Campagne électorale : Les partis entrent en scène

Campagne électorale : Les partis entrent en scène

Le FLN et le RND ouvrent la campagne électorale du Sud algérien, le PT et le FNA à l’Ouest, les trois partis formant l’Alliance verte à l’Est, alors que d’autres formations et listes indépendantes ont choisi de débuter leur campagne à partir du centre et de l’intérieur du pays.

Depuis hier 2 053 listes réparties entre partis politiques et candidats indépen- dants sont entrés en piste pour briguer les 462 sièges de la future Assemblée populaire nationale (APN).

Au premier jour de cette campagne électorale, qui prendra fin le 6 mai à minuit, les grosses cylindrées politiques nationales affichent leurs intentions et parcou- rent les distances pour charmer les électeurs.

Jusqu’au 6 mai prochain, ce sera une course électorale épique où les leaders des formations politiques et les candidats indépendants feront montre de leurs talents d’orateur en animant des meetings populaires, en intervenant sur les antennes des chaînes TV et les ondes des radios nationales. La campagne qui se joue par des spots publicitaires et des affichages réglées, se prête à tous les rythmes et notes de musique. Des chassés croisés entre des secrétaires généraux et des présidents de partis et de mouvements politiques, c’est toute la classe politique nationale qui investit le ter- rain en ce jour d’entame de la campagne, au grand dam des citoyens électeurs.

Ahmed Ouyahia, SG du RND, ouvre les joutes à Béchar et Naama avec des meetings populaires, tandis que Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, est aujourd’hui à Illizi, dans le Tassili, pour des rencontres de proximité et des meetings avec ses militants.

D’autres duels à distance s’annoncent un peu partout. La SG du PT, Louisa Hanoune, a choisi l’Ouest pour ouvrir sa campagne à Tlemcen, Aïn Témouchent et Oran au moment où le président du FNA, Moussa Touati, a préféré la capitale des Zianides, Tlemcen, et les wilayas mitoyennes, Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbes, pour étrenner sa campagne.

A l’est du pays, ce sont les partis de l’Alliance verte, les leaders du MSP, d’Ennahda et d’El Islah, qui partent en campagne dans la ville du Rocher, Constantine.

Blida, Médéa, Relizane, Oran et d’autres villes du pays, ainsi que la capitale occupent les devants de l’actualité, avec de nombreux meetings et rencontres de proximité.

La campagne électorale en chiffres

2 053 listes de candidature dont 1 842 listes de partis politiques et 211de candidats indépendants. La campagne électorale dont le coup de starter a été donné hier sur l’ensemble des régions du territoire national, voit l’entrée en lice de 44 formations politiques et regroupements d’indépendants répartis entre 1 842 listes de partis politiques et 211 listes de candidats indépendants, soit un total de 2 053 listes de candidature, selon les chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Tout est fin prêt pour un bon déroulement de la campagne électorale qui prendra fin le 6 mai, soit trois jours avant le début du scrutin, avec la mise en place de supports d’affichage, la détermination des créneaux de passage radiotélévisés ainsi que les salles et les espaces réservés aux meetings.

Plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 de l’UE, 100 de la Ligue arabe, 200 de l’UA, 10 de l’ONU

D’autre part, l’Algérie a fait appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du processus électoral et témoigner de la transparence et de la crédibilité du scrutin.

En ce sens, le scrutin sera suivi par plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l’Union européenne (UE), 200 de l’Union africaine (UA), 100 de la Ligue arabe, 10 de l’ONU et 20 de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en plus des deux délégations des ONG Carter et NDA, qui ont confirmé l’envoi de leurs observateurs. S’agissant de la loi électorale, elle a défini les principes régissant la campagne, à savoir l’équité, l’égalité des chances entre candidats, la crédibilité, la probité, la concurrence loyale et le respect des règles de l’ordre public en ce qui a trait à l’action politique.

Il est ainsi interdit durant la campagne électorale l’utilisation des biens ou moyens d’une personne morale privée ou publique, institution ou organisme public, sauf dispositions législatives expresses contraires.

L’utilisation, sous quelque forme que ce soit, des lieux de culte, des institutions et administrations publiques ainsi que des établissements d’éducation, d’enseignement et de formation quelle que soit leur nature ou appartenance, à des fins de propagande électorale, est également interdite. Quant au candidat, il doit s’interdire tout geste, attitude, action ou autre comportement déloyal, injurieux, déshonorant, illégal ou immoral. L’usage malveillant des attributs de l’Etat est également interdit.

La campagne et le volet financier

Au chapitre financier, il est stipulé que les actes de procédures, décisions et registres relatifs aux élections sont dispensés du timbre, de l’enregistrement et des frais de justice, tout comme les cartes d’électeurs, les bulletins de vote et les frais d’organisation des élections qui sont dispensés d’affranchissement en période électorale.

Par ailleurs, il est strictement interdit à tout candidat à une élection à un mandat national ou local, de recevoir d’une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, émanant d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère.

