Campagne électorale,Une semaine décisive pour les candidats

Campagne électorale,Une semaine décisive pour les candidats
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Une semaine. C’est tout ce qui reste à la campagne électorale qui a débuté le 15 avril et qui s’achèvera le 6 mai prochain.

C’est une semaine décisive qui s’ouvre pour les 44 partis en lice aux législatives du 10 mai. Sans trêve, les candidats ont sillonné un vaste pays, et tenant pour certains d’entre eux jusqu’à trois meetings par jour. Les deux semaines de campagne électorale, qui se sont achevées, auront décidément marqué une situation inédite en Algérie. La crise de confiance entre les citoyens et les leaders politiques. Ainsi, deux semaines après l’ouverture de la campagne électorale, il semble bien que l’opinion nationale n’a pas vraiment été tentée par un engouement, voire un quelconque enthousiasme suscité par la chose politique, plus spécialement le discours politique développé par les uns et les autres en rapport avec le scrutin du 10 mai. Les chefs des partis politiques ont tous dit, sans pour autant capter l’intention d’un électorat indécis. Du chômage à la flambée des prix en passant par le logement, l’eau et l’électricité, aucun discours ne tient. Certains partis ont même tenté de parler football, seule actualité du moment, animée par la finale de la Coupe d’Algérie qui aura lieu le 1er mai prochain. Les incident de Saïda se sont invités aux… débats politiques. Mais en vain. Les Algériens continuent à tourner le dos aux partis politiques, discrédités par leurs propres chefs. Cependant, la crainte liée à l’abstention est grandissante au fur et à mesure que le rendez-vous électoral se rapproche. C’est la désaffection des citoyens blasés par les promesses non tenues et autres engagements contrariés. S’il y a une moralité à tirer de cette campagne qui a été, soyons sincères, insipide et morose, c’est qu’il est peut être temps de repenser la politique et de remettre les pendules à l’heure. Certains partis, à l’image du FFS et de Jil Djadid (nouvellement agréé) ont «inventé» le concept de sorties de proximité. Toujours pas de succès. Les quelques tournées à Alger, que nous avons même suivies, se sont soldées par des échecs cuisants. Les partis ne trouvent pas d’entendeurs. Bien au contraire. Les citoyens préparent à chaque fois un terrain hostile aux leaders politiques. Aboudjerra Soltani, membre de l’Alliance de l’Algérie verte, a été chassé de Ksar-El-Boukhari, fief islamiste. Menasra, chef du Front du changement, a dû annuler jeudi dernier un meeting à Blida, ville de son ancien mentor Mahfoud Nahnah, faute de public. Belkhadem a été, lui aussi, contraint de renoncer à une rencontre à Relizane. Même chose pour Djaballah à Laghouat. Dans cette même ville, le candidat tête de liste FLN a vu son meeting perturbé par des jeunes. Bref, les deux premières semaines de la campagne électorale ont été un «véritable fiasco politique». Reste encore une semaine pour «sauver ce qui reste à sauver» et pour convaincre les Algériens à se rendre aux urnes le jour «J». La bataille électorale se déroule désormais à Alger et sa périphérie. Restée jusque-là loin de l’effervescence électorale, la capitale s’animera au fur et à mesure que les partis politiques se rapprochent d’Alger. De grosses cylindrées politiques, telles que le FLN, le RND, l’Alliance verte, le PT et tant d’autres partis sont attendues cette semaine à Alger. La capitale sera certainement sous les feux de la rampe pour beaucoup de leaders de formations politiques qui ont symboliquement choisi la capitale pour livrer l’ultime bataille. Le statut d’Alger, mais aussi son poids électoral au regard du nombre d’habitants, peuvent en partie expliquer cette tactique. Une tactique qui peut s’avérer infructueuse si les Algérois continuent à afficher leur indifférence.

Par Mehdi Ait Mouloud