Cafouillage autour du livre scolaire : les “solutions” du ministère

Cafouillage autour du livre scolaire : les “solutions” du ministère

Les Algériens, qui font face déjà à plusieurs pénuries, se sont étonnés que la crise touche également le livre scolaire. Ces livres, indispensables pour les élèves, et qui se vendaient au niveau des écoles autrefois, sont devenus cette année une denrée rare, menaçant ainsi une rentrée qui survient dans un climat assez tendu.

Outre les régions isolées du pays, la pénurie du livre scolaire s’est invitée cette année dans de nombreuses grandes villes, dont la capitale Alger. L’affaire fait jaser sur les réseaux sociaux, mais les seules victimes restent les élèves, déchirés à cause d’un différend entre la tutelle et les employés des établissements scolaires.

Les raisons d’une crise qui aurait pu être évitée

Tout le monde à le souvenir d’une opération de vente de livres scolaires qui se passait sans trop d’encombres au niveau des établissements scolaires. Alors pourquoi la tutelle a décidé de transférer l’opération vers plusieurs points de vente ?

Le livre scolaire se vend désormais sur des plateformes numériques, des points d’exposition, mais surtout au niveau des librairies. Ceci dit, ce ne sont pas tous les parents Algériens qui savent se servir de l’outil informatique, et les librairies sont en voie de disparition dans le pays. Si à Alger le nombre des librairies est minime par rapport à la densité de la population, dans des endroits plus isolés, elles sont inexistantes.

Selon Djilali Issadi, président du comité national des services économiques, les employés des lycées et des collèges s’occupaient de la vente des livres au niveau des écoles. Ces employés organisaient le transport, le stockage et la vente. Ils remboursaient même les livres perdus et endommagés, et s’occuper des frais de transport, et ce, en les payant de leurs propres salaires, indique encore le même intervenant dans une déclaration à El Chourouk.

Plusieurs rencontres ont été organisées avec le ministère de l’Éducation pour arriver à une solution qui va permettre à ces employés de se faire rembourser. Mais la telle n’a rien voulu entendre, indique encore la même source. Cela a poussé les salariés à refuser de vendre eux même les livres, annonçant ainsi le début d’un cafouillage dont la victime ne sera que l’élève.

Les « solutions » du ministère

Face à la pénurie, la réaction du ministère reste calme et mesurée, voire inexistante. le ministre de l’éducation, Abdelhakim Belabed a cependant insisté sur l’importance de diversifier les sources d’acquisition des livres scolaires. Cette déclaration, plus proche de l’indication que de la solution, reste loin des attentes de plusieurs parents d’élèves dont les enfants sont encore privés de livres alors que le coup d’envoi de l’année scolaire a été donné.

Le ministre a également souligné la nécessité d’activer tous les mécanismes garantissant le droit de l’élève à se procurer le manuel et de diversifier ses sources d’acquisition. Le ministre n’a toutefois pas donné aucune piste ni précision.