La décomposition de la situation politique s’accentue et s’oriente vers l’inconnu. C’est le constat établi par le mouvement Ennahda qui a réuni son bureau politique hier. Cela, devant « l’entêtement du pouvoir qui ne fait pas de lecture de la crise avant son pourrissement, notamment après l’échec des consultations sur la révision de la constitution et en l’absence de quelqu’un qui assume officiellement la responsabilité au moment où les institutions sont paralysées et la domination du travail dans l’ombre et par procuration. »
Le mouvement présidé par Mohamed Douibi estime que les mises à l’écart et les nominations de hauts responsables de l’Etat sur la base de l’allégeance des personnes et des agendas politiques et électoraux sont l’expression criarde de l’effondrement du concept de l’Etat et le rétrécissement de l’espace des compétences quelles que soient leurs orientations politiques ou idéologiques. Mais aussi « une agression contre les générations dans le choix judicieux de qui mènera l’Algérie vers le développement, l’émancipation. »
Ce même mouvement, transfuge de son corollaire El Islah considère que la campagne médiatique qui accompagne parfois ce genre de pratique constitue une véritable faillite du pouvoir pour dissimuler l’incapacité des gestionnaires des affaires de l’Etat qui sont préoccupés par des questions qui n’intéressent pas le citoyen et ne lui bénéficie ni présentement ni dans le futur.
Ennahda n’a pas omis de revenir sur les déclarations de Geneviève de Fontenay qui a qualifié l’Algérie de française, 52 ans après son indépendance. Elle estime que c’est une atteinte à la dignité et à la souveraineté du peuple algérien.
Sur un autre volet, ce parti islamiste s’est déclaré solidaire des revendications des travailleurs visant à améliorer leurs conditions socioprofessionnelles, dès lors qu’elles constituent un droit légitime et sacré. Ennahda appelle l’Etat à prendre en charge ces revendications loin de la « politique de l’intimidation. »
Faouzia Ababsa