Evénement politique d’importance majeure, la campagne électorale pour les élections de l’Assemblée populaire nationale, le dix mai, commence aujourd’hui, même si elle est endeuillée par la disparition du premier Président de la République algérienne, feu Ahmed Ben Bella.
Les partis politiques et les candidats indépendants, forts de leurs ambitions, vont au préalable parcourir le territoire national et prêcher la bonne parole. Leurs «leaders» vont s’adresser au peuple, organiser des meetings et des rencontres citoyennes. Aussi, tout est fin prêt pour le coup d’envoi d’une consultation populaire qui mettra aux prises pas moins de 44 partis politiques. Une participation record qui a taillé en pièce les appréhensions les plus ancrées, les réticences les mieux établies. C’est déjà une victoire contre certaines levées de boucliers hâtives. Aussi, conformément aux dispositions de la loi organique portant régime électoral, supports d’affichage, créneaux de passage radiotélévision, salles et espaces réservés aux meetings ont été mis à la disposition des formations politiques. C’est à la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL) qu’échoit la mission de réguler le volume horaire de passage des partis politiques et des listes indépendantes en lice. Du côté des entreprises publiques de télévision et de radio, l’appui logistique et en moyens humains est au rendez-vous. Le Centre de presse installé au palais des Nations à Club des Pins pour enregistrer et diffuser les interventions des représentants des partis politiques, ainsi que des candidats indépendants, est opérationnel. Un staff de 100 journalistes et techniciens veilleront au bon déroulement de cette opération, en plus d’une équipe médiatique mobilisée dans chaque wilaya. 25 cellules de montage et 25 centres de diffusion ont été constitués à cette occasion. Pour sa part, l’entreprise publique de la radio a pris des mesures similaires pour garantir le bon déroulement de l’enregistrement de la « campagne d’expression directe ». Selon le directeur des relations extérieures et de la coopération à la radio, M. Chadli Bouferoua, 4 studios numériques ont été installés au niveau du Centre de presse au palais des Nations. Par ailleurs, la majorité des wilayas a achevé l’opération de préparation et d’équipement des salles devant abriter les rencontres et meetings populaires des partis qui vont y développer leurs thèmes de campagne. Les sites devant accueillir les panneaux destinés à l’affichage ont été également définis. La Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL) a ponctué ses préparatifs en prévision de la supervision de la campagne électorale, en organisant à Alger un séminaire ayant réuni les membres de ses 69 sous-commissions. Il est ainsi, par exemple, strictement interdit à tout candidat à une élection à un mandat national ou local, de recevoir, d’une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, émanant d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. La loi électorale stipule que les campagnes électorales sont financées au moyen de ressources provenant de la « contribution des partis politiques, de l’aide éventuelle de l’Etat accordée équitablement et des revenus du candidat », plafonnant les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à « un million de dinars par candidat ». Tout milite en faveur de la tenue et du succès de ce scrutin, de l’obligation de lui garantir une large adhésion populaire. La classe politique nationale, dans la diversité de ses opinions et de ses courants idéologiques, l’a bien compris. Elle estime, dans son écrasante majorité, qu’il y a nécessité d’y prendre part massivement, que le peuple a une réelle opportunité de contribuer au changement espéré.
M. Bouraib