Campagne électorale: Beaucoup de meetings annulés et des méthodes éculées

Campagne électorale: Beaucoup de meetings annulés et des méthodes éculées

La campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain, entrée hier mardi dans son 10ème jour, «se déroule normalement», a annoncé M. Ibrahim Boudoukha, vice-président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Il a expliqué à la radio nationale que l’Instance n’a enregistré «aucun dépassement important» des partis ou des candidats. «Jusqu’à maintenant, les choses se passent normalement, dans le calme». Plus concrètement, «il y a des petits dépassements de représentants des candidats, mais on n’enregistre pas de gros incidents qui appellent à un recours à la loi», ajoute le vice-président de la HIISE.

Sur les ‘’pressions » et ‘’menaces » contre certains candidats, M. Boudoukha a indiqué «nous n’avons pas eu d’informations sur ces cas, mais si cela est vrai, si on nous informe, on n’hésitera pas à saisir le président de l’Instance, qui aura alors recours à la loi et saisira la justice». Durant cette campagne électorale, la HIISE a relevé qu’il y a «une grande anarchie, des espaces de publicité et d’affichage pas respectés, des partis qui utilisent pour leurs affiches des espaces commerciaux et publics, ce qui est contraire à la loi». L’Instance, a affirmé M. Boudoukha, a appelé les partis et les candidats d’arrêter ce genre de pratiques contraires à la loi. «Certains ont obtempéré, d’autres non», a-t-il ajouté, expliquant que l’Instance va recourir aux walis pour faire cesser ces «dérapages et dépassements». Il précise que «ce genre de choses est résolu dans le calme».



Pour autant, il n’a pas fait mention du cas des têtes de liste de plusieurs partis engagés au titre de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj qui n’ont pas porté les photos de leurs candidates sur les panneaux d’affichage. «Des mises en demeure et un délai de 48 heures ont été adressés aux partis dont les listes n’affichent pas les photos des candidates dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj», avait affirmé lundi le coordinateur de wilaya de la HIISE, Hassan Noui. «Les têtes de listes concernées ont été saisies», a-t-il précisé. Les partis concernés sont le FFS, l’union Ennahda-Adala-Bina, le Front national algérien (FNA), le Front algérien pour le développement, la liberté et la justice (FADLJ) et le Front du militantisme national (FMN).

D’autre part, le vice-président de la HIISE, qui a affirmé que «nous surveillons l’administration et ce qu’elle offre comme moyens matériels à ces élections», a par ailleurs indiqué que les visites sur le terrain du président de la HIISE, M. Abdelouahab Derbal, «sont inopinées dans les permanences des candidats et régulières pour suivre la campagne électorale». «C’est le travail du président de surveiller le déroulement de la campagne électorale», et «pour le moment, l’ambiance est positive».

Sur les espaces de publicité et d’affichage des listes de chaque parti en lice, M. Boudoukha a relevé que «l’administration a mis en place et distribué ces espaces de publicité après tirage au sort avant le début de la campagne électorale». Sur certaines escarmouches entre partis, il a expliqué qu’elles ont trait à l’utilisation des panneaux d’affichage, «certains partis ayant lorgné sur les espaces attribués aux autres». Mais, il a estimé que cette campagne électorale ne se déroule pas comme prévu. «Beaucoup de meetings populaires annulés et beaucoup de partis utilisent encore des méthodes éculées». «L’électeur est fatigué des grands discours durant les meetings, il est recommandé qu’ils (candidats) aillent vers des méthodes modernes, aller vers un travail de proximité et qu’ils descendent sur le terrain», estime-t-il, «le style des discours traditionnels est dépassé». «La génération facebook ne s’adapte pas à ce type de meetings électoraux».

Pour les médias, il a indiqué qu’ils ont «respecté le cahier des charges, dont les TV publiques et privées, et on ne note aucun dépassement dans ce registre». M. Boudoukha a d’autre part relevé que «nous surveillons tous les acteurs de cette campagne électorale, autant l’administration que les partis, les candidats et leurs permanences. On espère que les partis respectent la loi et que l’administration appelle les partis à adresser les listes de leurs surveillants dans les bureaux de vote, car la loi exige 5 contrôleurs par bureau de vote».

Enfin, il a rappelé que le jour du scrutin, il y aura, en plus des 410 membres de la HIISE, d’autres acteurs pour surveiller la transparence de ces élections, dont des notaires et des juristes.