Campagne électorale : La censure frappe les chaînes privées

Campagne électorale : La censure frappe les chaînes privées

En Algérie, à la veille de l’élection présidentielle, le champ des libertés se rétrécit et les médias du pays font face à une censure sans gène de la part du pouvoir.  Les manœuvres qui visent à faire taire toute expression libre qui soit contre un 4e mandat de Bouteflika se multiplient. Ainsi, la première chaîne à avoir fait les frais de cet acharnement de la part pouvoir, est Al Atlas TV qui a été fermée le 11 mars dernier.

Deuxième victime: la chaîne privée Dzair TV, qui a du déprogrammer une émission et en suspendre une autre. La suspension de l’émission «Système DZ» a été décidé après que ses deux chroniqueurs et comédiens qui ont participé au clip de campagne de Abdelaziz Bouteflika, aient expliqué avoir reçu un cachet pour leur participation.



Quant à «Controverse», l’émission politique de Dzair TV, elle a été déprogrammée alors que Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid et fervent opposant au 4e mandat de Bouteflika, était prévu comme invité. Et selon ce dernier, «c’est l’entourage direct du président de la République qui est intervenu pour faire annuler l’émission». Il déclare dans un communiqué : «Cet acte liberticide ne fait que confirmer notre conviction que l’Algérie vit, à travers cette pseudo-élection présidentielle, un véritable coup de force pour contraindre la nation à accepter à sa tête un homme invalide et justifier la mainmise d’une clique sur le pouvoir par procuration».

La liberté d’expression se trouve donc, encore une fois en danger en Algérie et toutes les chaînes qui osent critiquer le pouvoir actuel, risquent  l’écran noir à tout moment. Le clan Bouteflika veille et il semblerait que ne seront tolérées que les chaînes pro-quatrième mandat comme  Ennahar TV ou Al Wiam TV (réconciliation). Rappelons que cette dernière a été lancée en trois semaines seulement par le staff du président candidat à grand renfort des équipes des studios et des rédactions des médias publics.

Enfin, notez que l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW), dans son rapport de 2014, a épinglé l’Algérie sur la question de la liberté d’expression dans les médias. HRW accuse le pouvoir de gérer «toutes les stations de télévision et de radio» et de les utiliser pour la diffusion de  «la ligne officielle», notamment concernant des «questions-clés, telles que la sécurité et la politique étrangère et économique». Pour l’ONG, les autorités algériennes «ne tolèrent pas de commentaires dissidents ou de reportages critiques».