Campagne de sensibilisation lancée contre la toxicomanie : La Forem tire la sonnette d’alarme

Campagne de sensibilisation lancée contre la toxicomanie : La Forem tire la sonnette d’alarme
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«L’Algérie est devenue non seulement un pays de transit, mais aussi un pays de consommation», souligne le Pr Mustapha Khiati.

A l’instar d’autres phénomènes sociaux, la toxicomanie prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. Et c’est dans la perspective d’attirer l’attention du grand public sur ce fléau que la Fondation nationale de la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a donné hier à l’hôtel El- Djazaïr, le coup d’envoi officiel d’une campagne nationale de lutte contre ce phénomène.



S’exprimant en marge de cette journée, le président de la Forem Mustapha Khiati a souligné que la campagne débutera aujourd’hui à partir de la wilaya d’Adrar. « Mais bientôt, on se déplacera dans d’autres régions du pays», annonce-t-il.

Il a indiqué que cette initiative a également pour objectif de toucher le plus grand nombre de personnes, en utilisant des messages d’un type nouveau. Pour véhiculer les messages de la campagne de sensibilisation, le choix de la fondation s’est porté sur des célébrités. «Nous avons choisi pour cette première étape, le journaliste de télévision Hafidh Derradji, l’artiste Lotfi Double Kanon et la judokate Salima Souakri», a annoncé le président de la Forem, ajoutant qu’une autre innovation introduite a trait à l’association de jeunes pour lancer l’opération d’ouverture de 20 espaces socio-éducatifs dans 20 communes de la région d’Adrar. Le Pr Moustapha Khiati a indiqué que «le plus grand pourcentage de consommateurs de drogues se trouve chez les jeunes et dépend de l’emplacement du lycée ou du collège». Mais le fléau est loin de se limiter uniquement aux jeunes, puisqu’on le retrouve «dans toutes les franges de la société et dans chaque milieu du fait de la présence de facteurs favorisants». Toutefois, les jeunes issus de familles démunies sont malheureusement plus vulnérables, et donc plus prédisposés. Mettant l’accent sur l’impact de ce phénonème sur la société algérienne, le président de la Forem a souligné que «celui-ci a d’énormes retombées et les chiffres qui existent sont malheureusement loin de la réalité». Il cite, à titre d’exemple, le fait que dans les années 1993 où les quantités saisies par les forces de l’ordre ne dépassaient pas les deux tonnes par an, «alors qu’aujourd’hui, il y a une augmentation faramineuse des saisies». A une question relative aux nombres de consommateurs, il a indiqué que «celui-ci n’est pas important», avant de préciser que « ce qui a plus d’importance, c’est que ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur».

Pour lui, le temps presse, «il faut prendre en charge ce phénomène qui est d’ une extrême gravité et une menace pour la société algérienne. Tous les acteurs concernés doivent se mobiliser pour mettre fin à ce fléau social».

S’agissant des drogues dites « dures », telles que la cocaïne et l’héroïne, le docteur Khiati a indiqué que c’est depuis trois années seulement que ce genre de drogues a commencé à devenir un commerce important.

«Les chiffres augmentent d’une année à l’autre », a-t-il dit avant d’estimer que le nombre de toxicomanes commence également à être répertorié, ce qui constitue un danger supplémentaire pour la société.

Enfin, signale le praticien, «l’Algérie est devenue non seulement un pays de transit, mais aussi un pays de consommation».

Makhlouf Ait Ziane

200.000 consommateurs de cannabis recensés

Alors que les chiffres enregistrés sont loin d’être exhaustifs, ce sont tout de même 200.000 consommateurs de cannabis qui ont été recensés, en octobre dernier, par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie au niveau national (ONLCDT).

Aussi, c’est dans la perspective de lutter contre la toxicomanie, d’abord en milieu scolaire, qui constitue le terreau idéal pour les dealers, que M. Khiati a appelé le ministère de l’Education nationale à ouvrir les portes des établissements éducatifs aux spécialistes afin qu’ils sensibilisent les élèves sur les dangers de la drogue et ses répercussions sur leur santé et leur avenir, et ce avec la collaboration de stars du football et de la chanson.

Des activités périodiques sportives et culturelles seront organisées en marge de cette campagne qui a pour slogan « Pour une Algérie sans drogues ». Cette campagne à laquelle prendront part des noms connus à l’instar de Hafidh Derradji et de l’ambassadrice de l’UNICEF à Alger Salima Souakri, sera couronnée par la publication d’un ouvrage contenant les points de vues de différentes personnalités algériennes et arabes.

MAZ