Depuis fin décembre et la récente flambée des prix des produits alimentaires, un mouvement de contestation souffle sur la jeunesse algérienne. Les manifestations ont pris de l’ampleur, avant le retour au calme ce vendredi.
Les villes semblent retrouver leur calme ce vendredi, jour hebdomadaire de repos en Algérie. Les rues ont été nettoyées, les carcasses de voiture enlevées… Comme pour mieux effacer le décor de la rébellion de la jeunesse algérienne lors des nuits précédentes. De violentes manifestations se sont déroulées à Alger mercredi, avant de se propager dans les grandes villes du pays.
Un mouvement de révolte d’une jeunesse dénonçant le « mal-vivre » et première victime collatérale du chômage. La récente hausse des prix des produits alimentaires de base a mis le feu aux poudres. Les émeutes ont été nombreuses comme à Bab el-Oued, foyer de la protestation. Jeudi pour la seconde nuit consécutive le quartier a été le théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et les manifestants. La police armée a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Le mouvement a ensuite gagné les quartiers huppés situés sur les hauteurs de la ville. Dans le quartier d’El Biar une quarantaine de jeunes armés de sabres se sont attaqués à de nombreuses boutiques en début de soirée. Des manifestations se sont également déroulées sur le reste du territoire. Des centaines de jeunes des communes entourant la ville de Boumerdès, (60km d’Alger), mais aussi à Béjaia (260 km de la capitale) ont bloqué les principales routes, a rapporté le journal El-Watan. Selon lui, les autorités ont envoyé « d’importants convois de forces anti-émeutes ».
Le calme est de retour à Alger ce vendredi matin. Un calme précaire cependant, marqué par la forte présence des forces de l’ordre, autour des mosquées de la capitale, dans le quartier proche de l’aéroport de Bab Ezzouar, près d’un tout nouveau centre commercial de luxe, ou encore près des universités.