Belayat et ses collègues du bureau politique croiseront désormais le fer avec le groupe de Boumehdi, porte-candidat de Saidani. Le clan Belayat, en mauvaise posture, est discrédité et désavoué par le maintien de la réunion de la 7e session du comité central. Des revirements de dernière minute ne sont pas à écarter.
Le coordinateur du bureau politique, ne sachant dans quelle direction soufflent les vents, est dans une mauvaise posture. Le maintien et la confirmation de la date de la réunion de la septième session extraordinaire pour le 29 août a jeté le discrédit sur le bureau politique qu’il préside.
Maintenant que la date de la 7e session extraordinaire est fixée pour les 29 et 30 du mois en cours, la course aux candidatures est ouverte au FLN. Autrement dit, la bataille de succession à la tête du parti ne fait que commencer. Place donc aux tractations et aux jeux de coulisses qui l’emporteront sur l’urne.
Conformément aux statuts du parti, tous les membres du comité central (CC) peuvent postuler au poste de secrétaire général. Deux clans s’affichent. L’un piloté par Ahmed Boumehdi, président du groupe parlementaire du FLN à l’APN, l’autre par l’actuel coordinateur du bureau politique, Abderahmane Belayat.
Ce dernier, qui ne fait pas l’unanimité au sein du comité central, a dû se résigner et se conformer aux décisions du ministère de l’Intérieur de maintenir la date de la session extraordinaire du CC suivant la demande formulée par le clan Boumehdi.
Cette confirmation du ministère de l’Intérieur se veut comme un désaveu pour Belayat et ses partisans, à l’image de Si Affif, qui ont perdu d’avance la bataille. Belayat, pour qui la convocation de la réunion du comité central relève du seul ressort du bureau politique dont il est chargé, a vu ses calculs totalement faussés. Son clan a contesté la décision du ministère de l’Intérieur accordant l’autorisation de tenir la 7e session à Ahmed Boumehdi.
Belayat, ambitieux de briguer le poste de SG, a voulu temporiser en maintenant le statu quo au FLN où la vacance du poste de secrétaire général a attisé les divisions et les tensions. Ainsi, Belayat qui s’est trompé lourdement dans la gestion de la période de transition, a cumulé plusieurs erreurs.
En verrouillant le débat sur la succession du poste de secrétaire qui l’emballe d’ailleurs, le coordinateur du bureau politique n’a fait qu’exacerber la colère de la majorité des membres du comité central qui se sont rangés du côté de Boumehdi. Ce dernie et son clan appuient la candidature de leur joker, l’ancien président de l’APN Amar Saidani, favori pour briguer le poste de secrétaire général.
C’est donc le clan conduit par Ahmed Boumehdi qui a gagné le premier tour de cette bataille, le deuxième se jouera le 30 août prochain. Pris de court, le groupe de Belayat, appuyé par l’ancien député de Mostaganem, Si Affif, ne sait ni quel candidat présenter ni encore quelle candidature appuyer.
Pour le cas de Si Affif, connu pour ses revirement et ses volte-face, il n’est pas étonnant de le voir changer de fusil d’épaule et lâcher Belayat au profit du candidat favori, à savoir Amar Saidani. Dans une déclaration à la presse, Si Affif soutient qu’il n’y aura pas une seule candidature. «Il va y avoir des candidatures», a-t-il prédit sans donner de détails.
Enfin, la bataille de succession est ouverte. Le premier tour de cette bataille est déjà joué entre le clan Belayat et ses collègues du bureau politique, opposé au groupe de Boumehdi qui l’a emportée. Le second tour se jouera dans trois jours à l’hôtel Erriad (Alger) qui abritera la réunion extraordinaire du comité central. Qui sera le gagnant ? Réponse le 30 août.
Y. M.