A ce titre, la loi électorale stipule que les campagnes électorales sont financées au moyen de ressources provenant de la contribution des partis politiques, de l’aide éventuelle de l’Etat accordée équitablement et des revenus du candidat, plafonnant les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à un million de dinars par candidat.

Sur un autre plan, les listes des candidats aux élections législatives ayant recueilli au moins 20% des suffrages exprimés peuvent obtenir un remboursement de 25% des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé. Le remboursement ne peut s’effectuer qu’après proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.

D’autres dispositions pénales sont prévues dans le texte de loi sur le régime électoral, portant sur des peines d’emprisonnement et différentes amendes à l’encontre de tout contrevenant.

Houria

Plus de 100 journalistes, 25 cellules de montage et 25 centres de diffusion mobilisés

Dans le cadre de cette campagne, l’opération de tirage au sort relative à la répartition équitable des temps d’antenne entre les partis à la télévision et à la radio a été effectuée, la télévision ayant mobilisé un staff de 100 journalistes et techniciens qui veilleront au bon déroulement de cette opération, en plus d’une équipe médiatique mobilisée dans chaque wilaya. En tout, 25 cellules de montage et 25 centres de diffusion ont été constitués à cette occasion.

Concernant la Radio nationale, quatre studios numériques ont été installés au niveau du centre de presse au Palais des Nations pour l’enregistrement des interventions des candidats aux élections.

La campagne et la communauté nationale à l’étranger

A l’étranger où la campagne électorale a débuté dans les meilleures conditions, des séances de travail ont été organisées la veille entre les autorités consulaires et des représentants de partis et candidats indépendants en prévision de son lancement. Que ce soit à Oujda, Casablanca, Rabat au Maroc où Tunis, Kef en Tunisie, des séances de travail ont été organisées la veille entre les représentants des consulats généraux de l’Algérie et les représentants des partis politiques. Des séances de travail similaires ont été organisées, à Paris en France, avec les représentants de la communauté nationale pour la zone 1 (France Nord). Les mêmes dispositions ont été par ailleurs prises dans les autres capitales du monde (Montréal, Madrid, Bruxelles, Bonn, Genève, Washington ou Le Caire) en vue de permettre aux candidats de présenter leur programme électoral aux électeurs algériens établis dans ces pays.

H. A.

Les dispositions de la loi

Les dispositions législatives pour la campagne électorale, qui a débuté officiellement hier dimanche pour le scrutin du 10 mai prochain, sont mentionnées dans la loi organique portant régime électoral n° 12-01 du 12 janvier 2012.

Dans son chapitre VII, intitulé de la campagne électorale et des dispositions financières, l’article 188 stipule entre autres, que la campagne électorale est déclarée ouverte vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin. Elle s’achève trois (3) jours avant la date du scrutin.

Quant au respect de la durée de cette campagne, les articles 189 et 190 indiquent que nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire une campagne en dehors de la période prévue par la présente loi organique et que l’utilisation de langues étrangères durant la campagne électorale est interdite.

Le texte prévoit, en outre, dans son article 191 que tout candidat aux élections locales, législatives ou présidentielles dispose, pour présenter son programme aux électeurs, d’un accès équitable aux supports médiatiques de télévision et de la radiodiffusion nationale et locale, avant de préciser que pour les élections locales et législatives (la durée des émissions accordées), varie en fonction de l’im- portance respective du nombre de candidats présentés par un même parti ou groupe de partis politiques.

Et dans cet ordre d’idées, il est utile de rappeler que la Commission nationale indépendante de surveillance des élections légis- latives (CNISEL) a procédé, samedi dernier, au tirage au sort pour la répartition des créneaux horaires d’intervention des candidats à la radio et télévision nationales au titre de cette campagne électorale. Les représentants de trente-sept partis parmi les 46 formations politiques et regroupements des listes indépendantes siégeant au sein de la CNISEL assistent à la cérémonie de tirage au sort.

Sept partis en lice pour les législatives du 10 mai, absents à cette cérémonie, sont représentés par le président de la CNISEL, Mohamed Seddiki, conformément au règlement intérieur de cette instance.

L’article 180 de la loi électorale stipule que la CNISEL délibère sur la répartition de l’égal accès aux médias publics. La fréquence des interventions est définie en fonction du nombre des listes électorales de chaque parti.

Les candidats indépendants regroupés de leur propre initiative bénéficient, quant à eux, des dispositions prévues dans l’article 191. Les candidats indépendants regroupés de leur propre initiative bénéficient des dispositions du présent article dans les mêmes conditions. L’article 194 interdit par ailleurs à moins de soixante-douze heures avant le scrutin la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs et les cotes de popularité des candidats.

Quant à la communauté nationale établie à l’étranger, cette interdiction intervient cinq jours avant le jour du scrutin.

La nouvelle loi définit également les surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures, puisque l’article 195 stipule que des surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures sont attribuées équitablement à l’intérieur des circonscriptions électorales. Et toute forme de publicité en dehors des emplacements réservés à cet effet est interdite.

Enfin, dans le même article, il est précisé que le wali veille à l’application des dispositions énoncées ci-dessus.

Synthèse de H. A.