Un nouveau virement suspect, d’un montant de 25.000 euros et provenant de Jordanie, a été découvert sur un compte de l’ancien ministre et proche de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, lors d’une perquisition, a indiqué hier une source proche du dossier. Homme de réseaux, considéré lors de la présidence Sarkozy comme le patron officieux de la police et des services secrets, Claude Guéant était la quasi-doublure de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Contacté par l’AFP, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est refusé à tout commentaire sur cette information révélée par L’Express. Selon l’Express, deux notes à en-tête du ministère de l’Intérieur ont été découvertes lors des perquisitions évoquant des relations régulières entre Claude Guéant et plusieurs personnes connues du régime libyen: les hommes d’affaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri ainsi que l’avocat Robert Bourgi. Un téléphone portable a également été saisi.
Les juges français menant l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 s’interrogent sur un versement de 500.000 euros au profit de l’ex-ministre, découvert lors d’une perquisition menée le 27 février. M.Guéant l’a justifié par la vente à un avocat malaisien de deux tableaux d’un peintre flamand du XVIIe, Andries van Eertvelt. Mais les experts contestent la valorisation de ces oeuvres. Claude Guéant affirme détenir tous les justificatifs à disposition de la justice. Il dit ne pas être un spécialiste et avoir cédé ces oeuvres au prix proposé.
Les enquêteurs ont également retrouvé des factures payées en liquide. Ce sont des «sommes modestes», «des petits paiements, d’un millier d’euros, des choses comme ça», avait expliqué, début mai,
M.Guéant qui parle aussi de «moins de dix factures, pour une somme de 20 à 25.000 euros», des «achats de la vie courante». Claude Guéant explique qu’il l’aurait accumulé depuis son entrée dans le cabinet de l’Intérieur à la fin des années 1970 et ce jusqu’en 2006.
De nombreux politiques, y compris à droite, ont contredit Claude Guéant sur l’existence de telles primes de cabinet après 2002. M.Guéant a mené une diplomatie parallèle dans les pays africains et arabes, notamment en Libye, à l’origine des accusations de financement électoral illégal de Nicolas Sarkozy.