Ça brûle entre le ministre intérieur français Bruno Retailleau et son homologue des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot. La raison ? C’est à cause de l’Algérie et l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Dans un entretien accordé au Figaro vendredi dernier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est exprimé sur la situation délicate de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, actuellement incarcéré en Algérie depuis plus de sept mois.
Le ministre a notamment pointé du doigt ce qu’il considère comme un échec de la « diplomatie des bons sentiments » dans cette affaire qui cristallise les tensions entre Paris et Alger. Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que l’écrivain vient d’être condamné en appel à une peine de cinq ans d’emprisonnement.
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue du ministre des Affaires Étrangères français, Jean-Noël Barrot. En effet, il a réagi dans la foulée pour répondre à son homologue, le ministre de l’Intérieur.
« Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie », a-t-il écrit sur son compte sur la plateforme X, sans pour autant citer le nom de son collègue.
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Malgré les espoirs de la France, le président de la République Abdelmadjid Tebboune n’a pas accordé de grâce présidentielle à Boualem Sansal. Une affaire qui fait partie de l’une des raisons pour lesquelles les relations entre l’Algérie et la France se sont dégradées depuis plus d’une année.
Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie.
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) July 18, 2025
« L’Algérie cherche à nous humilier »
Il faut dire que Bruno Retailleau ne rate la moindre occasion pour égratigner l’Algérie. Dans son interview au Figaro, il s’en est encore une fois pris à notre pays.
« Pendant de longues semaines, je me suis tu pour n’obérer aucune chance de libération de Boualem Sansal. Mais force est de constater qu’aujourd’hui, il faut essayer autre chose, revenir à la fermeté, se recentrer sur la défense de nos intérêts », a-t-il estimé, affirmant que le régime algérien « cherche à nous humilier ».
Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie traversent une période particulièrement tendue, marquée par plusieurs incidents majeurs. Outre l’emprisonnement de Boualem Sansal, l’affaire du journaliste indépendant Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison ferme en Algérie pour « apologie du terrorisme ».
La situation s’est davantage détériorée avec la nouvelle politique des visas mise en place par la France. Les autorités françaises exigent désormais que les détenteurs de passeports diplomatiques algériens effectuent une demande de visa pour entrer sur le territoire français, une mesure qui marque un tournant dans les relations bilatérales.
L’escalade des tensions s’est manifestée par des expulsions réciproques de fonctionnaires entre les deux pays. La France a notamment convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris pour protester contre la décision d’Alger, annonçant en représailles l’expulsion de diplomates algériens.