Brahimi arrive à Damas avec la ferme intention d’obtenir un cessez-le-feu

Brahimi arrive à Damas avec la ferme intention d’obtenir un cessez-le-feu

Dès son arrivée, M.Brahimi s’est entretenu avec son représentant à Damas, Moukhtar Lamani, chargé des contacts avec les insurgés.

L’émissaire international Lakhdar Brahimi est arrivé hier à Damas avec la ferme intention d’obtenir un cessez-le feu la semaine prochaine et de briser le cycle de violence qui a fait plus d’un millier de mort en moins d’une semaine. Sur le terrain, les belligérants poursuivaient des batailles qui, pour l’heure, restent sans issue.

L’artillerie turque a riposté à la chute de deux obus syriens en territoire turc, qui n’ont pas fait de victimes. «Nous allons parler de la nécessité de diminuer la violence actuelle et si possible de l’arrêter à l’occasion de l’Aïd el-Adha», entre le 26 et le 28 octobre, a déclaré le diplomate algérien aux journalistes à son arrivée. L’Aïd el-Adha, qui coïncide avec le pèlerinage à la Mecque. Dès son arrivée, M.Brahimi s’est entretenu avec son représentant à Damas, Moukhtar Lamani, chargé des contacts avec les insurgés. Il doit rencontrer aujourd’hui le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, et le président Bachar Al Assad à une date non précisée.

Le médiateur, qui peut se targuer du soutien à sa proposition des pays de la région, alliés ou hostiles à Bachar Al Assad, espère que ce cessez-le-feu initie un «processus politique» destiné à trouver une issue au conflit syrien qui dure depuis 19 mois. Paris, tout en qualifiant la trêve d’objectif louable, a néanmoins estimé que les conditions d’un cessez-le-feu en Syrie n’étaient «pas réunies» pour le moment, au lendemain d’un bombardement meurtrier sur Maaret al-Noomane où un raid a fait jeudi 44 morts, dont 23 enfants. Les experts ne croient d’ailleurs pas que les armes se tairont bien longtemps. «On peut avoir une trêve de quelques jours à des fins humanitaires, trêve que le régime serait d’autant plus intéressé d’appliquer qu’il est en mauvaise posture sur le plan militaire», a affirmé à l’AFP Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et maître de conférence à l’Université d’Edimbourg. «Mais pour que le cessez-le-feu dure, il faut l’amorce d’une solution politique. Or, cette dernière me paraît impossible», a-t-il ajouté.

Des chasseurs-bombardiers ont largué deux bombes sur les positions rebelles autour de la base loyaliste de Wadi Deif, assiégée par les insurgés, et deux bombes «à sous-munitions» (?) qui ont éclaté comme des feux d’artifice au-dessus de Maaret al-Noomane, dans le nord-ouest de la Syrie, a constaté le journaliste de l’AFP.

Les insurgés, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne) et Human Rights Watch (HRW, ONG américaine des droits de l’Homme) ont accusé l’armée syrienne de recourir à ces armes internationalement bannies, mais celle-ci a affirmé lundi ne pas en posséder. Les rebelles, eux, sillonnent en 4X4 la ville, ouvrant le feu brièvement à chaque passage de bombardiers. «Peu importe si nous mourrons, mais nous devons descendre ces avions», a affirmé le tireur d’une mitrailleuse antiarienne. Profitant de l’accalmie, des commerçants nettoyaient le parvis de leur boutique.

L’électricité a fait sa réapparition dans plusieurs quartiers du centre, mais la nourriture commence à manquer dans la ville, où de rares épiceries sont encore ouvertes.

Les combats ont baissé en intensité. «Nous attendons des munitions», a expliqué un commandant rebelle. Les craintes d’un débordement régional du conflit syrien ont été ravivées par un attentat meurtrier à Beyrouth hier. Condamné par Damas comme un acte «terroriste injustifiabl