Les vacances en 2016 ne seront pas tellement différentes de celles de l’an dernier. Tout simplement parce que l’offre touristique, toujours trop insuffisante, n’est pas adaptée à la population algérienne. L’Algérie, après plus de cinquante ans d’indépendance, ne s’est pas organisée pour offrir à la majorité de ses citoyens des vacances à leur portée. Les campings ne se sont pas généralisés, les centres de vacances pour les travailleurs ne se sont pas multipliés. Du coup, c’est l’ère de la débrouillardise, du système D, de séjours guère préparés à l’avance. Les plus chanceux parmi les simples citoyens optent pour les quelques campings disponibles ou pour des séjours chez les habitants des villes côtières. Par ailleurs, plus d’un million d’Algériens opteront pour la Tunisie dont l’offre répond aux besoins de clients nationaux déçus par les prestations et l’offre hôtelière locale.
Bénéficiant de la dévaluation du dinar tunisien, le touriste algérien, peut en l’occurrence , voir son séjour chez l’habitant dans le pays voisin lui couter 300 euros seulement pour une période de dix jours. Le gouvernement, lui, ferme les yeux sur cette importante sortie en devises alors qu’on peut aisément la réduire en levant toutes les entraves bureaucratiques aux projets touristiques. Une situation qui fait qu’un hôtel, au lieu de se réaliser en deux ans, s’achève après cinq ans de travaux. L’État régulateur est également absent. Pas de mesures réellement incitatives pour orienter l’offre vers la réalisation d’hôtels de deux à trois étoiles, la plupart des projets en cours de réalisation ciblent la clientèle fortunée.
Même pour cette catégorie, souvent l’offre locale ne correspond pas aux attentes de cette clientèle. Une grande partie des Algériens aux revenus plus élevés préfère la Turquie, le Maroc, l’Égypte, l’Espagne, la Grèce, voire, pour les plus fortunés, les destinations exotiques : Thaïlande, Malaisie, les îles Maldives…
Car l’offre attractive ne se résume pas à la disponibilité d’un hôtel mais à la qualité des prestations, la diversité des activités incluses dans le séjour.
Ainsi, en dépit de la multitude de projets hôteliers en cours de réalisation, il faudra attendre plusieurs années encore pour que l’offre locale puisse répondre aux attentes des Algériens.