ALGER – Le vernissage de la dernière exposition de la galerie Bouffée d’art d’Alger, consacrée aux œuvres d’une dizaine d’artistes spécialisés en calligraphie, enluminures et miniatures a eu lieu dans la soirée de vendredi.
L’exposition ouverte quotidiennement au public jusqu’au 31 juillet, propose une cinquantaine de tableaux porteurs d’une thématique fortement religieuse ou symbolique, allant des versets coraniques calligraphiés sous verre à la « Khamsa » (main stylisée), symbole très populaire au Maghreb.
Les matériaux et supports contemporains comme l’acrylique sur papier ou la gouache sur toile, mixés à des matériaux plus anciens et traditionnels comme les encres de Chine, les pigments ou encore le « Smakh » (encre obtenue avec de la laine de mouton brûlée et diluée d’eau) ont été utilisées avec bonheur par quelques artistes pour peindre des calligraphies d’un effet essentiellement décoratif.
« Je m’inspire des anciens manuscrits pour réaliser des travaux contemporains quant à la forme, composition et matériaux. C’est une fusion, un peu comme pour le Jazz dans le domaine musical », a confié l’artiste de Mostaganem, Saïd Debladji en commentant ses « Processions » où les lettres de l’alphabet arabe s’adonnent au rituel des confréries.
Pour l’autodidacte Rédha Khouane qui expose des tableaux où les motifs calligraphiques libres semblent animés de mouvements marins « la lettre devient charpente pour des constructions toujours renouvelées. »
Dans un autre domaine des arts appliqués, les somptueuses « Khamsas » de Mimi El Mokhfi, styliste-modéliste de formation sont tout aussi décoratives.
« Avec comme matériaux, le cerne (une technique spéciale à la peinture sur verre) et les paillettes, j’ai découvert une autre forme d’expression que le public associe aux broderies traditionnelles », indique l’artiste.
La miniaturiste Djazia Cherrih avoue sa prédilection pour les thèmes nostalgiques, les quaadat (réunions) d’antan, les maisons traditionnelles, « tout un art de vivre en voie de disparition aujourd’hui », présents dans ses travaux.
Les thèmes philosophiques ou d’actualité ne sont pourtant pas absents de cette exposition, avec les calligraphies latines, arabes et russes de Ameur Hachemi, qui écrit Liberté dans ces trois langues et décrit « L’Enfer à Bagdad ».
Le public découvrira également les travaux de Ali Kerbouche, Omar Khiter, Zakaria Morsli, Djafar Zizi et Mejda Benchaabane, tout aussi édifiants.