Débat sur le sens de la confrontation partisane
Dans le cadre de son programme culturel 2013, les éditions Dar El-Hikma ont organisé une table ronde à l’espace de l’Union des écrivains algériens pour discuter avec le public du contenu du nouveau livre de l’écrivain d’expression arabe, une sorte d’essai qui propose une analyse des tendances putschistes au sein des partis politiques algériens, un ouvrage intitulé Naza inkilabia fi ahzab.
Voilà un sujet sensible et d’actualité qui interpelle tout citoyen algérien qui s’intéresse aux mouvances politiques algériennes toutes tendances confondues et à leur interaction profonde dans la société. L’idée du livre qui, d’un point de vue général, se propose de suivre les rapports entre les différents partis politiques et leur incidence idéologique face à la pratique officiele du pouvoir ou du système politique algérien est de confronter le comportement et les contradictions internes qui existent au sein des partis avec les violents rapports de force les uns par rapport aux autres.
L’auteur s’interroge sur l’acharnement de certains face-à-face dû à des idéologies qui s’opposent fondamentalement dans leur concept politique. «J’ai essayé de rendre compte de l’aspect négatif de cette confrontation non pacifique et parfois illégale dans une durée déterminée», dit-il, avant de continuer : «Je me suis arrêté à l’année 1953, à savoir aux tous débuts des luttes intestines des différentes tendances politiques. Je pense que la déclaration du 1er Novembre 1954 est toujours d’actualité, car son contenu est très important et nécessite, aujourd’hui, une relecture, pour comprendre le sens des confrontations idéologiques dans les partis politiques comme le FLN, le RND ou encore Hamas. Je crois que l’histoire se répète encore une fois, puisque les luttes partisanes qui adoptent certes une autre langue politique engagent les mêmes comportements politiques.
Le traitement de ces nouvelles tendances étant l’apanage d’une presse qui dicte les orientations selon ses désirs.» L’auteur veut expliquer ce qui l’a poussé à l’écriture d’un ouvrage dont chacun des assistants à la conférence a loué les efforts de réflexion et le courage politique de l’écrivain à explorer un domaine que peu d’essayistes ont jusqu’à présent voulu étudier de façon objective et académique, la portée du sujet étant inépuisable et les avis des interlocuteurs souvent divergents.
Le débat qui a suivi cette séance était axé sur la notion primordiale de culture politique en Algérie qui est inexistante, pour ainsi dire, dans le pays, en raison du rôle souvent défaillant de l’université algérienne dans la formation politique des nouvelles générations. En outre, l’apparition du pluralisme politique sur le champ de l’expression idéologique qui exige un exercice de la démocratie auquel les Algériens ne sont pas habitués pousse les penseurs et théoriciens, hommes de culture et acteurs politiques à s’interroger sur l’existence réelle de structures adéquates à même d’influencer les orientations politiques de tout un chacun dans un débat d’idées fructueux riche en propositions politiques, et surtout respectueux du multipartisme.
Lynda Graba