44 formations politiques, en plus des listes indépendantes, entreront, A PARTIR D’aujourd’hui et jusqu’au 6 mai, dans l’arène pour proposer leurs programmes aux citoyens.
Les leaders des partis ou les représentants des candidats organiseront des meetings dans les stades et les salles mais feront aussi un travail de proximité. La télévision, la radio et les journaux seront également ouverts pour que chacun puisse exposer et défendre ses idées. Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, qui a visité mardi le Centre international de presse, avait indiqué que « l’Etat a réuni toutes les conditions nécessaires aux représentants des partis pour présenter leurs interventions et programmes ». les candidats en lice se doivent de se soumettre à la loi, qui leur dicte la conduite à adopter pour éviter tout dépassement. Il faut savoir que le cadre juridique y afférent est clair. « La campagne électorale est déclarée ouverte vingt-cinq jours avant la date du scrutin. Elle s’achève trois jours avant la date du scrutin ». Le texte prévoit l’obligation de respecter cette durée, stipulant que « nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire une campagne en dehors de la période prévue par la présente loi organique et que l’utilisation de langues étrangères durant la campagne électorale est interdite ». « Tout dépôt de candidature doit être accompagné du programme électoral que les candidats doivent respecter pendant la campagne électorale », stipule le même texte. Tout candidat aux élections locales, législatives ou présidentielles dispose, pour présenter son programme aux électeurs, d’un accès « équitable » aux supports médiatiques de télévision et de radiodiffusion nationale et locale. La durée des émissions accordées est égale pour chacun des candidats aux élections présidentielles. Pour les élections locales et législatives, elle varie en fonction de « l’importance respective du nombre de candidats » présentés par un même parti ou groupe de partis politiques. Les candidats indépendants regroupés de leur propre initiative bénéficient, quant à eux, des dispositions prévues dans le même texte « dans les mêmes conditions ». Le texte interdit, à moins de soixante-douze heures avant le scrutin, « la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs et les cotes de popularité des candidats ». Pour la communauté nationale établie à l’étranger, cette interdiction intervient cinq jours avant le jour du scrutin. « L’utilisation d’un procédé publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période électorale est interdite ». La nouvelle loi définit également les surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures, de manière « équitable », à l’intérieur des circonscriptions électorales et interdit toute autre forme de publicité en dehors des emplacements réservés, à cet effet.
GARE AUX UTILISATEURS DES BIENS DE L’ETAT
Parmi les « interdits » fixés pour les candidats, l’utilisation des biens de l’Etat comme l’avait bien souligné le président de la République. La loi indique clairement que, durant la campagne électorale, il est strictement défendu l’utilisation des biens ou moyens d’une personne morale privée ou publique, institution ou organisme public « sauf dispositions législatives expresses contraires ».
L’utilisation, sous quelque forme que ce soit, des lieux de culte, des institutions et administrations publiques ainsi que des établissements d’éducation d’enseignement et de formation quelle que soit leur nature ou appartenance, à des fins de propagande électorale, est également interdite. Quant au candidat, il doit s’interdire « tout geste, attitude, action ou autre comportement déloyal, injurieux, déshonorant, illégal ou immoral ». « L’usage malveillant des attributs de l’Etat est interdit ».
Concernant le volet financier, il est stipulé que les actes de procédures, décisions et registres relatifs aux élections sont dispensés du timbre, de l’enregistrement et des frais de justice. Les cartes d’électeurs, les bulletins de vote et les frais d’organisation des élections sont également dispensés d’affranchissement en période électorale. Par ailleurs, il est strictement interdit à tout candidat à une élection, à un mandat national ou local, de recevoir d’une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, émanant d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère.
La loi électorale stipule que les campagnes électorales sont financées au moyen de ressources provenant de la « contribution des partis politiques, de l’aide éventuelle de l’Etat accordée équitablement et des revenus du candidat », plafonnant les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à « un million de dinars par candidat ».
UNE PLACE POUR LA FEMME
Un autre fait saillant, qu’il ne faut pas omettre de signaler, est la présence féminine au niveau des assemblées élues, comme le consacre noir sur blanc la nouvelle loi initiée par le chef de l’Etat. Les législatives constituent pour la femme algérienne un tournant décisif dans le processus de soutien de ses droits politiques qui lui garantiront une participation au développement durable et à la prise de décision.
Le président de la République a souligné que la femme algérienne est appelée plus que jamais à jouer pleinement son rôle en tant que partie prenante de l’équation de la vie politique de l’Etat, à travers une plus large participation dans les assemblées élues locales et nationales.
Le nouveau texte repose sur le principe de graduation des taux de représentativité des femmes aux assemblées élues entre 20 à 50%. Un taux de 20% a été retenu pour la représentativité féminine aux élections de l’APN lorsque le nombre de sièges est égal à 04 et un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 05. Un taux de 35% a été retenu pour les listes électorales de l’Assemblée populaire nationale (APN) lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 14, un taux de 40% lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 30 et, enfin, 50% pour les sièges réservés à la communauté nationale à l’étranger.
Karima Alloun