Le Premier ministre britannique David Cameron a entamé hier une visite à Alger en scellant un partenariat de sécurité entre les deux pays, deux semaines après l’attaque du site gazier de Tiguentourine par n groupe armé terroriste ayant fait 37 morts étrangers, dont des Britanniques.
Il s’agit de la première visite d’un chef du gouvernement britannique en Algérie depuis l’indépendance du pays.
Cameron a été accueilli par son homologue Abdelmalek Sellal à son arrivée à l’aéroport d’Alger. Il s’est ensuite entretenu avec le président Abdelaziz Bouteflika.
Les deux dirigeants ont décidé de mettre en place un nouveau partenariat stratégique pour mieux lutter contre les nouvelles menaces terroristes, a-t-on précisé de source gouvernementale britannique.
Lorsque le terrorisme se développe dans différentes parties du monde, il atteint nos peuples et nos intérêts non seulement dans ces parties du monde, mais également chez nous dans notre pays, a déclaré Cameron lors d’une conférence de presse.
La menace terroriste d’Al-Qaïda à laquelle nous sommes confrontés dans certaines régions du Pakistan, du Yémen ou de Somalie, est nettement plus grande que le terrorisme d’Al-Qaïda qui se développe au Mali, a poursuivi le Premier ministre britannique. Mais dans la mesure où elle grandit nous ne devrions pas l’ignorer, ne devrions travailler en partenariat pour essayer de la combattre.
Dans le cadre de ce partenariat, Londres et Alger devraient échanger des informations sur la sécurité des frontières, la sécurité aérienne, et la lutte contre les menaces visant la stabilité de l’Afrique du Nord, selon cette source gouvernementale ayant requis l’anonymat.
Les premières rencontres d’experts britanniques et algériens pourraient se tenir dans les prochains mois, a-t-on précisé de même source.
Nous avons retenu les leçons du passé, ces problèmes ne peuvent être traités seulement par des moyens militaires ou de sécurité, a poursuivi Cameron.
Il nous faut combiner une réponse sécuritaire forte mais également travailler avec nos partenaires internationaux, utiliser notre diplomatie, notre budget d’aide, utiliser tous les moyens à notre disposition – y compris tenter de trouver un règlement politique à certaines revendications sous-jacentes dont profitent les terroristes, a-t-il ajouté.
Je suis ici suite à la terrible attaque terroriste d’In Amenas dans laquelle six citoyens britanniques et un résident de la Grande-Bretagne ont perdu la vie. Cela nous rappelle que ce qui se passe dans d’autres pays nous affecte directement chez nous, avait-il expliqué à une télévision britannique.
M. Cameron a également indiqué que l’Afrique du Nord ne devait pas devenir un autre Irak ou Afghanistan. Nous ne regardons pas cette région en pensant que la réponse est purement militaire. Ce n’est pas le cas, a-t-il dit.
Sa visite intervient moins de deux semaines après la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas, dans le Sahara algérien, et l’assaut de l’armée algérienne qui se sont soldés par la mort de 37 étrangers, d’un Algérien et de 29 ravisseurs.
La visite de M. Cameron en Algérie doit s’achever jeudi. Le Premier ministre britannique est attendu vendredi au Liberia, où il doit co-présider une conférence sur le développement international.