Campagne électorale pour les locales : El Bahia est fin prête

Campagne électorale pour les locales : El Bahia est fin prête

Si les partis de l’allégeance sont fustigés, ceux de l’opposition ne sont pas en reste, vu leur absence de la scène politique qui, selon les observateurs, «n’a que trop duré».

«On aura tout vu.» Une telle phrase revient très souvent sur les lèvres de plusieurs Oranais hébétés par l’intérêt particulier accordé par les candidats postulants à des joutes dans lesquelles l’enjeu est, certes, de taille pour les formations en lice, mais qui ne suscitent pas grand intérêt pour les habitants du fait que les compétiteurs ne font pas consensus chez les populations, en particulier chez la masse juvénile. Désormais, siéger dans les municipalités n’est donc pas une mission aussi simple tant que ce sont ces jeunes qui ne voient pas en quoi peuvent leur servir les futurs élus hormis se «servir» en se plaçant par le biais du peu de voix qu’ils récoltent, en tant que représentants du pouvoir local et sans plus. C’est très souvent le discours que «prêchent» avec véhémence des Oranais sondés un peu partout dans les rues de la ville, mais aussi dans les quartiers populaires comme Derb, Sidi El Houari, Medioni, El Hamri, Gambetta, Saint-Pierre, Cavaignac, La Bastille etc. Plus d’un Oranais reste sur ses marques en affirmant ignorer totalement la date de la tenue de ces joutes. Quel sera donc le discours persuasif à tenir par ces centaines de candidats? Et quels seront les programmes qu’ils défendront devant une jeunesse désoeuvrée et désintéressée au plus haut niveau? D’autres affirment que «les élus ne seront pas du côté du peuple tant qu’ils sont dépourvus de toutes les prérogatives leur permettant de défendre les intérêts des électeurs». Pourquoi donc voter pour des élus qu’on ne voit seulement lors des campagnes électorales? se demande plus d’un. Ce sont là les premières prémices d’une campagne qui s’annonce d’ores et déjà terne et sans aucun goût. Ce n’est pas tout. Si les partis de l’allégeance sont fustigés, ceux de l’opposition ne sont pas en reste, vu leur absence de la scène politique qui, selon les observateurs, «n’a que trop duré». La campagne de persuasion sera lancée aujourd’hui dans un climat automnal, mi-chaud, mi-froid. Aucun des partis en lice n’ignore toutefois que la course sera rude vu qu’ils se disputeront un réservoir électoral qui avoisine le nombre d’habitants de la wilaya d’Oran, soit plus d’un million de votants inscrits. «Et ce n’est pas tout ce million qui se rendra dans les urnes», dira un cadre local d’une formation politique ayant misé gros sur ses militants. C’est le cas de l’ex-parti unique qui a, malgré la zizanie rongeant sa base locale, récolté les 15 sièges parlementaires lors des législatives du mois de mai dernier grâce à ses militants, ses sympathisants ainsi que grâce à l’appui indéfectible de la famille révolutionnaire et le mouvement associatif comme l’Unja. Idem pour le parti de Ouyahia dont les bases locales ne campent plus sur leurs positions en prenant leurs devants à l’avance tout en mettant en place tous les mécanismes lui permettant de se tailler le maximum des sièges à l’occasion de la journée du 23 novembre.

D’ailleurs, le RND a opté pour le président du club phare du club oranais de l’ASM, à savoir Moro Mohamed. Ce dernier, le meneur du jeu du parti de Benyounès, dans la wilaya d’Oran avant de claquer la porte, rallier le parti de Ouyahia et laisser place à l’animateur de la radio d’ Oran, Houari Assali, pour guider la liste du Mouvement populaire algérien, le MPA. D’autres formations politiques, dont entre autres ceux de l’opposition, sont toujours épinglés et rattrapés par l’esprit d’ancrage «régional» leur collant insidieusement au dos depuis l’ouverture de l’Algérie au champ politique et au multipartisme. En dépit d’une telle «classification» arrêtée, le vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes, est toutefois plus que décidé à en découdre en faisant partie de sa présence lors de toutes les joutes, législatives et locales. Seulement, sa participation est, cette fois-ci, dérisoire.

Le Front des forces socialistes se présente avec une liste à l’APW guidée par le responsable de la direction de la culture au niveau de l’APC d’Oran, Mustapha Merine et deux autres listes dont une représente la commune de Boufatis guidée par le parti de Dda L’Hocine lors du dernier mandat, 2012-2017.

La formation guidée par la pasionaria Louisa Hanoune ne compte pas faire dans la figuration malgré l’échec cuisant qu’elle a subi lors des dernières législatives. Ayant réussi à présenter sa candidature au niveau des 26 communes ainsi que sa liste APW, cela laisse croire que le Parti des travailleurs est, lui aussi, prêt à affronter la course électorale sous toutes ses conditions.

Le Front national algérien et le RPR ont, pour leur part, réussi à confectionner 16 listes devant se lancer, chacune dans la course municipale.

Le Mouvement pour l’Algérie est, quant à lui, présent dans 15 communes, suivi du MSP et le Parti de Mohamed Zerrouki, avec 15 listes. AHD 54 et le MJD ont réussi à postuler dans 10 communes. Ce sont pratiquement ces listes et partis qui «risquent» de faire un score plus ou moins honorable le jeudi 23 novembre.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a, le moins que l’on puisse dire, disparu de la carte politique de la wilaya d’Oran, et ce depuis 2007, année durant laquelle, le parti a participé aux législatives d’alors. Pour plus d’un observateur, une telle élection constitue une véritable jauge dans laquelle les participants sont appelés à se faire valoir. Leur survie dépend des résultats qui seront donnés par les urnes.