Le magistrat instructeur près le tribunal d’Arzew a qualifié de calomnieux les propos des 1er et 2ème vice-présidents d’APC de la ville pétrolière Arzew, en l’occurrence B.A. et H.N., visant le chef de service des infrastructures culturelles sportives de la commune, et une décision a été prise de déférer ce conflit par-devant le tribunal correctionnel d’Arzew pour une éventuelle instruction programmée pour le 28 du mois en cours.
Le conflit remonte au premier trimestre de l’année en cours lorsque le responsable des établissements sportifs et culturels dans la commune d’Arzew, Z.M., a porté plainte contre les deux élus pour avoir proféré de supposées insinuations contre sa personne, lors d’une réunion de travail tenue au siège de la commune, et ce, en présence du Premier magistrat de la ville pétrolière, B. Boucif, et d’autres cadres communaux.
Durant ces assises ordinaires, la personne physique du plaignant aurait été citée et celui-ci, persuadé d’être victime de critiques injustes, s’en plaindra pour atteinte à son honneur et propos mensongers selon lesquels il utiliserait la salle omnisports des Jardins à des fins personnelles.
Niant de bloc ces charges, les deux membres de l’exécutif communal, incriminés dans cette affaire pour diffamation, estiment, eux, être victimes d’un complot «ourdi» dans les coulisses de la commune, pour les écarter de l’assemblée élue.
Ces derniers ont d’ailleurs manifesté leur ras-lebol à travers une lettre virulente adressée au wali d’Oran et datée du 2 mai 2013 (copie transmise au journal), pointant du doigt le maire de la commune d’Arzew qu’ils accusent d’avoir «tissé toute cette affaire», «soutenu par des groupes d’intérêt très étroits», dans le seul but de les expulser de l’APC, et ce, «suite à (leur) opposition manifeste et autres dénonciations contre des excès de gestion opérés par le P/APC».
Les deux élus iront plus loin encore, en citant des dépassements très graves, particulièrement une «gestion despotique de la commune par le P/APC d’Arzew, avec une mainmise totale sur les questions ayant trait aux affaires publiques».
Les rédacteurs de la lettre font également allusion à la commission externe «illégale» selon leur terme, baptisée «Tableau comparatif des offres» (TCO), et ce, malgré la directive du wali, Abdelmalek Boudiaf, datée du 15/09/2011 et ordonnant l’annulation de toutes les commissions non conformes au code communal et celui des marchés publics.
Continuant sur leur lancée, les deux membres de l’exécutif de l’APC d’Arzew évoquent aussi «des bons de commande illégaux et l’irrespect du plan de gestion interne des ressources humaines, en désignant des commis dans des postes de commande sans avoir les qualités requises par la Fonction publique pour ce genre de responsabilité, le refus catégorique du P/APC de procéder à l’inventaire du matériel au niveau du parc et à expertiser les biens déposés au niveau du magasin communal, les décisions unilatérales d’ouverture d’une antenne de l’état civil à l’intérieur même du siège de l’inspection académique du cycle primaire se trouvant dans l’enceinte même de l’école Mohamed Fartas à Arzew, la dotation de deux associations locales d’arbustes pour procéder à leur plantation en dehors du périmètre de la commune d’Arzew, plus précisément au pôle universitaire de Belgaïd dans le chef-lieu de wilaya, Oran, l’attribution d’un bien immobilier communal (siège) à une association fictive dont l’agrément n’est pas approuvé par les pouvoirs publics et sans l’aval ni le consentement du bureau exécutif et la délibération entre autres de l’assemblée populaire communale ».
Les deux élus contestataires ne manquent pas d’accuser le P/APC de manquement à ses responsabilités dont «l’occultation du squat du siège du service social et sa conversion en un domicile par un subordonné communal».
A noter que les deux parties en conflit, en l’occurrence le maire d’Arzew et ses deux proches collaborateurs sont issus de la même liste électorale (UFDS) qui a pris les commandes à la tête de l’APC d’Arzew lors des dernières élections communales du 29 novembre 2012, avec une majorité confortable de 10 sièges sur les 23 apprêtés à la municipalité pétrolière.
Ce qui importe dans tout cela, c’est que les affaires publiques sont léguées au second plan, résultat direct de ce conflit à ciel ouvert!
Aribi Mokhtar