Café littéraire de Béjaïa: Appel à un rassemblement demain devant le TRB

Café littéraire de Béjaïa:  Appel à un rassemblement demain devant le TRB

Soumis à la demande d’autorisation pour l’organisation d’une rencontre, demain à 17 heures au Théâtre régional de Béjaïa (TRB), avec le Dr Saïd Sadi autour de son dernier livre sur Cherif Kheddam, le Café littéraire de Béjaïa a décidé de passer à l’offensive, en appelant à un rassemblement citoyen le même jour pour demander la suppression pure et simple du système des autorisations. Dans une déclaration qui nous a été transmise, l’association estime que le rassemblement “doit constituer une grande réponse de tous ceux qui refusent de courber l’échine devant la volonté du pouvoir de nous priver de nos libertés démocratiques”.

“En nous imposant de quémander une autorisation pour s’exprimer, le pouvoir veut nous apprendre à emprunter les chemins de la soumission et nous y complaire à jamais en devenant des complices indirects de la politique de domestication de la société”, écrivent les animateurs du Café littéraire pour qui “aucune femme libre, aucun homme libre ne doit accepter de continuer à vivre sous le diktat des lois injustes, restrictives, outrageant profondément notre dignité”.

Pour les rédacteurs du document, en soumettant toutes activités des associations à autorisation, les autorités font preuve d’une volonté manifeste de “domestiquer la société en privant son élite intellectuelle de son pouvoir d’expression”. “De quel droit divin revient-il aux autorités de décider si un écrivain, un poète, un artiste, un scientifique, un élu, un politique, doit s’exprimer ou non ? Pourquoi ce désir forcené de vouloir castrer les intellectuels, les créateurs et les acteurs associatifs ?”, s’interrogent les animateurs du Café littéraire, tout en rappelant au passage que de nombreuses associations indépendantes ont arrêté d’activer en raison de ces nombreux obstacles, tandis que celles activant sous la bannière des autorités locales continuent de bénéficier de toutes les faveurs et largesses possibles. “Il nous faudra agir sans tarder et de façon unitaire pour parvenir à faire respecter nos droits, et tous nos droits, afin de rendre à notre société son dynamisme culturel qu’elle aura mérité d’avoir”, préconisent-ils.

À noter qu’outre la demande de suppression des autorisations, le Café littéraire de Béjaïa compte saisir l’occasion du rassemblement pour réclamer la restauration du régime déclaratif dans lequel une demande à un organisme culturel ou autre peut suffire pour mener son activité, le respect de l’autonomie des associations et l’arrêt du chantage administratif et financier ainsi que l’arrêt des pressions et intimidations exercées par les services de sécurité sur les associations et les responsables des organismes culturels ou autres. Il va réclamer également l’ouverture des établissements culturels aux associations sans aucune restriction, de la salle des conférences de la nouvelle bibliothèque de wilaya aux associations culturelles qui n’est réservée jusque-là qu’aux autorités, des bibliothèques à plein temps, l’abrogation de la loi de janvier 2012 sur les associations et la création d’un comité contre la censure.