Les deux parties se livrent depuis quelques mois à un bras de fer dont l’issue demeure incertaine.
Le Cnapeste et le ministère de l’Education nationale n’arrivent décidément pas à couper la poire en deux. Les deux parties se livrent depuis quelques mois à un bras de fer dont l’issue demeure incertaine.
La crise, qui a débuté dans les wilayas de Tizi Ouzou, Blida et Béjaïa, s’est compliquée lorsque le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation a entamé une grève nationale ouverte, le 30 du mois écoulé. Une grève qui, pour rappel, a été déclarée par le tribunal administratif «illégale». Tout en mettant en exergue ce qu’elle juge être de la «mauvaise foi», Nouria Benghebrit insiste sur le fait que les portes du dialogue sont grandes ouvertes. Cela dit, en dépit des assurances de la ministre quant à la situation qui, dit-elle, est sous contrôle, ainsi que ses affirmations concernant le nombre de grévistes qui baisse de jour en jour, il n’en demeure pas moins que la crise est là. Elle touche ainsi tous les acteurs de la société. L’angoisse des parents d’élèves en particulier ne fait que grandir au fur et à mesure que la situation traîne.
Commentant l’annonce du licenciement des enseignants grévistes, d’aucuns pensent que cela ne peut s’appliquer pour tous les enseignants. Ils s’interrogent par ailleurs, que même si cela venait à se réaliser, quelles seront les conséquences psychologiques pour les enfants, du fait de ces perturbations constantes? De ce côté-là, Nouria Benghebrit a soutenu que le remplacement des grévistes par des vacataires et des retraités endiguera certainement ce mouvement de grève, et que, sur le long terme, tout rentrera dans l’ordre. Pour sa part, le Cnapeste campe sur ses positions et ne compte pas mettre fin à sa grève. Par ailleurs, la responsable du secteur a usé, lors de sa dernière sortie médiatique, d’un ton ferme contre les enseignants grévistes. Tout en soulignant un manque de volonté de la part du Cnapeste quant à un dialogue ouvert et responsable, elle a accusé ce syndicat d’utiliser «des mensonges et de la désinformation» pour duper l’opinion publique.
En réponse à la fronde des contestataires, le département de l’Education nationale a pris des mesures d’urgence dans les wilayas les plus touchées par les turbulences et ce, en procédant au remplacement des enseignants grévistes par des vacataires, notamment. En janvier dernier, Nouria Benghebrit avait averti des conséquences que cette action «radicale» risquait d’engendrer pour le personnel en grève. En effet, tout de suite après, les premières mises en demeure ont été adressées à l’endroit des enseignants grévistes. Mardi dernier, la ministre a annoncé que les procédures administratives liées au licenciement des enseignants en grève ont été lancées. De son côté, le syndicat en question résiste envers et contre toutes les critiques essuyées après la prise de décision d’initier une grève illimitée. Ses représentants se sont insurgés à leur tour contre la démarche de la justice de déclarer cet arrêt de travail illégal. Tout en prônant leur droit de grève, ils perçoivent cette initiative comme une entrave au débat. Par conséquent, ils ont décidé de poursuivre leur grève jusqu’à ce que leurs problèmes soient réglés. Le représentant du Cnapeste avait par ailleurs souligné que le préavis de grève était conforme à la loi.
Concernant ses principales revendications, le Cnapeste a affirmé qu’elles sont légitimes. Il s’agit en sus de mettre un terme à la crise profonde qui a touché certains établissements de Blida, Béjaïa ainsi que la wilaya de Tizi Ouzou, de respecter les clauses du contrat signé avec la tutelle par le passé. De son côté, Nouria Benghebrit a soutenu, au sujet des procès-verbaux déposés par ce syndicat, qu’ils contiennent des doléances dont la satisfaction relève de l’impossible. Et pour cause, elle affirme que certains points qui y sont soulevés «n’ont pas de sens». Elle a jugé par ailleurs qu’un syndicat n’a nullement le droit de prendre en otage des milliers d’élèves, appelant à la conscience de toute la société civile pour remédier à cet état de fait.