Campagne médiatique du maroc contre l’Algérie : Les scories de benkirane

Campagne médiatique du maroc contre l’Algérie : Les scories de benkirane
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Dans une interview accordée à la chaîne de télévision arabe Al Hurra financée par les Etats-Unis, le chef du gouvernement marocain a déclaré que l’Algérie n’aurait existé qu’en tant que province ottomane ou département français. Dénier à l’Algérie son histoire puis la supplier de lui ouvrir sa frontière ne dérange en rien l’islamiste Abdellilah Benkirane. Chez notre voisin de l’Ouest, le ridicule ne tue pas.

Un réflexe maladif qui se propage comme la fièvre aphteuse. Il pourrit le sommet de l’Etat marocain. Démonstration.

«Le Maroc qui existe depuis 12 siècles, en totale indépendance des empires orientaux, abbasside et ottoman, a développé son identité propre, au contraire de l’Algérie qui n’a jamais existé qu’en tant que province ottomane ou département français», a déclaré le chef du gouvernement marocain dans une interview, publiée hier, accordée à la chaîne de télévision arabe Al Hurra financée par les Etats-Unis.

Actuellement, «nous ne demandons rien à l’Algérie, sauf une chose, revenir à la raison et agir selon la logique de bon voisinage et de fraternité entre peuples de même religion et de même langue, si les Algériens réussissent à faire cela, ils pourraient eux-mêmes, ouvrir la frontière avec le Maroc», ajoute Abdelilah Benkirane qui reconnaît avoir en partage la même langue et la même religion avec l’Algérie.

Une scorie que le secrétaire général du Parti de la justice et du développement a, par contre, en partage avec l’idéologie islamiste révisionniste qui nie le fonds linguistique et les racines berbères communs qui unissent les peuples d’Afrique du Nord. Le chef de l’Exécutif marocain a fini par mettre les deux pieds dans le bourbier qu’il s’est ingénié à entretenir. La question sahraouie l’a inévitablement installé au milieu du gué. Benkirane qui en a fait le lien avec la sortie peu glorieuse du Maroc de l’ex-OUA (Organisation de l’Unité africaine) rebaptisée Union africaine, UA, s’est noyé.

«Notre relation avec l’Afrique dépasse de loin les cadres classiques limités, elle est spirituelle et dure depuis toujours» a expliqué Benkirane, ajoutant que le retour du Royaume à l’UA n’est qu’une formalité non urgente qui se fera dès que l’erreur Polisario aura été effacée. La pirouette était difficile à exécuter. La démonstration est désopilante.

Le Maroc qui a perdu son africanité n’est pas près de la retrouver de sitôt. L’Union africaine vient de nommer un envoyé spécial pour le Sahara occidental.

Le chef du gouvernement marocain a omis de dire que son pays l’a très mal pris. «Le processus de recherche d’une solution politique définitive au différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’ONU. L’UA n’a aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier» avait indiqué, le 1er juillet, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué répercuté par une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine, MAP.

«Le Royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional, ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu’il rejette totalement», avait souligné la même source. Des déclarations qui attestent que le Royaume n’est pas près de regagner le giron africain. L’interview de Benkirane n’aura finalement été qu’un chapelet de scories. Un tadjine de mauvais goût servi à des consommateurs qui connaissent la cuisine marocaine.