Longtemps accroché par une vaillante équipe de Corée du Nord, le Brésil l’a finalement emporté (2-1). Pauvre dans le jeu, coupable de nombreuses approximations, la Seleçao devra se montrer bien plus inspirée si elle veut aller au bout.
Si le Brésil souhaite se présenter avec une sixième étoile à domicile dans quatre ans, il va devoir en montrer beaucoup, mais alors beaucoup plus que mardi soir. Longtemps accrochée à Johannesbourg par une vaillante formation nord-coréenne à l’occasion de son entrée en lice tant attendue, la Seleçao n’a dû son salut qu’à une inspiration géniale- semble-t-il volontaire – de Maicon (55e minute) et un joli mouvement conclu par Elano (72e). Buteur sur un centre-tir vicieux depuis la ligne de sortie de but, le latéral droit de l’Inter a alors délivré tout un pays qui, à la surprise générale, souffrait pour faire la différence. Les Auriverde étaient alors tenus en échec par des joueurs asiatiques parfaitement regroupés et n’hésitant pas à gicler en contre. La star du pays, Jong Tae-se, avait ainsi été le premier à cadrer (11e).
L’ombre de Kaka
La précision, justement, les Brésiliens en ont terriblement manqué avant de se lâcher une fois l’avantage obtenu au tableau d’affichage. Les spectateurs de l’Ellis Park ont assisté à un festival d’approximations symbolisé par un homme : Kaka. A l’image de sa saison au Real Madrid, le Ballon d’Or France Football 2007 a été l’ombre de lui-même. Perturbé depuis sa blessure aux adducteurs, le numéro 10 de la Seleçao n’a plus la capacité à accélérer et surtout créer des différences comme il le faisait sous le maillot de l’AC Milan. Mardi soir, c’était criant. Si Kaka reste sur un seul but en douze sélections, ce n’est pas un hasard. Si le Brésil veut aller au bout, le Madrilène va devoir vite s’y remettre.
Très critiqué dans son pays malgré les titres décrochés ces dernières années (Copa America 2007, Coupe des Confédérations 2009), Dunga aurait peut-être été inspiré de prendre par exemple Ronaldinho, capable de délivrer des caviars et faire la décision sur coup de pied arrêté. Il est trop tard désormais. Grand favori de la compétition avec l’Espagne, le Brésil, qui a connu l’affront en fin de match d’encaisser un but nord-coréen, l’oeuvre de Ji Yu-nam (89e), a du pain sur la planche. Il faudra se montrer bien plus tranchant dimanche face à la Côte d’Ivoire, qui a inquiété le Portugal (0-0), plus tôt dans la journée. Un bon point néanmoins : en défense sur son côté gauche, Bastos s’est montré à nouveau à l’aise. C’est toujours ça de pris.
par Emmanuel Langellier