Délégués et étudiants se sont réunis en fin de semaine pour débattre de la situation et décider des nouvelles actions à organiser. Les étudiants en pharmacie observeront un sit-in aujourd’hui à l’hôpital Mustapha-Pacha. Pour l’heure, disent-ils tous, la tutelle ne propose aucune solution concrète pour clore ce dossier.
Dans les huit grandes écoles supérieures, les étudiants reprennent doucement le chemin des amphis mais tout n’est pas encore réglé. Les délégués des étudiants se sont réunis, hier, pour évaluer leurs actions et discuter de la situation actuelle. Jeudi, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a adressé une correspondance aux directeurs des écoles supérieures pour les informer du nouveau calendrier de travail des experts internationaux. Cette mesure a été prise à l’issue de la conférence nationale des chefs des établissements de l’enseignement supérieur, le 27 mars dernier.
Selon ladite correspondance, vers la fin avril début mai, le groupe d’experts d’Alger sera officiellement installé et étudiera l’établissement des passerelles entre le système classique et le système LMD. Aussi, vers la deuxième quinzaine du mois de mai, les experts algériens se déplaceront à l’étranger «pour s’imprégner du mode de fonctionnement et d’organisation des enseignements des écoles d’ingénieurs et d’architectes ».
La tutelle recule puisqu’elle a affirmé auparavant que les experts rendraient leurs conclusions au mois de décembre prochain. Aujourd’hui, des assemblées générales seront tenues au niveau des grandes écoles où les étudiants discuteront cette nouvelle situation. A l’Université de Bouzaréah, la grève est maintenue. «Des étudiants du département de langues ont boycotté les examens», indique Nadjib, membre de la Coordination autonome des étudiants, ajoutant que le discours tant attendu du président de la République n’a pas répondu aux attentes des étudiants.
«Il nous a pas cités ! Dans son discours, il n’y avait point d’espoir.» Pour l’heure, la Coordination n’a pas pris de décision, on attend que les étudiants initiateurs de la première marche sur Alger «reprennent leur souffle». «La position des autorités constitue une fuite en avant. Nous remettons en cause tout le système universitaire. Un débat national impliquant tous les partenaires et tous les acteurs doit être ouvert pour débattre sérieusement de la question», a affirmé Nadjib.
Les étudiants en pharmacie (internes et résidents également) du département d’Alger maintiennent la pression. Ils se rassembleront aujourd’hui matin à l’hôpital Mustapha-Pacha. «Nous avons tout essayé et ça n’a rien donné. Nous souhaitons faire entendre notre voix puisque résoudre notre problème relève également de la Fonction publique», confie une déléguée. Des réunions conférences nationales sont prévues les 17 et 18 avril prochains avec les différents responsables des départements de pharmacie et de chirurgie dentaire, les revendications soulevées par les universitaires seront au menu de ces rencontres.
Les étudiants brandissent quatre principales revendications : le statut (intégrer le titre de docteur dans le diplôme), l’échelon (revaloriser la classification du pharmacien), la qualité de la formation (améliorer les conditions des cours pratiques, des stages et doter les laboratoires de l’équipement adéquat) et enfin le résidanat et la spécialité (l’accès à certaines spécialités indispensables est limité).
I. B.