Cafouillage de la communication officielle sur la situation en Libye

Cafouillage de la communication officielle sur la situation en Libye
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C’est un véritable cafouillage qui caractérise la communication officielle s’agissant de la situation en Libye. Vendredi Après midi, le porte parole du ministère des affaires étrangères s’est encore fendu d’un communiqué alambiqué qui, au lieu d’éclairer l’opinion algérienne, accentue la confusion quant à la position de l’Algérie.

L’Algérie a, dès le début de la crise libyenne, observé une « stricte neutralité en refusant d’interférer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures » de ce pays voisin, a souligné, vendredi, dans une déclaration reprise par l’APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.

L’Algérie a également réaffirmé « son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale », a encore précisé ce fonctionnaire des AE. Il rappelle que dans le cadre de son interaction avec l’ONU et les organisations régionales sur la crise libyenne, dont « elle suit les derniers développements avec une extrême attention », et s’agissant des obligations découlant du respect de la légalité internationale, l’Algérie s’est « conformée scrupuleusement aux résolutions des Nations unies et elle en a tenu informés les membres du Conseil de sécurité », a-t-il précisé.

Dans cette déclaration Amar Bélani fera par ailleurs une chronologie des positions et initiatives de l’Algérie au niveau bilatéral, de l’union africaine et de l’ONU en se basant sur le principe directeur qu’ « il s’agit d’une affaire interne à la Libye, qui concerne au premier chef le peuple libyen avec ses implications régionales en termes de stabilité et de sécurité ». La sortie du porte parole du MAE, loin d’être une initiative spontanée, est une réponse aux informations diffusées jeudi par le chaine Al Arabia. Selon cette télévision acquise à la cause du CNT, citant un responsable Algérien qui a requis l’anonymat, l’Algérie serait prête à reconnaitre officiellement le CNT à la condition qu’il s’engage à combattre Al Qaida.

LG Algérie

Suite à quoi le porte parole de la rébellion, en l’occurrence le colonel Ahmed Omar Bani avait déclaré qu’« Al Qaida se trouve en Algérie et pas en Libye ». Ce même responsable avait également ajouté que « le peuple libyen sait que le peuple algérien soutient sa révolution, notre problème est avec Bouteflika qui souffre de voir son ami Kadhafi quitter ainsi le pouvoir ». Lundi dernier c’est un autre « haut responsable » politique cité par certains organes algériens qui a tenté d’expliquer la position algérienne « Dans notre approche des événements qui se déroulent en Libye, nous ne succombons ni au mimétisme, ni à l’émotion ni encore moins au diktat de l’actualité évènementielle. Notre approche est rationnelle et réfléchie parce qu’elle se fonde sur la prise en compte de nos propres intérêts de sécurité nationale et ces intérêts nous commandent, aujourd’hui, de nous concentrer sur une double préoccupation », avait-il affirmé dans une déclaration traitée par le quotidien arabophone Al Khabar.

Ce même responsable avait également fait part des préoccupations algériennes quant aux répercussions que peut avoir la crise libyenne sur l’Algérie du fait de son voisinage. « Entre autres questions qui s’imposent, figure la question du devenir des stocks d’armement de cette gigantesque armurerie qu’est la Libye et la question relative au rôle des particularismes tribaux et régionaux dans l’éventuelle exacerbation du potentiel d’instabilité », insiste encore ce responsable. Il est vrai que pour l’Algérie, les enjeux collatéraux sont de taille. Mais cela ne doit pas exclure une communication transparente et réactive. C’est-à-dire, l’inverse de ce qui se fait actuellement.