Burkina Faso 3 – Algérie 2, La finale se jouera à Blida

Burkina Faso 3 – Algérie 2, La finale se jouera à Blida

Chaude ambiance mais aussi fournaise, hier, au stade du 4-Août de Ouagadougou. Contrairement aux 72 heures ayant précédé cette confrontation algéro-burkinbé, la journée d’hier a connu une chaleur inhabituelle. Le thermomètre oscillait entre 40 et 43° à midi et au sifflet initial du Zambien Sikazwe, malgré une brise «tiède», la température n’était pas loin des 39 degrés.

Dans les gradins du Stade National de Ouaga, plein comme un oeuf deux heures avant le lancement des débats, la fièvre montait au rythme des premiers échanges d’amabilités entre les 1 500 fans algériens et le reste du temple ouagalais, surchauffé par le préposé au micro du stade qui prophétisait la victoire des Étalons.



PUT EST LÀ, YEBDA AUSSI

Devant ce climat qui sentait le soufre, un groupe de supporters algériens, ayant décidé d’aller provoquer les fans adverses, plutôt calmes, causant quelques échanges de projectiles, il était promis que l’affrontement, sur le terrain, allait être engagé sur les mêmes bases.

Surtout que, contrairement à ce qu’annonçaient certains sites, Paul Put, le coach belge des vice-champions d’Afrique, a fini par démentir la rumeur en se présentant avec son staff sur le terrain.

Du côté algérien, la surprise du chef était l’incorporation de Hassan Yebda en lieu et place de Guedioura. Un choix dicté, semble-t-il, par l’état de services de l’ancien Napolitain chez les Verts.

Le poids des ans et l’expérience acquise en clubs et en sélection auront pesé dans l’option tactique préconisée par le Bosnien. Les premiers ballons sont algériens qui vont jouer dans les 35 mètres adverses.

Un pressing qui provoquera une petite panique dans le camp burkinabé. Le Lyonnais Bakary Koné est victime d’un claquage au premier dégagement. Slimani faillit immédiatement profiter suite à un centre lifté de Soudani, mal négocié par l’attaquant du Sporting Lisbonne (3’). Le défenseur burkinabé revient sur la pelouse qu’il dut quitter au second contact avec le cuir.

Put est obligé de remplacer son axial par le Toulousain Yago. Dans la continuité de l’action, Mesbah écope d’un carton jaune, Sikazwe confirmait légitimement son statut de gâchette facile (6’). Le match s’emballe et les Etalons obtiendront un coup-franc près des 18 yards que Bancé ne peut ajuster (9’).

Les Verts vont répliquer instamment quand Soudani sollicitera, deux fois de suite, Slimani mal placé sur le premier (10’) et maladroit sur le second : son tir dans les 9 mètres ricochera sur un pied adverse (11’). Le passeur Soudani aura, lui aussi, sa chance de surprendre le portier local mais sa reprise de la tête, suite au corner de Feghouli, n’ébranlera point la sérénité de Diakité Daouda (21’).

Passé, donc, les vingt minutes, la fraîcheur prend un coup et le jeu se débride. Les joueurs des deux équipes arrivent difficilement à enchaîner. Même l’arbitre Sikazwe a avalé sa langue quand Feghouli, lancé par Slimani, est descendu dans les 18 yards (40’).

Le Zambien n’y a rien vu, au grand dam des Algériens qui criaient «penalty !». Il sera prompt, deux minutes plus loin, à désigner le penalty (valable) quand Pitroipa, se faufilant comme un lapin dans la zone des Verts, est fauché par Belkalem (42’). Bancé, chargé de la transformation, n’arrive pas à surprendre M’Bolhi, auteur d’un incroyable sauvetage.

Le coeur des Algériens chavirait un temps et dut cesser de battre quand ce diable de Pitroipa s’incrustait entre les axiaux algériens pour reprendre de la tête un centre parfait de Nalcoulma (45’+2’).

QUE DIABLE PITROIPA, FEGHOULI EST LÀ !

Cette réalisation, intervenue au pire moment du premier acte, pouvait couper les jambes aux hommes de Halilhodzic. Le pire était à craindre surtout suite à une alerte de Bancé vite contrée par M’Bolhi (46’). Sur la contre-attaque amorcée par Yebda, Slimani, idéalement placé dans la zone de vérité, sert Feghouli qui, d’un double crochet, élimine son vis-à-vis et place une frappe enroulée sur le coin droit des bois de Daouda Diakité.

Le stade est refroidi sauf la tribune numéro 18 réservée aux Algériens qui vacillait de bonheur. Un bonheur qui pouvait être encore plus intense si Soudani (50’) puis Slimani (51’) transformaient en buts leurs essais.

Mais au sommet de l’emprise algérienne sur le jeu, les Burkinabés doubleront la mise par l’entremise de Koné Djakaradja qui profite d’une mauvaise relance de Yebda, quelque peu éreinté lors de cette partie (66’), pour tromper d’une frappe en coin M’Bolhi.

La joie des locaux furent de courte durée puisque, au moment où Guedioura s’apprêtait à remplacer Yebda, Taider déposa son corner sur le crâne victorieux de Medjani (68’).

SIKAZWE A PESÉ

Le joueur de l’Olympiakos Le Pirée, chargé de neutraliser Pitroipa, allait libérer partenaires et supporters. Ces derniers, qui croyaient les Verts enfin sortis du guêpier burkinabé, vont à nouveau découvrir la générosité du referee zambien, Sikazwe qui, sous l’instruction de son premier assistant, l’Angolais Dos Santos, accorde un penalty suite une faute de main peu évidente de Belkalem. Bancé reviendra à la charge pour exécuter en force le portier algérien (87’).

Ce match foufou- fou était-il pour autant promis aux Etalons qui ont, il est vrai, fait leur vitesse et leur grande concentration dans la zone de vérité des Algériens ?

Le Zambien a, en tout cas, accordé 7 longues minutes de temps additionnel. Assez de temps pour la prolongation du rêve des uns et des autres. Les joueurs de Put cherchaient un quatrième but aux conséquences néfastes pour les Algériens dont l’objectif était de marquer ce troisième but qui les aurait mis définitivement sur orbite.

Au finish, Halilhodzic, qui avait été le dernier à battre ici à Ouaga les Étalons (avec la Côte d’Ivoire 2-3), repart à Alger avec la même addition mais au tableau inversé. A lui et ses joueurs de renverser les Etalons de Paul Put dans un peu plus d’un mois dans le chaudron de Blida.

M. B.