieu de l’année 2014, elle sera avancée pour 2013. Il semble que les responsables de la CAF ont cédé à la demande des grands clubs européens qui souffrent de l’absence de leurs meilleurs joueurs africains durant cette période, mais surtout éviter l’organisation d’une Coupe d’Afrique dans la même année que le Mondial, comme c’est le cas pour 2010. D’ailleurs, même l’entraîneur Rabah Saâdane a évoqué ce sujet en estimant qu’il n’est pas propice d’organiser deux grandes compétitions en l’espace de quelques mois. Néanmoins, le problème des éliminatoires constitue un casse-tête pour les gens de la CAF. Ils sont en train d’étudier le cas pour trouver la meilleure formule, qui permettra d’organiser les éliminatoires de la CAN et du Mondial avec moins de contraintes.
L’appui
Saïfi soutient la candidature du Qatar 2022 l La chaîne sportive Al-Jazeera a consacré hier en fin d’après-midi son numéro du magazine Nojoom (Stars) à Rafik Saïfi, l’international des Verts et sociétaire du club Qatari d’Al-Khor. Présenté par notre consoeur Leila Smati, ex-vedette de l’ENTV qui sévit depuis plusieurs années dans cette chaîne, le documentaire sur l’ancienne coqueluche du Mouloudia d’Alger est revenu sur toute la carrière de ce joueur talentueux qui a réussi une bonne carrière professionnelle en France durant une dizaine d’années avant de s’établir, à 34 ans, au Qatar pour prolonger le plaisir de jouer au football. S’appuyant sur un support d’images montrant Saïfi sous toutes ses facettes, Leila Smati a également interviewé son actuel coach Bertrand Marchand qui a loué ses qualités, regrettant au passage qu’il ne puisse pas appuyé à Al-Khor par des joueurs de très haut niveau. Et contrairement aux rumeurs qui ont circulé il y a quelques jours sur le désir de ses dirigeants de se séparer de lui, l’attaquant des Verts est quelqu’un de respecter et d’adulé pour ses nombreuses qualités, que ce soit par ses coéquipiers ou par les supporters. Le sélectionneur national Rabah Saâdane a, pour sa part, rappelé le rôle de son joueur en équipe nationale, sur et en dehors du terrain, dans la cohésion du groupe et ses buts décisifs lors des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010. Ses coéquipiers Zaoui et Mansouri diront tout le bien qu’ils pensent de lui et confirment le poids qu’il a dans l’équipe. Le document montre Saïfi dans sa nouvelle vie à Doha, cette ville splendide d’un pays qui s’est lancé officiellement pour abriter la coupe du Monde en 2022. L’enfant de Bab Ezzouar n’a d’ailleurs pas caché son désir de voir ce pays arabe et frère accueillir le plus grand rendez-vous planétaire de football et lui exprimant son soutien le plus indéfectible.
A. S-B