Câbles d’internet sectionnés en mer Rouge : l’Algérie sera-t-elle impactée ?

Câbles d’internet sectionnés en mer Rouge : l’Algérie sera-t-elle impactée ?
Câbles d’internet sous-marins sectionnés en mer Rouge

Depuis le 6 septembre, deux artères vitales du réseau internet mondial, les câbles SEA-ME-WE 4 et IMEWE, sont sectionnées au large de Djeddah.

L’incident a provoqué un séisme numérique, entraînant des perturbations notables de la connectivité de l’Inde au Pakistan et jusqu’aux Émirats arabes unis.

Microsoft a alerté sur une « latence accrue » pour ses services cloud transitant par la zone. Alors que les images d’écrans de chargement interminables inondent les réseaux sociaux en Asie, une question se pose pour les utilisateurs et entreprises algériennes. Notre pays se trouve-t-il sur la route de ce tsunami numérique ?

Coupure de 2 câbles vitaux du réseau internet mondial : un incident aux répercussions immédiates et larges

La panne a des conséquences concrètes. L’organisation NetBlocks a confirmé une dégradation de la connectivité dans plusieurs pays. Par ailleurs, Microsoft a publié un communiqué sur sa plateforme Azure, indiquant que le trafic « pourrait connaître une latence accrue » et que ses équipes s’activaient pour « rééquilibrer et optimiser le routage« .

Le géant a redirigé une partie du trafic pour éviter une interruption complète. Cloudflare a, de son côté, mesuré une augmentation de la latence pouvant atteindre 30 % sur certains axes. Affectant directement les services numériques et les liaisons intercontinentales.

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En outre, la zone de l’incident est hautement sensible. La mer Rouge est le théâtre de tensions géopolitiques persistantes, qui entravent la navigation et la sécurité maritime. Ainsi, ce contexte complexifie considérablement toute opération de diagnostic et de réparation des câbles endommagés. Rallongeant potentiellement la durée des perturbations.

De plus, cet événement n’est pas isolé. En février 2024, des incidents similaires avaient endommagé des câbles comme l’AAE-1 dans la même région. Un rapport cite l’ancrage d’un navire touché par un missile comme cause potentielle

Câbles sous-marins sectionnés en mer Rouge : l’Algérie sera-t-elle épargnée par la crise internet ?

L’impact pour l’Algérie semble, heureusement, très limité. La connectivité internet nationale repose principalement sur d’autres axes. En effet, le câble SEA-ME-WE 4, bien que portant le même nom que l’un des câbles endommagés, atterrit directement à Alger via la Méditerranée, évitant ainsi le point de conflit.

Par ailleurs, les autres câbles importants pour le pays, tels qu' »Orval » et « Hannibal », relient également l’Algérie à l’Europe par cette mer, isolant relativement le pays des retombées directes de cette crise.

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En outre, cet épisode souligne la dépendance critique de l’économie mondiale à une infrastructure sous-marine vulnérable. Ces câbles acheminent plus de 90 % du trafic internet mondial. Ainsi, une seule panne dans un goulet d’étranglement stratégique comme la mer Rouge a des répercussions sur plusieurs continents. Rappelant les coupures massives qui avaient paralysé l’Afrique de l’Ouest en mars 2024.

Enfin, si l’Algérie paraît épargnée cette fois-ci grâce à sa géographie connectique, l’événement confirme la nécessité pour les nations de sécuriser leurs accès et de préparer la résilience de leurs réseaux.