A peine conclue, l’Alliance des islamistes regroupant le MSP, El-Islah et En-Nahda, risque d’éclater en raison de la discorde née autour de la confection des listes communes et surtout le choix des têtes de listes.
Ça commence mal pour l’Alliance de l’Algérie verte, un pôle politique regroupant trois partis politiques d’obédience islamiste (MSP, El-Islah et En-Nahda), concrétisé au terme d’intenses négociations et tractations. A peine conclue, des divisons sont nées dans le choix des têtes de listes et risquent de faire éclater ce pôle politique islamiste dont l’avenir est, paraît-il menacé.
A moins de deux mois des élections législatives du 10 mai prochain, la confection des listes de candidatures voulues communes n’est pas chose facile. Et pour cause, la discorde et la cacophonie nées autour du choix des têtes de listes minent l’avenir de ces trois formulations politiques qui comptent, dans le cadre de cette alliance, participer aux législatives du 10 mai prochain avec un programme unique et des listes communes. Les divisions et mésententes signalées ici et là à travers plusieurs régions du pays renseignent sur le malaise interne préexistant que les leaders des trois partis réunis autour de ce pacte veulent colmater. Pour ainsi dire, la guerre de leadership a bel et bien commencé. En témoignent les divisions conflictuelles qui naissent à l’annonce d’un nom de candidat en tête de liste de cette Alliance. A M’sila, Djelfa, Oran et bien d’autres wilayas, la confection des listes communes de candidatures aux prochaines législatives ne se fait pas sans encombres. A l’ouest du pays, précisément à Oran, l’Alliance n’a pas abouti à désigner un candidat devant piloter la liste de la wilaya. Et pour cause, les partis El-Islah et En-Nahda ont contesté le candidat MSP proposé ou «imposé» par le parti de Bouguerra Soltani. En guise d’alternative, En-Nahda et El Islah tentent d’imposer leurs candidats. Même scénario à M’sila où le MSP a imposé un ancien député et vice-président de cette formation qui veut piloter cette Alliance. Il s’agit de Abderrazak Mokri qui s’est finanelement retiré de son propre gré. A noter que nos nombreuses tentatives de joindre les leaders de cette Alliance n’ont pas abouti. Par ailleurs, il importe de rappeler que les dirigeants des trois partis composant l’Alliance de «l’Algérie verte» ont affirmé que ce rassemblement allait inaugurer une nouvelle étape du processus politique en Algérie, à travers l’unification des efforts en prévision des prochaines élections législatives.
Bouguerra Soltani a souligné que l’Alliance intervient pour reconstituer la scène politique nationale à travers l’établissement d’une nouvelle carte politique. Pour sa part, Fatah Rebiai du Mouvement En-Nahda a déclaré que cette Alliance allait préparer une nouvelle étape dans la mesure où elle repose sur une plate-forme politique commune et non sur de simples aspirations électorales. De son coté, le secrétaire général du Mouvement El-Islah, Hamlaoui Akouchi, a tenu à rassurer que sa création ne visait aucune des composantes de la classe politique mais va œuvrer à consacrer la démocratie. Cependant, le vœu de participer aux prochaines législatives avec des listes unifiées et une campagne électorale commune risque de ne pas se réaliser puisque le chemin pour y parvenir est déjà parsemé d’embuches. La cacophonie née autour de la confection des listes unifiées semble être un obstacle de taille….
Par Yazid Madi