Campagne électorale pour les législatives: Fin de mission

Campagne électorale pour les législatives: Fin de mission
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La campagne électorale est finie. Hier à 00h, c’était la clôture. Du 15 avril au 6 mai, les leaders des 44 partis politiques, de l’Alliance de l’Algérie verte et les indépendants ont sillonné par monts et par vaux l’ensemble du territoire national.

Que faut-il retenir de cette campagne qui n’a pas suscité de «curiosité», ni «engouement» des citoyens ? Peu de choses, finalement. Une campagne électorale se prépare des mois à l’avance. Un programme électoral est élaboré par les états-majors des formations politiques qui ont décidé de prendre part à cette compétition au long cours.

Un programme électoral qui tient de feuille de route que le parti propose aux électeurs et qui tient de marche- pied pour lancer des opérations de charme destinées à les courtiser. Quel est le nombre de formations politiques qui se sont «cassées» la tête pour réfléchir et mettre noir sur blanc un recueil de solutions pour «améliorer» le quotidien des citoyens.

Des citoyens qui auraient dû avoir tout le loisir de s’informer sur le contenu des programmes et les comparer pour avoir une idée juste des propositions des uns et des autres. Des partis qui se comptent sur les doigts d’une seule main ont bien essayé de mettre à la disposition des électeurs leur programme. Le hic est qu’il fallait assister à un des meetings de leur patron pour avoir une copie du programme électoral.

Il ne fallait pas demander aux autres, les autres partis nouvellement agréés, pour penser à une stratégie de développement économique et social. En quelques jours d’existence, ayant eu leur agrément avant le lancement de la campagne électorale, il ne fallait pas se faire d’ illusions et penser que ces partis pourraient faire des miracles.

C’est juste si leurs chefs de file ont eu le temps de choisir les villes où ils pourraient discourir à l’intention de leurs militants et sympathisants. Il n’y a pas lieu de leur jeter la pierre ou de s’étonner de la «faiblesse» de leurs discours. Le temps de réunir quelques amis et connaissances qui souvent n’ont que des données superficielles sur la pratique politique et ils se sont jetés dans le bain.

Il ne fallait pas aussi leur demander de discourir sur le choix d’un projet de société, sur le choix de l’orientation économique ou sur les enjeux de la globalisation ou de la mondialisation des domaines économiques et culturels. Il est arrivé à la radio et à la TV de meubler le temps d’antenne attribué à des candidats par de la musique. Les représentants des partis étaient portés aux abonnés absents. Ils n’avaient tout simplement rien à dire. Et l’exercice risquait de tourner à l’humiliation.

D’ailleurs, certains chefs de parti ont eu l’élégance de reconnaître qu’ils se sont lancés dans cette course électorale pour apprendre. Le seul tort qu’on peut leur reprocher est de n’avoir pas pris au «sérieux» le rôle qui devait être le leur. Un parti crédible se mesure à son programme et les moyens qui sont nécessaires pour concrétiser les idéaux qu’il s’est fixés. Hormis les «grosses cylindrées», les autres formations politiques

ont fait leur la formule de Pierre de Coubertin : «L’essentiel est de participer». Mauvaise appréciation ou mauvais calcul des dirigeants des nouveaux partis, cette participation sera peut-être pour bon nombre d’entre-deux, la première et la dernière. Le verdict populaire sera sans appel. Au soir du 10 mai, ce sera leur fin de mission.

Sadek Belhocine