Campagne pour la révision constitutionnelle au Maroc,Le Mouvement du 20 février appelle au boycott

Campagne pour la révision constitutionnelle au Maroc,Le Mouvement du 20 février appelle au boycott
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Les membres du Mouvement du 20 février ont appelé leurs concitoyens à boycotter la toute fraîche Constitution Le Mouvement du 20 février et les partis politiques comptent boycotter le référendum sur la révision de la Constitution.

«Le Maroc sortira-t-il de la théorie du sujet pour vivre enfin pleinement sa citoyenneté?» C´est une éventualité peu certaine, a prévenu le Dr Walid Agoun, spécialiste en droit constitutionnel, lundi dernier en marge d´une conférence-débat, portant sur les réformes politiques en Algérie, animée au Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss). Une telle position est également soutenue par bon nombre de Marocains, activant au sein du Mouvement du 20 février. Ils ont fait savoir que le projet de révision constitutionnelle, présenté vendredi dernier par le roi Mohammed VI, est un leurre. Dans des communiqués rendus publics, ils ont donc fait état de leur ferme volonté de mener une campagne de sensibilisation et de mobilisation contre la campagne du référendum sur le projet de révision constitutionnelle qui a commencé hier, mardi.



En effet, «la campagne du référendum commence mardi et prendra fin le 30 juin», a déclaré le représentant du ministère de l´Intérieur marocain. Pour ce faire, le Mouvement du 20 février a organisé, d´ailleurs, plusieurs marches populaires à travers les grandes villes marocaines, lundi dernier.

Au cours de ces marches, les membres du Mouvement du 20 février ont appelé leurs concitoyens à boycotter la toute fraîche Constitution, projet proposé par le souverain Mohammed VI et à continuer, par conséquent, leur mouvement de protestation pour parvenir enfin à l´instauration d´une monarchie constitutionnelle. Contacté par nos soins, Khalid Djalal, membre du Mouvement du 20 février, a souligné que «le souverain conserve toutes ses prérogatives de chef de l´Etat et de Commandeur des croyants. Il préside le Conseil des ministres et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Il reste le chef de l´armée et préside un Conseil supérieur de sécurité, nouvellement créé. Il reste également l´autorité ultime en matière religieuse».

Selon notre interlocuteur, le souverain avait promis, en mars dernier, des réformes politiques importantes pour répondre aux manifestations qui se déroulent au Maroc depuis le mois de février, mais, hélas, le roi campe sur ses positions et refuse de lâcher prise.

De son côté, Najib Chaouki, un des responsables de la contestation pour la ville de Rabat, a indiqué que «le projet tel qu´il a été proposé par le roi, ne répond pas aux aspirations des Marocains qui revendiquent une véritable séparation des pouvoirs», estimant, par là même, que dans le fond, rien n´a changé, bien au contraire le roi n´a fait que renforcer ses pouvoirs. «Le roi préside toujours le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et les jugements sont prononcés en son nom, comme dans l´actuelle Constitution», a-t-il dénoncé.

En plus de la décision de boycott prise par le Mouvement du 20 février, on notera que même des partis politiques marocains comptent boycotter le référendum portant sur la révision de la Constitution annoncée par Sa Majesté le roi.

Ainsi, le Parti socialiste unifié (PSU), une opposition parlementaire représentée par trois députés au Parlement marocain), le Parti de l´avant-garde démocratique et socialiste (Pads), non représenté au Parlement et la Voie démocratique (non représenté au Parlement) ont pour leur part, appelé à boycotter le référendum.