Bulletin unique aux élections locales, Divergences des partis politiques

Bulletin unique aux élections locales, Divergences des partis politiques
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Apparemment l’on s’achemine vers la polémique s’agissant de l’adoption ou non du bulletin unique et d’un numéro d’identification pour chaque parti politique lors des élections locales du 29 novembre prochain. Le ton a d’ores et déjà été donné par la Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL).

C’est par le biais de son président ; Mohamed Sediki, que la CNSEL, composée de représentants de 52 partis politiques et d’un représentant des listes d’indépendants, est montée au créneau sur cette question.

Lors de la conférence de presse tenue avant-hier Sediki a en effet demandé, au nom de la CNSEL, l’utilisation d’un numéro d’identification unifié pour chaque parti et d’un bulletin unique pour toutes les listes dans les bureaux de vote le jour du scrutin.

Cette demande s’adresse, à l’évidence, au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Quelle sera donc la réponse du département de Daho Ould Kablia ? En attendant cette réponse, qui risque fort bien d’être négative comme cela a déjà été le cas lors des élections législatives du 10 mai dernier, les partis politique ne manqueront certainement pas de prendre le relais et de se positionner par rapport à cette question et il est alors certain que des divergences vont surgir entre les différents protagonistes de la scène nationale.

A l’image de la divergence entre le FLN et le FNA deux camps, celui des partis qui soutiennent sans faille le gouvernement et ceux qui s’y opposent, vont s’affronter et chacun ira de ses arguments. En effet interrogés hier des responsables du FLN et ceux du FNA n’ont pas accordé leurs violons sur cette question. Car si le FLN rejette cette demande il en est autrement du FNA.

Kaca Aissi, membre du bureau politique du FLN chargé du département de l’information et de la communication, rejette d’emblée l’idée d’utilisation du bulletin unique. Pour notre interlocuteur, joint hier par téléphone, « notre position s’explique par le fait que le rendez-vous électoral du 29 novembre est un scrutin de liste et cela exclut définitivement, par voie de conséquence, le bulletin unique ».

De plus, s’est interrogé ce membre du bureau politique du FLN, « comment utiliser un bulletin unique quand il y a des dizaines de listes électorales ? ». Par contre le FLN semble sensible à la proposition d’un numéro d’identification nationale pour chaque parti politique. « Oui on souhaiterait cela, pour peu que cela soit conforme aux dispositions de la loi » a soutenu Kaca Aissi.

Le président du FNA, Moussa Touati, prône une démarche tout à fait à l’opposée de celle développée par le responsable du vieux parti. « Le bulletin unique est meilleur car cela limite considérablement la fraude » dira le président du FNA, joint hier, ajoutant que « le grand nombre de listes électorales en compétition engendre d’énormes difficultés lors du décompte des voix ».

Touati, qui a précisé que « le pouvoir a toujours fraudé lors des élections », a proposé l’utilisation du comptage électronique. Un procédé qui permet « de mettre fin à la fraude ». La proposition d’utilisation d’un bulletin unique, estiment d’ores et déjà nombre d’observateurs, ne risquent pas d’aboutir car il est presque certain que le ministère de l’Intérieur va opposer son niet catégorique.

Comme cela a d’ailleurs été le cas lors des élections législatives du 10 mai dernier. En effet, pour rappel, Daho Ould Kablia a rejeté la proposition de la CNSEL, dirigée par le même Sediki arguant que l’élaboration d’un bulletin de vote sans la mention des noms des candidats est contraire aux dispositions de l’article 84 de la loi électorale.

A l’époque une vive polémique avait opposé les deux parties, mais le ministère de l’Intérieur a eu, comme il fallait s’y attendre, le dernier mot.

Kamal Hamed