Le Mouvement de société de paix (MSP – Islamiste) a organisé vendredi un rassemblement devant le siège national du parti pour dénoncer la condamnation à mort du président égyptien déchu, Mohamed Morsi et d’autres dirigeants de l’organisation des Frères Musulmans.
Les verdicts prononcés le 16 mai dernier contre l’ancien président, des dirigeants de l’organisation des Frères Musulmans et de nombreux palestiniens ont suscité des réactions indignées en Algérie notamment au sein du courant islamiste.
La plus tranchante est venue de députés algériens dont plus de cinquante ont signé le 20 mai 2015 un communiqué dénonçant la « farce judiciaire » et appelant la justice égyptienne à ne « pas souiller sa réputation avec de tels jugements politiques ».
Le communiqué signé par les chefs des groupes parlementaires islamistes (Algérie Verte, Mouvement de la construction nationale et Front de la justice et du développement) appelait également au « rétablissement de la légitimité ». Il appelait également la « diplomatie algérienne à agir » et a « rejeté ces atteintes à tous les niveaux ».
Le député du Front de la justice et du développement, Hassan Arribi, avait auparavant qualifié cette réaction des députés de constitution de rassemblement parlementaire contre le « régime fasciste et putschiste en Egypte ».
Hier, le chef du MSP, Abderrezak Makri, a qualifié « d’inacceptable » la position du gouvernement algérien qui, au nom du traditionnel principe de « non ingérence », s’est abstenu de commenter les condamnations à mort prononcée par la justice égyptienne*
Je complote avec le Hamas, je complote avec le Hamas! »
Le gouvernement, a-t-il déclaré à la presse, en marge du rassemblement organisé vendredi, doit prendre une « position claire et positive » contre la condamnation à mort de Mohamed Morsi. L’Algérie, a-t-il souligné, « doit prendre exemple sur le gouvernement allemand qui, ainsi que la Turquie, a condamné le verdict ».
Il a annoncé que les députés du MSP allaient engager des « procédures judiciaires contre le régime égyptien en Algérie et au niveau international ». Makri a comparé le rassemblement organisé vendredi. Abderrezak Makri a une nouvelle fois dénoncé ces « débiles et fous dont le niveau est tombé si bas au point d’accuser et de condamner à mort des musulmans, des arabes et des hommes libres pour complot avec le Hamas ».
C’est comme si on accusait de « complot » ceux qui, hier, ont soutenu par tous les moyens le combat des Algériens pour l’indépendance, a-t-il noté avant de lancer : « Je suis un comploteur avec le Hamas ». Un mot d’ordre repris par les personnes rassemblées.
De son coté, l’Association des Oulémas algériens a publié vendredi un communiqué mettant en garde contre la stratégie de « tout sécuritaire pour traiter de la situation explosive en Egypte qui découle de la politique de démonisation, de marginalisation et d’exclusion ».
L’association a dénoncé les « condamnations à mort de masse contre ceux qui ont des avis différents » dont Youcef Al-Qaradhaoui. « Cela ne sert pas l’Egypte mais conduira à davantage de tensions et conduira à l’explosion, ce qui aura des conséquences négatives sur le pays et sur toute la région ».
