«La Caar est la doyenne des compagnies d’assurance en Algérie»
Sept années après son installation à la tête de la Companie algérienne d’assurance et de réassurance (Caar), M.Brahim Kassali est plutôt optimiste quant à la bonne santé de cette compagnie. Il cite comme preuve une hausse record du chiffre d’affaires qui est passé de 3,9 milliards de dinars en 2004 à plus de 14 milliards de dinars en 2014. «Les fonds propres de la compagnie ont également fortement évolué passant de 6,2 milliards de dinars en 2004 à 17,4 milliards de dinars en 2012 renforçant ainsi son assise financière et sa solvabilité», affirme M.Kassali dans l’entretien qui nous a accordé à l’occasion du 50e anniversaire de la création de la CAAR.
L’Expression: Depuis 2005 date de votre arrivée à la Caar, à nos jours, peut-on connaître les résultats de votre compagnie?
Brahim Kassali: Plutôt très satisfaisants. Les principaux agrégats techniques et financiers de la Caar se sont nettement améliorés au cours de ces dernières années. En 2004, le chiffre d’affaires de la compagnie était de 3,9 milliards de dinars.
Il dépasse, aujourd’hui, les 14 milliards de dinars avec un portefeuille de qualité et diversifié. Sans oublier qu’en ajoutant la production de notre filiale Caarama pour les assurances de personnes, le chiffre d’affaires consolidé de la Caar est de 16 milliards de dinars en 2012. Les fonds propres de la compagnie ont également fortement évolué passant de 6,2 milliards de dinars en 2004 à 17,4 milliards de dinars en 2012, renforçant ainsi son assise financière et sa solvabilité.
La rentabilité n’a pas été en reste avec un rendement du capital de 6% en 2012 alors qu’il se situait à 1,4% en 2004.
Le réseau commercial s’est, par ailleurs, étendu avec l’ouverture de 23 nouvelles agences à travers le territoire national au cours de la période 2005/2012. Tout comme nous avons ouvert 53 points de vente au niveau du CPA dans le cadre de la bancassurance.
L’avancée, comme vous pouvez le constater, est assez spectaculaire d’autant que la Caar évolue dans un marché fortement concurrentiel. Faut-il rappeler, qu’en plus des sociétés nationales d’assurances solidement établies, est venu s’agréger à ce marché un nombre important d’entreprises privées nationales et étrangères.
De telles performances sous-entendent une stratégie efficace. Quel a été votre principal mode opératoire?
Dans une société de services, comme la nôtre, il n’y a pas de secret pour réussir. D’abord, la ressource humaine qui peut offrir une qualité de service irréprochable. A la Caar, ce point est central dans notre stratégie commerciale. Sans une écoute attentive du client, sans professionnalisme, sans prestation de service de qualité et sans fluidité dans le traitement des sinistres, il n’y a pas de compagnie d’assurance possible. C’est pourquoi, nous avons massivement investi dans la formation pointue de nos agents jusqu’à créer un centre de formation à Beni-Messous. Le développement des compétences métiers et managériales est essentiel pour une bonne prise en charge de nos clients et pour l’atteinte de nos objectifs.
Bien entendu, tout n’est pas parfait. La presse se fait parfois l’écho de requêtes de citoyens. Sachez que nous faisons tout pour améliorer sans cesse notre qualité de service. Nos commerciaux des agences sont régulièrement instruits pour être à l’écoute de nos clients et répondre à leurs attentes. Nous invitons, d’ailleurs, tout citoyen qui aurait éventuellement rencontré des difficultés dans nos agences à prévenir la direction générale.
Ceci étant dit, notre stratégie commerciale s’est également appuyée sur l’organisation de nombreux séminaires nationaux et internationaux au profit de la clientèle et diverses actions de communication marketing confortant notre image de marque, c’est le cas des insertions publicitaires, l’édition des imprimés et des prospectus de la compagnie et le sponsoring/mécénat en tant que puissant vecteur d’images et d’engagement sociétal.
Sans doute n’y a t-il pas que les ressources humaines et l’aspect commercial qui ont boosté les résultats de la Caar?
Naturellement. Ainsi plusieurs actions ont été menées en simultanéité sans qu’aucune ne soit traitée avec légèreté. Avec ce souci permanent d’améliorer la qualité de notre ressource humaine, nous avons, comme je l’ai déjà signalé, étoffé et étendu notre réseau de vente. Nous avons élaboré une charte graphique qui nous a permis d’améliorer l’aspect et le confort de nos agences. Nous avons aussi stabilisé et conforté notre système d’information pour une efficacité opérationnelle accrue.
Par ailleurs, nous avons filialisé les assurances de personnes dans Caarama Assurances et développé la bancassurance. L’organisation centrale de la compagnie a également été revue pour l’adapter à nos objectifs stratégiques et à l’évolution de l’environnement économique et social. En matière de communication institutionnelle et commerciale, nous avons mis en oeuvre un plan stratégique à moyen terme qui a donné les fruits escomptés. En somme, tous les facteurs de développement ont été menés de front pour que notre action ne souffre d’aucune insuffisance.
La Caar célébre aujourd’hui,9 juin, son cinquantième anniversaire, quel sentiment éprouvez-vous à l’occasion de cet événement à forte charge symbolique?
De l’émotion. Et en même temps beaucoup de fierté. La Caar, faut-il le rappeler, est la doyenne des compagnies d’assurance en Algérie. Née au lendemain de l’Indépendance nationale, elle n’a cessé depuis d’accompagner le développement national et de protéger le citoyen contre tous genres de risques. La création de la CAAR relève d’une épopée et constitue sans doute l’un des principaux défis qu’a eu à relever le pays à l’aube de son indépendance. Ainsi, une poignée d’hommes courageux, opiniâtres et engagés va donner corps à une compagnie qui saura remplir le vide qu’ont laissé volontairement les sociétés d’assurance de l’époque coloniale.
De 1963 à 2013, il y a eu en vérité une continuité, une même abnégation, une même volonté de parfaire nos stratégies pour vaincre toutes ces difficultés que nous pouvons rencontrer. Ainsi, nous espérons que les générations futures célébreront le centenaire de la Caar dans la considération des efforts fournis par leurs aînés. Aujourd’hui, nous sommes dans cet état d’esprit en rendant hommage à tous ceux et à celles qui ont participé au développement de la Caar et à sa pérennité.
Avez-vous prévu, même de manière symbolique, des manifestations pour célébrer ce cinquantenaire?
Bien sûr que nous préparons avec beaucoup de soins cette célébration. S’agissant d’une date marquante coïncidant avec le cinquantième anniversaire de l’Indépendance nationale, nous avons le devoir et en même temps la joie de convier nos partenaires à célébrer ensemble cet événement. Plusieurs actions sont en cours d’élaboration pour fêter dans la liesse avec, cependant, l’humilité qui nous caractérise, ce cinquantenaire.