BP-Statoil en Algérie : un odieux chantage !

BP-Statoil en Algérie : un odieux chantage !
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Une crise étant toujours une opportunité pour changer les choses, en mieux ou en pis, l’attaque de Krechba semble saisie au vol par les deux sœurs BP et Statoil. Il faut bien se résoudre à envisager que la situation leur ouvre, ou révèle, une singulière convergence d’intérêts avec les islamistes du GSPC.

Par Mohand Bakir

Comment lire autrement ce « retrait temporaire » des personnels des « partenaires » de Sonatrach sinon comme une réponse à l’un des préalables avancés dans la revendication de l’attaque de Krechba ? D’autant qu’il semble qu’elle s’accompagne d’une précipitée revendication financière à l’endroit de l’opérateur national ! Ce qui sonne tel une ambition à lui faire porter par avance et d’une manière ou d’une autre l’amortissement du paiement de « l’impôt djihadiste » réclamé par ceux que BP et Statoil semblent reconnaître comme les « nouveaux maîtres » du sud algériens ?

L’entrée en négociation des deux sœurs avec les islamistes peut certainement être considérée probable. Pourtant, le rehaussement des mesures de protection des sites gaziers et pétroliers consécutives au drame de Tiguentourine semblaient avoir eu l’assentiment de ces sociétés et répondu à leurs « craintes ». Mais, il se rendre à l’évidence que la tentation de tirer profit d’une spirale où le terroriste la dispute au maître chanteur est trop forte.

LG Algérie

Encore une fois, il nous est donnée de constater que ces entreprises n’ont d’états d’âme que pour leurs profits. Les décupler, les accroître, en soutenir la progression, voilà ce qui peut provoquer l’émoi, la joie ou la tristesse de ces monstres froids.

Se posent alors quelques questions. Sonatrach a-t-elle à se substituer avec la déconcertante désinvolture que nous lui voyons à la défaillance de ses »partenaires » ? La « menace terroriste » peut-elle justifier leurs défaillances et les mettre à l’abri de toutes conséquences de la part de Sonatrach ou de l’Etat algérien ? S’il nous arrive toujours d’entendre parler des obligations de Sonatrach et de l’Etat algérien, il ne nous semble pas qu’il nous soit arrivé d’entendre parler des obligations des opérateurs qui interviennent dans un secteur hautement stratégique.

Devrions-nous donc nous résigner à voir la stabilité et la sécurité de l’Algérie menacée à chaque fois qu’un Habhab est tiré à proximité d’un site gazier, et que l’une des sœurs joue les vierges effarouchées ?

M.B.