Brahim izri nous a quittés le 3 janvier 2005 : Un grand festival lui sera dédié à Ath Yanni

Brahim izri nous a quittés le 3 janvier 2005 : Un grand festival lui sera dédié à Ath Yanni

Le choix de la période de l’été pour l’organisation de cet événement n’est pas fortuit.

Le début des années 2000 a vu le décès de plusieurs étoiles de la culture amazighe d’expression kabyle à l’instar de Bessaoud Mohand-Arab, ancien maquisard de l’ALN et fondateur de l’Académie berbère, Abdellah Mohia, dramaturge et Brahim Izri, l’un des plus grands chanteurs et compositeurs kabyles. Aujourd’hui donc (mercredi 3 janvier 2018), l’univers de la chanson kabyle commémorera le 13e anniversaire du décès de l’artiste qui a conféré à la chanson kabyle un timbre de modernité inédit, permettant à cette dernière de connaître un saut qualitatif indéniable. Car avant l’avènement du genre de style musical promu par Brahim Izri et d’autres artistes de sa trempe, la chanson kabyle était souvent «cloîtrée» en quelque sorte entre deux styles plutôt traditionnels: le folklore et le chaâbi. Il s’agit, certes, de genres musicaux majeurs, surtout le chaâbi, mais pour accrocher une jeunesse de plus en plus attirée par la chanson occidentale à l’époque, il fallait absolument qu’il y ait une nouvelle vague d’artistes de langue kabyle qui s’appuierait sur des sonorités plutôt modernes. Brahim Izri a réussi à relever ce défi même si l’ingratitude humaine a fait que l’apport de Brahim Izri à la chanson kabyle reste à ce jour méconnu. C’est d’ailleurs pour réparer cette injustice grave envers le grand Brahim Izri que le maire d’Ath Yanni a annoncé, hier, l’organisation d’un grand festival en hommage à Brahim Izri l’été prochain dans toute la région. Le premier magistrat de la commune d’Ath Yanni a d’ailleurs profité de cette occasion pour lancer un appel à tous les amoureux de la chanson kabyle et à l’ensemble des fans de Brahim Izri afin de mettre la main à la pâte dans la perspective de contribuer, autant que faire se peut, à la réussite de cet événement culturel que tout le monde souhaite grandiose et à la hauteur de l’oeuvre musicale de Brahim Izri. Le choix de la période de l’été pour l’organisation de cet événement n’est pas fortuit. Cet hommage à Brahim Izri ne peut pas être organisé le jour de l’anniversaire de son décès car ce dernier tombe en plein hiver, très rude sur les hauteurs d’Ath Yanni. Donc, pour la journée commémorative de l’anniversaire de la disparition de Brahim Izri, aujourd’hui, il y aura juste une cérémonie de recueillement sur sa tombe au village natal du musicien, à savoir Zaouïa El Hadj Belkacem, dans la commune d’Ath Yanni, apprend-on. «Mais le grand hommage à Brahim Izri, pour cette année, lui sera rendu l’été prochain. Brahim Izri a beaucoup donné à la culture amazighe à travers la chanson, c’est pourquoi nous lui dédierons une grande fête durant l’été 2018», a affirmé le président de l’Assemblée populaire communale d’Ath Yanni, une région qui a donné aussi de grands autres hommes de culture à l’instar de Mouloud Mammeri, Mohamed Arkoun, Boukhalfa Bittam, etc. Brahim Izri, qui nous a quittés il y a 13 ans, est né le 12 janvier au village de Ath Lahcene. Après une carrière de chanteur flamboyante, il décéda en France le 3 janvier 2005 suite à une longue maladie. Son amour pour la chanson est né dès son enfance car son grand-père avait l’habitude de l’emmener avec lui écouter les chants religieux de la zaouïa de Sidi Belkacem à Ath Yanni. Il est à peine adolescent quand il crée au lycée, avec des camarades à lui, un groupe de chants appelé «Igudar». Deux autres amoureux de la chansons font partie du groupe, à savoir Nait Abdelaziz et Aziz Berrahma. Le groupe donne le ton dès ses premiers pas: il met le cap sur l’engagement dans le combat identitaire amazigh en Algérie. Le groupe de Brahim Izri voit le jour simultanément avec d’autres troupes de musique et de chant d’expression kabyle comme les célèbres Abranis, Imazighen Imoula, Inesliyen et Isulas, entre autres. C’était à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. Après un bref parcours en duo avec Idir, Brahim Izri vole de ses propres ailes en éditant plusieurs albums qui ont eu un grand succès. La chanson «Tizi Ouzou» qu’il compose et chante avec Maxime le Forestier et Idir obtient un retentissement phénoménal. En plus de la cause identitaire, Brahim Izri a abordé aussi les thèmes de l’amour, la condition de la femme en général, la solitude des émigrés…Parmi ses chansons célèbres, on peut citer «Anelhu», «Dacu-yi», «D ifrax»…