La répartition de l’enveloppe de 150 milliards de dollars consacrée à la mise en œuvre du programme d’investissement public pour les cinq années à venir reste l’une des missions les plus dures du département de Karim Djoudi.
Dans la conjoncture actuelle, marquée par le recul des réserves de change, la rationalisation des dépenses publiques est plus que jamais urgente, et avec le gaspillage constaté lors de l’application des précédents programmes quinquennaux, la mission du ministère des Finances se complique. A cet effet, l’exécutif prendra le temps qu’il faut afin de donner le feu vert pour dépenser le moindre sou.
Depuis quinze jours, le département de Djoudi a lancé une profonde opération de réflexion et étude afin d’arriver à une sélection des projets présentés par les ministres dans les différents secteurs. Car c’est sur la base de l’importance de chaque projet, après concertation du ministre du secteur, que le budget à octroyer sera décidé et les priorités définies.
Il y a lieu de souligner que le ministère des Finances prendra en considération également l’évaluation des projets proposés par la Caisse nationale de développement des projets. Suite aux délibérations qui seront dégagées, celles-ci seront soumises au Conseil des ministres présidé par le président de la République afin de les valider.
Ce n’est qu’après cette validation que les budgets sectoriels seront versés et bien sûr rendus publics dans le cadre des projets de texte portant loi de finances, à commencer par la loi de finances complémentaire 2009 attendue pour les mois de juin et juillet. Elle sera suivie après par la loi des finances de 2010.
Il y a lieu de souligner que les promesses du Président Bouteflika, lors de la campagne électorale, seront intégrées, notamment celles relatives à l’augmentation du SNMG, de la bourse des étudiants, nouveaux allégements fiscaux et parafiscaux dans le cadre de la politique d’emploi, le soutien aux entreprises publiques et autres.
Dans ce contexte, le coordinateur du tiers présidentiel au niveau du Conseil de la nation, M. Bousnane, a appelé à ce que le budget d’investissement public de 150 milliards de dollars soit dépensé dans les secteurs importants ! Ce qui veut dire pas tous les secteurs.
Mais qu’entend-il par là ? Est-ce que le secteur de la Culture ne mérite pas de dépenses, par exemple, ou bien celui de la Jeunesse et des Sports ?
Dans le cadre du dernier jour des débats autour du plan d’action du gouvernement, le représentant du tiers présidentiel dira que les 150 milliards de dollars doivent être dépensés dans le cadre de l’application de la politique de mise en place d’une économie hors hydrocarbures. Selon lui, il serait utile de dépenser dans les secteurs de l’industrie, le tourisme et l’agriculture.
Tout en insistant sur la rationalisation des dépenses publiques, il a appelé à réduire et annuler, si c’est nécessaire, «les dépenses occasionnelles». Dans ce sens, il a affirmé qu’il était temps de renforcer l’appareil de contrôle des deniers publics, l’obligation de rendre des comptes et l’évaluation de la réalisation des différents projets en respectant les délais de réalisation des projets qui sont inscrits dans le cadre de ce plan quinquennal.
Il faut dire que dans le cadre de la rationalisation des dépenses publiques, le gouvernement a introduit un certain nombre de dispositions, notamment sur la ressource publique et sur la dépense dans le cadre du contrôle financier. Désormais, le budget d’étude est séparé de celui de l’exécution du projet afin d’exercer un contrôle efficace.
Dans ce sens, si les dépenses peuvent dépasser la norme acceptable, le gouvernement a la possibilité de régulation du niveau du budget de l’Etat et toutes les dépenses en équipement, de la maturation des études et de la validation des projets par la Caisse de développement des projets.
Ainsi, l’exécutif ne veut pas commettre les erreurs du passé en matière de dépenses, car l’Algérie est tenue de serrer la ceinture.