Bresil : Quand Scolari se lève…

Bresil : Quand Scolari se lève…

Le sélectionneur brésilien, Luiz Felipe Scolari, a été chahuté par des journalistes locaux après le match nul du Brésil, ce mardi face au Mexique (0-0). Mais il n’a pas voulu entrer dans la polémique.

Carlos Alberto Parreira, ancien sélectionneur champion du monde 1994 et coordinateur technique ici, s’est planté dans un coin de la salle de presse. Il ne perd pas du regard Luiz Felipe Scolari qui vient de s’asseoir sur l’estrade. La première question donne le ton de la conférence après ce nul contre le Mexique (0-0). «Neymar a été bon mais il est tombé sur quelqu’un d’encore meilleur avec Ochoa. Pourrait-on avoir des options différentes et moins dépendre de Neymar ?» Scolari, toujours calme, comprend qu’on l’emmène sur un terrain glissant. Il tente de ramener le débat sur le collectif.«Neymar fait partie du groupe. Il ne peut pas tout faire seul. Il a un potentiel supérieur aux autres mais il gagne ou il perd avec le groupe.»
«Nous n’avons pas gagné mais je suis content de la performance.»
Et le boss de livrer son sentiment sur la rencontre du jour. «A mon avis, l’équipe a joué dix pour cent mieux que contre la Croatie (3-1). Donc l’équipe est en progrès mais on a encore un long chemin. J’ai été heureux de ce que j’ai vu. Notre problème au Brésil, c’est qu’on croit toujours que les joueurs des autres équipes ne sont pas bons mais ce n’est pas le cas. Les Mexicains ont eu la possession de balle, ils sont bons, ils savent jouer au foot. Nous n’avons pas gagné mais je suis content de la performance.»
«Vous pouvez faire votre équipe dans votre tête mais le problème c’est que vous n’avez pas un impact sur ce que je fais.»
Un journaliste tente une comparaison : «Vous êtes moins bon qu’à la Coupe des Confédérations ?» La réponse fuse, sèche : «Non, je ne suis pas d’accord.»Pas d’autres détails. Le débat s’anime. Un interlocuteur pique le vieux sage brésilien sur sa composition d’équipe. Son ton grimpe. Visiblement, les deux hommes se connaissent. «Vous me demandez en gros si j’ai confiance en mes joueurs mais vous m’avez demandé dix fois ça, et je vous ai déjà répondu que je mets l’équipe que je veux. Vous pouvez faire votre équipe dans votre tête mais le problème c’est que vous n’avez pas un impact sur ce que je fais. Je mets certains, d’autres non. Et contre le Cameroun, ce sera différent. Mais j’ai confiance dans tous mes joueurs.» Même en Ramires, sorti à la mi-temps ? «Il est très impétueux et il avait déjà un jaune. Connaissant son caractère, l’arbitre allait peut-être lui donner un rouge. J’ai donc préféré l’enlever. Bernard est différent, il va plus vite et j’avais besoin de ça aussi contre le Mexique.» Scolari évoque encore le Cameroun et cette nécessité absolue de marquer. Avec Hulk ? «Hulk aurait pu jouer mais il a décidé de rester sur le banc, dit-il. S’il se sent mieux, il jouera mais s’il croit que la douleur (à la cuisse droite) l’en empêche, il ne jouera pas. En tout cas, les examens n’ont rien montré.» Un reporter égratigne un choix d’hommes, il répond en livrant un petit cours sur le placement contre une équipe en 3-5-2. Le nul inquiète visiblement ses compatriotes. L’un d’eux lance malicieux : «Vous n’avez pas eu de penalty ?» Scolari a compris. Il se lève. «Ce que vous voulez, c’est critiquer Fred (c’est lui qui avait obtenu le penalty), non ?» Et il rejoint Parreira, lui parle, légèrement irrité, avant de s’éclipser…