Brahmia tente de justifier le fiasco de Rio

Brahmia tente de justifier le fiasco de Rio

Page: //www.latribunedz.com/article/20328-Brahmia-tente-de-justifier-le-fiasco-de-Rio Image: //www.latribunedz.com/Contenu/files/articlesFile/e57a3b731da168f5d3c3c8aa43715ea9.jpgLe chef de la mission algérienne aux Jeux olympique (JO) de Rio de Janeiro, accusé de malversations de deniers publics, de favoritisme et sabotage des athlètes, Amar Brahmia, a animé, hier, une conférence de presse à Alger. Logiquement, ce devait être une rencontre qui se voulait explicative des résultats médiocres obtenus et une «réponse» aux graves accusations portées par des athlètes et leurs entraîneurs à l’encontre des responsables sportifs algériens, relayées mondialement par la presse.

A court d’arguments, M. Brahmia, s’est, deux heures durant, défendu en faisant recours à des versets coraniques. D’ailleurs, on a eu du mal à comprendre s’il s’agissait d’un responsable du monde sportif ou des affaires religieuses. Mais ça colle quand-même avec son passé politique, pas très glorieux. «Les athlètes étaient à la hauteur des bonnes intentions des responsables sportifs et politiques. Ils ont brillé par leurs comportement et ont donné une belle image de l’Algérie», a-t-il d’emblée déclaré. La délégation algérienne s’est-elle déplacée jusqu’au Brésil pour remporter des médailles ou pour donner «la bonne image» du pays, se sont interrogés, à tour de rôle, les représentants de la presse, présents sur place. Les athlètes sont-ils donc devenus des diplomates ? Dans le même sens, il se dit «très satisfait des résultats réalisés par nos athlètes». «L’Algérie se retrouve à la 62e  place laissant derrière elle des pays aux grandes capacités sportives : Le Qatar, la Tunisie, le Maroc … ».

Comme si l’Algérie n’a pas le droit d’être comparée aux pays européens et autres pays ayant réalisé de bons résultats. M. Brahmia s’est contredit. Affirmant que le Comité olympique était «souverain, libre et autonome sans que des pressions soient exercées sur lui». Il a accusé cependant, sans avoir le courage de citer des noms, des «parties exerçant des pressions pour que je ne dise pas ce qui s’est passé réellement» !  Donc, il y a des choses plus graves qui se sont passées ? Seul Brahmia, à la langue de bois, pourrait le dévoiler un jour. A propos du double médaillé qui a sauvé l’honneur de l’Algérie, M. Brahmia dit ne pas vouloir émettre de commentaire sur les déclarations de ce dernier. Mais il finira par avouer : «Toufik Makhloufi est un grand champion. Laissez-le tranquille. C’est de son droit de déclarer ce qu’il veut. Mais, il est aussi du droit des responsables algériens de lui apporter des démentis. C’est mon fils. C’est moi qui l’ai ramené de Souk Ahras.» «Ceux qui l’ont poussé à parler sont ceux qui se sont opposés à ce qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui», a-t-il encore accusé. «Je ne rentre pas avec la délégation algérienne pour ne pas cautionner la politique de détournement des responsables du sport de mon pays».

En rappelant ce tranchant coup de gueule du double médaillé aux médias français et à la question de savoir si le Comité olympique prendra ses responsabilités pour sanctionner ces athlètes, il répond : «On a peur … !» Très perturbé des rafales d’accusations de journalistes qui ne font que relayer les déclarations des athlètes, M. Brahmia refuse de répondre à la question du confrère d’Ennahar-TV. «On se verra au tribunal», s’est-il contenté de dire, continuant à accuser les médias «instigateurs» d’une «cabale» orchestrée par des «parties» ayant des relais dans les fédérations sportives. Epargnant les athlètes, M. Brahmia semble oublier que le scandale a été révélé par les mêmes athlètes. «Mais pourquoi toute cette haine en Algérie», a-t-il lâché ! Répondant ainsi aux accusations du décathlonien Bouraada et son entraineur, l’intervenant dit détenir «de fausses factures d’athlètes et entraineurs» présentées au Comité olympique algérien (COA). Toutefois, «on a tout contrôlé !» Comment ? «C’est-à-dire que quand une nuitée coûtée 100 dollars, on refusait de donner 150 dollars», a-t-il précisé. «Peuple algérien, je vous affirme qu’il n’y a pas eu de vol ou de détournement de deniers publics, comme colportés par la presse», a-t-il tenté de se défendre. S’agissant des dépenses pour cet évènement planétaire, le COA a dépensé 154 millions de dinars dans les préparations relatives aux athlètes aux JO de Rio 2015-2016, a affirmé, présent à ses côtés le trésorier général du Comité.