«Je me demande à quoi sert la présence de l’Algérie dans la Ligue arabe»
Le CDD est une démarche qui rend «le travail précaire. Cette pratique avantage les patrons», affirme la responsable du PT.
Hier, dans sa conférence de presse à la fin des travaux des cadres du Parti des travailleurs, la première responsable du PT a suggéré le retrait de l’Algérie de la Ligue arabe. «Je me demande à quoi sert la présence de l’Algérie dans la Ligue arabe», s’est-elle interrogée. Pour étayer son propos, elle donne une illustration. «Notre pays est connu pour ses positions claires notamment sur la question palestinienne», a relevé Mme Hanoune. Cependant, reprend-elle, «l’Algérie est toujours amenée à tempérer ses positions à cause des petits pays, à la solde des Américains, qui imposent leurs décisions», regrette-t-elle. La conférencière estime, par ailleurs, que ces derniers orientent depuis peu leurs objectifs vers l’Algérie, dénonçant nommément le Qatar. Elle trouve un argument en béton pour soupçonner l’Emirat gazier, de soutenir certains partis islamistes algériens. «Il y a deux responsables islamistes algériens qui se sont rendus récemment au Qatar», a-t-elle indiqué ajoutant: «Je me demande ce qu’ils sont partis faire là- bas?» Dans une de ses précédentes déclarations, «la pasionaria» a laissé entendre que des islamistes algériens sont financés par des pays du Golfe, sans nommer lesquels. La première responsable du Parti des travailleurs a mis en exergue dans son exposé devant la presse et les cadres de son parti, le financement de la campagne électorale du scrutin législatif du 10 mai prochain. A ce propos, elle a déclaré que la «loi devra plafonner le budget des partis pour la campagne électorale». Pour l’oratrice, cette loi permettra de mettre des garde-fous aux détenteurs de l’argent d’origine douteuse qui veulent investir dans la politique. En clair, Louisa Hanoune ne veut pas des hommes d’affaires dans le champ politique. Elle veut plutôt des syndicalistes! «Nous avons des cadres syndicalistes qui seront candidats aux législatives prochaines», s’est-elle félicitée devant ses troupes. D’ailleurs, l’un des ateliers du PT durant un conclave de 3 jours tenu à Zéralda était réservé à la commission des «travailleurs» en plus de la commission «élections, femmes, agriculture, jeunesse» Par ailleurs, la rencontre des militants du PT a permis à la porte-parole du PT de s’étaler longuement sur la création des nouveaux partis. Pour elle, «ces nouveau-nés, qu’elle qualifie de «petits partis» ne permettront pas la «décantation» du champ politique. En somme, Mme Hanoune craint la division du corps électoral avec la multiplication de sigles qu’elle découvre «chaque matin.» Néanmoins, actualité oblige, la députée du PT parlera également de la surveillance et du contrôle des élections. «Nous sommes contre la surveillance du scrutin législatif par des organismes étrangers», tonne-t-elle avant de rectifier: «Les organisations appelées à surveiller ces élections ne nous gênent pas. Nous savons que leur présence est inutile puisqu’elles ne pourront surveiller ni contrôler le scrutin» en mai prochain. Sur ce point, Louisa Hanoune est disposée à sceller un pacte avec les «partis sérieux ayant un ancrage dans la société» pour surveiller les urnes et contrôler le déroulement du vote. Par ailleurs, la SG de PT annonce avoir élaboré la feuille de route de sa campagne électorale. Elle veut passer à l’offensive et déjouer le plan du ministère du Travail et de la Sécurité sociale qui, selon ses affirmations, envisage de modifier la loi actuelle sur le travail. «On veut imposer le contrat de travail à durée déterminée. Le CDD est une démarche qui rend le travail précaire. Cette pratique avantage les patrons» et par conséquent une méthode pour en finir avec «le syndicalisme» en Algérie, conclut la présidente du PT.